Il y a 20 ans les inondations dramatiques de Bab El Oued : La furie inouïe des eaux

Il y a 20 ans, un certain 10 novembre 2001, Bab El Oued et ses alentours vécurent l’horreur. Ce ‘’samedi noir’’ restera gravé dans les consciences.
Des inondations tragiques ont dévasté ce quartier populaire faisant 781 morts et 115 disparus engloutis par d’impressionnants torrents de pluie ,de boue et de toutes sortes de détritus, emportant tout sur leur passage avec une violence inouïe.
Rien ne pouvait résister à la furie et à la force des eaux qui redoublaient de vitesse et d’intensité depuis les hauteurs de Frais Vallon et de Beaux Fraisiers, après avoir dévalé des kilomètres. Lorsqu’elles atteignent Triolet, à l’entrée de Bab El Oued, puis Bazeta, juste au-dessus de l’hôpital Maillot, le débit de pointe s’élevait à 730 m3/seconde, charriant cadavres, véhicules, bêtes et matériaux divers, endommageant ou emportant les habitations. Le bilan fait état de 3271 immeubles détruits ou endommagés
Des scènes apocalyptiques. Vingt ans après l’on reste toujours sans voix au visionnage des images vidéos cauchemardesques. Certains corps avaient été disloqués par la violence des crues, d’autres ont fini en mer. En quelques minutes Bab El Oued est submergée par les flots et la boue. Les victimes sont piégées, encerclées de toutes parts. Qui s’apprêtant à rejoindre son lieu de travail ou l’école, qui surpris dans son sommeil, les victimes n’ont rien vu venir, malgré les fortes intempéries de la nuit précédente. Jamais autant de précipitations ne se sont abattues en si peu de temps. Les pluies diluviennes sont donc, en partie, derrière cette tragédie. Mais pas seulement.
Vétusté des réseaux de drainage des eaux pluviales et d’assainissement, défaut d’entretien des avaloirs, destruction des zones boisées, urbanisation sauvage et anarchique, notamment sur les lits d’oued. Faut-il pointer la passivité criminelle des autorités locale ? D’innocents citoyens ont payé le prix fort, malgré le formidable élan de solidarité de toute l’Algérie et l’incroyable courage des jeunes de Bab El Oued et d‘autres quartiers qui n’avaient pas hésité à mettre leur vie en péril pour sauver des vies humaines. Certains ont péri. A-t-on tiré les leçons de ce douloureux épisode ?
SAM

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