Ouverture de TINDA25 à l’école supérieure des Beaux-Arts : Au cœur des défis de l’intelligence artificielle

Ph : Wafa
Ph : Wafa

L’École supérieure des beaux-arts d’Alger Ahmed-et-Rabah- Asselah a organisé, hier, l’ouverture de TINDA25 (tech & innovation in design & arts), avec comme intitulé «AlgerIA révolutions».

Il s’agit d’un jeu de mot en référence à «Alger, Mecque des révolutionnaires» avec l’impact imposé par l’intelligence artificielle (IA) comme une puissante révolution numérique selon Jaoudet Gassouma, chef de département des arts visuels à l’ESBA et modérateur de l'événement qui s’étale sur trois jours et qui prendra fin par un hackathon de cinq groupes de cinq étudiants pour la réalisation de projets novateurs.
Le directeur de l’école Belhadj Terchaoui a fait savoir, lors de son allocution d’ouverture que le choix de la thématique de l'IA pour cette édition répond à l’actualité imposée par cette dernière. Il a noté qu’il est important pour l’ESBA de se mettre au diapason de cet outil révolutionnaire, notamment pour le design qui représente une importante spécialité du cursus de son école. Pour Mourad Bouzar, maître de conférence à l’ESBA en design-espace et en histoire de l’art, également directeur de l’incubateur de l’école, cet événement répond à la problématique qui se pose aujourd’hui pour chaque enseignant; comment intégrer l’IA dans l’enseignement ? «Cette question se pose de manière plus pertinente et accrue à l’ESBA, car il s'agit d’IA pas seulement dans les aspects pédagogiques et créatifs», a-t-il noté. Pour lui, un enseignant-chercheur a acquis, lors de son parcours, une distance critique qui lui permet de détecter et de deviner ce qui est bon et ce qui est mauvais dans l’IA. Il préconise que le travail de l’enseignant est de faire naître chez l’étudiant cette distance critique pour qu’il comprenne que tout ce qui est produit par l’IA n’est pas nécessairement bon et juste. «Il faut être rationnel dans l’utilisation de cet outil comme l’étaient les générations précédentes pour les logiciels de tracées d’architecture et de traitement graphique», a-t-il ajouté, tout en présentant les nouveaux challenges de cette nouvelle révolution numérique.
De son côté, Maâmar Guerziz, maître de conférence à l’ESBA, a souligné que l'avènement de l’IA est très controversé du fait que nous sommes dans la bulle de cette poussée technologique. «Nous n’avons pas assez de recul pour porter un jugement. Il se pourrait que notre discours change dans quelques années, nos réticences aussi... L'important c’est de rester académiques et à l’écoute de nos étudiants», a-t-il souligné. L’intervenant a, par ailleurs, présenté la problématique de considérer ou pas l’IA comme nouveau paradigme, en suite du classique, le moderne et le contemporain.
«A la différence d’un modèle qu’on suit consciemment, le paradigme est suivi de manière inconsciente, automatique. Je fais toujours le parallèle de cette problématique avec l'avènement de la photographie au XIXe siècle qui a changé complètement la donne de la création artistique à l’époque en poussant les artistes à réfléchir à d’autre moyens d’expression, et c’est ce qui a donné la naissance de l’art moderne», a-t-il ajouté.
En outre, Mehdi Delmi, directeur général adjoint de l’Office national des droits d’auteur et des droits voisins (ONDA) a présenté les aspects réglementaires et législatifs face à ses bouleversements technologiques dans le cadre de la protection des droits des artistes et de la propriété intellectuelle. D’autres professeurs et professionnels ont pris part à cette journée d’étude comme Rym Mokhtari, Hassan Aggoun, Ahmed Bachir Chérif, Rafik Khacheba et Yasmine Aïdel.

K. B.

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