
Dans cet entretien, le chef de service de la sécurité alimentaire du CGN, le colonel Mohamed Doufala, précise que la mission de ce service est, notamment, d’assurer la protection économique, la sécurité du consommateur et la qualité de son alimentation.
El Moudjahid : Pouvez-vous présenter le service de sécurité alimentaire ?
Le colonel Mohamed Doufala : Ce service a été créé par décret présidentiel n° 23-313 du 17 Safar 1445 correspondant au 3 septembre 2023 modifiant et complétant le décret présidentiel n° 09-143 correspondant au 27 avril 2009 portant missions et organisation de la gendarmerie nationale. En vertu de cette loi, la gendarmerie nationale a pour charge l’exercice des missions de police judiciaire, de police administrative, de police militaire et participe aux missions de renseignements généraux. L’article 8 stipule, qu’en matière de police judiciaire, la gendarmerie nationale « lutte contre la criminalité et le crime organisé et met en œuvre, à cet effet, les moyens d’investigation de police scientifique et technique et d'expertise criminalistique et ce, conformément à la législation et à la réglementation en vigueur ». A ce titre, la gendarmerie nationale est chargée, notamment de recevoir les plaintes, les dénonciations, de rassembler les preuves et d’entamer les enquêtes préliminaires. Elle est également chargée d’élaborer des études et des analyses liées au domaine de la police judiciaire et de proposer des solutions aux autorités compétentes pour la prise de décision, d’identifier et d’analyser toutes les menaces liées aux différents crimes, notamment le crime organisé et la criminalité économique et financière. S’agissant de ce service, l’article 9 stipule que la Gendarmerie nationale « participe à l’exécution de la stratégie nationale de la sécurité alimentaire ». Ce service est chargé de contrôler, d’inspecter, d'enquêter, d’assurer la protection économique et la sécurité du consommateur, ainsi que la qualité de son alimentation.
Quel est le plan d’action du Commandement de la Gendarmerie nationale dans la « sécurisation » alimentaire ?
Le plan d’action se base sur deux volets : répressif et préventif. Ce dernier consiste en le contrôle notamment de la chaîne de production, les prix et l’approvisionnement alors que le volet répressif se traduit en les descentes dans les commerces suspectés de spéculation, l’arrestation des auteurs présumés d’infractions et de crimes attentant à la sécurité alimentaire et l’identification des pratiques frauduleuses. Aussi, le plan d’action prévoit la participation et l’orientation des unités de la GN dans les enquêtes et investigations et la gestion notamment des enquêtes importantes liées à la sécurité alimentaire.
Quel constat faites-vous de la situation de la sécurité alimentaire ?
Nous avons enregistré un recul des infractions qui s’est traduit par la disponibilité des produits et la stabilité des prix. Il n’y a pas de pénurie. D’importants efforts sont fournis en matière de prévention et de lutte contre toute atteinte à la sécurité alimentaire notamment le pouvoir d’achat des Algériens. Le Haut Commandement de la GN a déployé tous les moyens humains et matériels pour l’accomplissement de cette mission…
… Justement, parlons de moyens humains. Qu’en est-il de la sélection du personnel ?
Pour faire face aux réseaux criminels, la formation constitue un outil incontournable. Le personnel a subi une formation de haut niveau. Pour cela, le Commandement de la Gendarmerie nationale a privilégié la formation spécialisée par la mise en œuvre d’un programme de 30 heures de formation spécialisée dans la sécurité alimentaire, les enquêtes économiques et financières. Le service a été également doté de moyens d’investigation modernes. En outre, la législation a été adaptée à l’évolution de la criminalité sous toutes ses formes.
N. B.