
El Moudjahid s’est entretenu avec la psychologue clinicienne et formatrice, Amina Belharizi, pour aborder l’état d’esprit général des élèves avant la rentrée scolaire, et débattre des voies et moyens à même d’assurer aux élèves le meilleur accompagnement sur le plan pédo-psychologique.
Entretien réalisé par Sami Kaidi
El Moudjahid : En quoi cette rentrée scolaire est-elle particulière ?
Amina Belharizi : Cette année sera particulière en raison d’un cumul d’évènements. Nous avons été touchés, cet été, par un pic épidémiologique dû à la propagation du variant delta, en sus de nombreux incendies criminels qui ont touché plus d’une dizaine de wilayas. Nous avons du recul contrairement à l’année précédente. Toutefois, il faudra profiter du retour sur le banc des classes pour revenir auprès des élèves sur l’impérieuse nécessité de respecter le protocole sanitaire. Car le virus circule toujours et fauche des vies. In fine, contrairement à 2020, les élèves sont mieux accompagnés par de nombreux dispositifs.
Qu’est-il prévu sur le plan de l’accompagnement pédo-psychologique ?
Il y a un important besoin d’accompagner psychologiquement l’ensemble des élèves pour déceler des changements et ou des troubles sur le plan comportemental. La récolte d’informations permettra aux psychologues scolaires de mettre en place un plan d’action. Cibler l’ensemble des élèves est la condition sine qua non pour déceler l’apparition du moindre trouble.
Au niveau des zones sinistrées, il ne faudra pas oublier d’accompagner, d’autre part, les enseignants ainsi que l’ensemble du personnel éducatif qui a énormément souffert des derniers incendies. Une autre approche est également intéressante, c est l’encouragement de la pratique sportive qui est un moyen de mettre à l’aise les élèves et de pouvoir aborder plus facilement avec eux les derniers évènements.
Quelles sont les retombées psychologiques les plus récurrentes que l’on observe chez ces enfants ?
Il convient de signaler que le rapport des enfants à la maladie est assez ambivalent. D’un côté, ils ne cernent pas concrètement les tenants et les aboutissants d’une infection, mais d’un autre côté, ils ont très bien assimilé la gravité du virus. Les élèves touchés développent souvent une crainte totale des symptômes, des troubles de la mémoire, de l’anxiété débouchant parfois sur des troubles obsessionnels du comportement ainsi que sur des formes d’hypocondrie. Enfin, tout dépendra de la perception que chaque élève aura de lui-même et du monde qui l’entoure indépendamment de son lieu de résidence.
S. K.