Regard : Cap sur la Biodiversité

D.R
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L'atelier de cofinancement et de gestion collaboratrice tenu récemment à Tamanrasset par la direction nationale du projet «Conservation de la biodiversité d’intérêt mondial et utilisation durable des services écosystémiques dans les parcs culturels en Algérie» a été marqué par la signature, lundi, d’une convention-cadre qui porte sur le renforcement des offices locaux du tourisme de Tamanrasset et de Tazrouk intervenant sur le parc culturel de l’Ahaggar.
Autant dire que cette rencontre sur la protection de l'environnement tombe à point nommé pour nous rappeler que, même si notre pays est relativement bien classé —42 dans le monde sur 153 pays étudiés et 2e en Afrique, selon un classement établi par les chercheurs américains de l'environnement— il reste encore beaucoup à faire pour améliorer davantage notre classement afin de figurer, pourquoi pas, parmi le cercle très réduit des nations modèles en la matière. Car ces experts se sont appuyés dans leur étude sur les paramètres sensibles comme la qualité de l'air, de l'eau et la biodiversité, les contraintes sur les écosystèmes, le traitement des déchets et la gouvernance de l'environnement. Pour parvenir donc, autant que faire se peut à un niveau d'excellence, il va falloir déployer, en conséquence, davantage d'efforts pour figurer ne serait-ce que dans le top 10 à 20 des nations respectueuses de leur environnement. Il faut ne pas perdre de vue, à ce titre, que la biodiversité est un tout homogène subdivisé en trois grands volets : végétal, animal et minéral.
Pour ne citer que ce segment vital de la chaine environnementale, la biodiversité dans notre pays est définie comme étant «le spectre complet de la vie végétale et animale au sein des écosystèmes, y compris la diversité génétique, la diversité des paysages et la diversité des écosystèmes». Considérée parmi l’une des plus élevées du Bassin méditerranéen, grâce à la présence, entre autres, d'espèces rares comme le goéland d'Audouin, la sittelle, le phoque moine et le cerf de Barbarie, cette biodiversité dont nous héritons aujourd’hui a subi une importante érosion pour des raisons naturelles —cas de variations climatiques et notamment le réchauffement de la planète—, avec pour conséquence prévisible le confinement de certaines espèces dans des habitats refuges (littoral, montagnes, steppe, désert, etc) et anthropiques. Afin de sauvegarder ce précieux patrimoine national, l’Algérie a établi un réseau d’espaces protégés qui renferment des écosystèmes uniques et représentatifs de la diversité biologique du pays et qui sont inscrits comme réserves de biosphère par l'UNESCO. Il s'agit des six sites naturels suivants : les parcs nationaux du Tassi N'Ajjer, d'El Kala, du Djurdjura, de Taza (Jijel), de Chréa, de Gouraya (Bejaïa). Sans prétendre présenter exhaustivement toute la biodiversité existant dans notre pays, on peut avancer que dans le domaine végétal et animal, la flore et la faune
y sont relativement bien représentées.
Dans la problématique qui nous intéresse ici, à savoir comment faire pour que notre pays devienne un marché touristique véritablement captif, responsable et respectueux de l'environnement, l'état actuel de nos potentialités humaines, matérielles et financières, ainsi que la panoplie de mesures incitatives
—notamment aux plans législatif et réglementaire— ne sauraient, à eux seuls, suffire comme autant de facteurs d'attractivité touristique. C'est pourquoi, pour en revenir à la convention-cadre proprement dite —sur la biodiversité— signée à Tamanrasset, on peut que se réjouir d'ores et déjà de savoir qu'elle vise notamment à «promouvoir le rôle des offices et leur implication dans la promotion du tourisme local à travers le renforcement, par la formation, des capacités de ses fonctionnaires». Peut-on, dès lors, avancer que la bataille de la préservation de l'environnement est virtuellement gagnée dans notre pays, dans la mesure où on a pu observer une réelle prise de conscience en ce sens ? L'avenir proche nous le dira.
Kamel Bouslama

 

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