Présentation de la pièce aya Abdelkader : L’arbre de Derdara ressuscité

Le théâtre régional de Mascara a abrité le 24 mai dernier, la présentation de la nouvelle pièce intitulée Aya Abdelkader écrite par le dramaturge Sid Ahmed Sahla et mise en scène par Kada Chalabi. Le choix de cette date n’est pas fortuit puisqu’elle coïncide avec la commémoration du 142e anniversaire de la mort de l’Emir Abdelkader. Cette pièce intitulée Aya Abdelkader, el ghabar ma yderk el djbel (Ô Abdelkader... Le brouillard ne peut cacher la montagne) est la toute nouvelle création du Théâtre régional Bachir Zahaf de la wilaya de Mascara qui s’articule autour d’un voyage initiatique dans le soufisme enraciné dans un élément fort du paysage local : l’arbre de Derdara. Cet arbre séculaire, situé dans la région de Ghriss (wilaya de Mascara), est profondément chargé de mémoire. C’est à son ombre, le 27 novembre 1832, que les tribus locales ont organisé la première allégeance à l’Émir Abdelkader. Selon son auteur : «La pièce tire sa puissance de cette double dimension : elle relie la mémoire locale à l’histoire nationale, en utilisant le symbole de l’arbre comme fil conducteur. Elle explore également l’héritage spirituel et matériel que l’Émir a laissé en Syrie. Dans une approche poétique empreinte de soufisme, le texte établit un pont narratif entre les palais damascènes de l’Émir et l’arbre de Derdara, toujours debout à Mascara. » Le récit est porté par le témoignage d’un ancien diplomate ayant servi à Damas, transmis à Mounir, un jeune ingénieur spécialisé dans la restauration du patrimoine architectural. L’histoire est racontée à travers la voix de son épouse, Lalla Khouira, et introduite par Badra, la mère de Mounir. La mise en scène, soutenue par la chorégraphie envoûtante de Aïssa Chouate, dont les mouvements rappellent la danse des derwiches tourneurs, confère une dimension spirituelle à l’ensemble. Encadrés par l’aîné Chikhaoui Hadj Houari, les artistes ayant contribué à cette création sont Ouarlis Batoul, Kacem Charef et Setti Ahmed Fatima. Les performances chorégraphiques ont été assurées par Benyahia Mohamed, Kessassi Manal Fatima Zohra, Chergui Bassem et Slimani Abdeldjalil. Les voix narratives étaient portées par Ahmed Seghiri et Rabie Bakaddar. L’univers scénique a été magnifié par la scénographie de Batouche Noureddine et une composition musicale vibrante signée Bouberguigue Mohamed El Habib. Aya Abdelkader, el ghabar ma yderk el djbel a suscité des réactions enthousiastes des spectateurs en général et des spécialistes en particulier. Cette production est appelée à être présentée dans plusieurs wilayas du pays, permettant ainsi de faire rayonner l’héritage spirituel et culturel de l’Émir Abdelkader à travers les scènes nationales.

A. B.

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