
Farid Bouyahia
Le 24 février 2025 marque la commémoration du double anniversaire de la création de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et de la nationalisation des hydrocarbures. Un anniversaire à forte symbolique, dans l’histoire de notre pays et le sens du sacrifice, de la résistance et de l’attachement du peuple algérien à l’autodétermination et au recouvrement de sa souveraineté sur ses richesses et leur exploitation pour dessiner les contours de son avenir et réaliser ses aspirations légitimes au progrès et au développement.
Ce double anniversaire intervient au moment où l’Algérie connaît une profonde mutation à tous les niveaux. Elle avance à pas sûrs vers l’édification d’une économie forte et diversifiée après les réformes globales ayant permis d’asseoir un nouveau système garantissant la liberté d’initiative, favorisant l’investissement et consacrant les principes de transparence et d’égalité entre les opérateurs économiques.
Pour cette année, cette célébration revêt un cachet particulier, avec une large participation d’organisations syndicales internationales, arabes et africaines. L’UGTA s’est lancée dans un véritable travail de diplomatie syndicale, qui lui permet d’établir des liens de coopération, de lobbying et d’échanges d’expériences et d’idées à l’international.
En tout état de cause, force est de constater le rôle clé joué dans l’histoire contemporaine de l’Algérie par l’UGTA, considérée, par de nombreux analystes, comme l’un des syndicats les plus influents du monde arabe. Partant de sa conviction quant au rôle vital des partenaires sociaux, notamment des organisations syndicales dans la promotion de la gouvernance, la Centrale syndicale continue d’occuper une place et de jouer un rôle prépondérants, et compte parmi les plus influentes sur la scène régionale et internationale, en jouant son rôle en termes de défense des droits des travailleurs et des libertés syndicales, ainsi que de force sociale de régulation et de proposition. Perçue comme une instance nationale et un partenaire social de premier plan, l’UGTA a accompagné les Algériens et leur a prêté main-forte dans toutes les étapes émancipatrices de leur histoire, de l’indépendance jusqu’au jour d’aujourd’hui. Le militantisme et les sacrifices des travailleurs algériens devraient inspirer les générations successives comme un exemple de la contribution de l’école syndicale à la formation du mouvement national et de son rôle décisif dans le processus d’édification, de promotion et de développement de la production nationale. La création de l’UGTA, le 24 février 1956, fut une étape cruciale dans l’histoire de la lutte du peuple algérien et de son ralliement aux objectifs de la glorieuse guerre de Libération pour le recouvrement de sa liberté. Elle a, également, mis en lumière le génie exceptionnel, la sagacité des pionniers de la génération de la glorieuse guerre de Libération et leur capacité à mobiliser les masses pour le triomphe de la cause nationale. L’implication de cette centrale dans la lutte pour l’indépendance, étant à l’origine de nombreuses mobilisations, puis sa participation, à sa construction ne sont plus à montrer. Le rôle central assumé par l’UGTA au sein de la société algérienne remonte à l’époque de la lutte anticoloniale. L’UGTA a participé activement à la libération nationale, en organisant des manifestations et des grèves générales, notamment. Si bien que nul n’a été étonné de la voir jouer un rôle dans les consultations menées concernant l’avenir du pays. Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a reçu, récemment, le secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), M. Amar Takdjout, ainsi que la délégation qui l’accompagne, dans ce cadre. Depuis quelques années, elle dit se recentrer sur ses bases syndicales et une importante transformation en interne et assure vouloir répondre aux aspirations des travailleurs algériens, en revenant en force sur le devant de la scène, et peser de tout son poids sur tout ce qui aura des conséquences sociales.
C’est, là, un engagement auquel la Centrale syndicale accorde un intérêt particulier, notamment en la consécration du caractère social de l’État et l’engagement en faveur de la justice sociale. Ces dernières années, il convient de rappeler qu’il a été procédé à la révision à la hausse du niveau et du volume des transferts sociaux et à une réforme du système fiscal, en vue de consacrer les principes d’équité et de justice, à travers l’élargissement des exonérations et des réductions fiscales au profit des personnes à faible et moyen revenus, et l’augmentation progressive des salaires, pour maintenir le pouvoir d’achat de plus de 2.800.000 salariés et contractuels, ainsi que la valorisation des allocations et pensions de retraite et l’achèvement d’intégration de plus de 500.000 bénéficiaires des dispositifs d’aide à l’insertion professionnelle et sociale dans des postes d’emploi permanents.
Et au regard du rôle vital des partenaires sociaux, notamment des organisations syndicales dans la promotion de la gouvernance, un intérêt particulier est donné à l’instauration d’une culture de dialogue, et à la réforme profonde de la loi relative à l’exercice du droit syndical, à la lumière des acquis obtenus au titre de la Constitution de 2020, en ce qui concerne la promotion des libertés fondamentales.
F. B.