
Dimanche soir, l’Opéra d’Alger Boualem-Bessaïh a vibré au rythme d’un concert exceptionnel réunissant trois univers culturels aux identités aussi riches que contrastées : la Corée du Sud, le Japon et l’Égypte. Cette soirée, placée sous le signe du dialogue interculturel, s’inscrit dans le cadre de la 14ᵉ édition du Festival international culturel de la musique symphonique.
Des mélodies venues d’ailleurs ont bercé les âmes, des présents venus nombreux, curieux et émerveillés à découvrir les secrets de sons lointains. Le la de cette soirée a été donné par le duo sud-coréen Ainos, composé du violoniste Da-Min Kim et de sa sœur, la pianiste Da-Hee Kim. Ensemble, ils ont interprété un répertoire dédié à la musique romantique française, mêlant délicatesse, élégance et émotion. «C’est notre première participation à ce festival. Nous sommes très ravis d’être ici. L’ambiance était chaleureuse, et nous nous sommes sentis très à l’aise devant le public algérien. Ce fut un grand plaisir de partager cette musique», ont-ils confié, visiblement émus par l’accueil reçu. Le Japon a ensuite pris le relais avec une prestation empreinte de poésie et de spiritualité. Le pianiste Toshiki Usui, la mezzo-soprano Taeka Hino et le compositeur Hironori Ishizaki ont transporté l’auditoire au cœur du Japon ancestral, avec des œuvres inspirées de poèmes du VIIᵉ siècle, célébrant les quatre saisons. Ces compositions originales, spécialement écrites pour le festival, ont été suivies d’un retour à la modernité avec une interprétation émouvante de la bande originale du film «Princesse Mononoké» du célèbre Studio Ghibli. «La relation entre l’Algérie et le Japon est plus profonde qu’on ne l’imagine. Grâce à la musique, nous espérons renforcer davantage ces liens. Le public algérien nous a surpris par sa connaissance des classiques japonais et nous a chaleureusement accueillis», ont déclaré les artistes nippons, très touchés par l’enthousiasme du public. Enfin, l’Égypte est venue clore la soirée en beauté, portée par le violoniste Ahmed Farj et son ensemble Hathor String Ensemble, accompagné de la flûtiste Hada Abd El Adim. Leur interprétation des grands classiques de la musique égyptienne a fait vibrer la salle, entre nostalgie, passion et grandeur. «Notre objectif est de faire rayonner l’âme de la musique égyptienne au-delà de nos frontières. Ce festival est une merveilleuse occasion d’échange culturel. Le public algérien a été formidable», a souligné Ahmed Farj. Au-delà des notes et des mélodies, cette soirée à l’Opéra d’Alger a magnifiquement illustré la capacité de la musique symphonique à dépasser les frontières, rassembler les peuples et créer une communion artistique et humaine.
M. K.