Célébration de la journée mondiale de l’Afrique, Art rupestre : Un héritage dix fois millénaire

Ph.:A-Asselah
Ph.:A-Asselah

Le ministre de la Culture et des Arts, Zouhir Ballalou, a assisté, hier, au musée national du Bardo à Alger, au vernissage de l’exposition «Mémoire en pierre : l’art rupestre, un art d’un autre temps».

Cette exposition marque la célébration de la journée mondiale de l’Afrique, coïncidant avec le 25 mai de chaque année, célébrée depuis 1963, date de création de l’OUA (Organisation de l’unité africaine, devenue l’Union africaine UA en 2002). Ouverte au grand public à partir d’aujourd’hui, l’exposition explore les dimensions de cet art humain ancien (entre 9.000 et 10.000 ans) à la découverte des symboles et traditions qui ont façonné la vie des peuples les plus anciens qui ont habité l’Afrique du Nord depuis le néolithique (période préhistorique) de l’Atlas saharien (El Bayadh) et au Tassili N’ajjer (Djanet). Dans une déclaration à la presse en marge de sa visite d’ouverture, Zouhir Ballalou a fait savoir que cette exposition célèbre l’Afrique et son patrimoine et que l’Algérie est considérée comme la «locomotive de son continent dans le cadre de la protection, valorisation et promotion du patrimoine culturel». Rappelant les efforts déployés, depuis de nombreuses années, pour le classement de son patrimoine au sein de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) en étant le premier pays à avoir classé son art rupestre sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité, le ministre a noté que cela dénote un fort symbole de l’intérêt que porte l’Etat algérien pour son héritage culturel. «Cette belle exposition documente l’art rupestre en Algérie qui remonte à 10.000 ans et met en valeur le riche héritage algérien et africain comme principale étape de la diplomatie culturelle de l’Algérie. Elle traduit également l’intérêt du rôle de l’Algérie au sein de l’UNESCO pour la protection du patrimoine culturel comme étant un des berceaux de la civilisation dans le monde à travers des traces anciennes du passage de l’homme», a-t-il fait savoir. Zouhir Ballalou a, en outre, mis en exergue la place occupée par l’Algérie comme «école et référence de protection du patrimoine archéologique», avec notamment d’éminents scientifiques, historiens et experts salués dans le monde entier à l’exemple de l’archéologue Mohamed Sahnouni, présent à l’exposition. «Lors du récent atelier organisé par l’UNESCO sur la valorisation et la promotion du patrimoine culturel, les participants ont salué unanimement les efforts consentis par l’Algérie dans le cadre de la protection et la valorisation du patrimoine et son intégration au sein de la société, la culture et le tourisme, surtout que les régions du Tassili N’ajjer et l’Ahaggar attirent massivement les touristes», a-t-il ajouté, avant de noter dans la foulée les efforts de son portefeuille à protéger l’art rupestre contre les actes de vandalisme. «L’ouverture du grand musée de l’Afrique en Algérie est un signe fort de cet engagement avec comme principale mission la récupération de tout le patrimoine africain qui se trouve actuellement chez les anciens pays colonisateurs», a-t-il souligné. De son côté, Zouhir Harichéne, directeur du musée national du Bardo, a fait savoir que son établissement participe à cette exposition avec une vingtaine de gravures et de peintures rupestres du Tassili N’ajjer ainsi que des copies des gravures rupestres de l’Atlas saharien que le musée possède depuis les années 1960. «On a voulu présenter ces deux régions pour donner de l’importance à cet art ainsi que pour sensibiliser les gens à ce patrimoine en danger à travers deux facteurs, d’abord d’ordre naturel, notamment climatique et surtout d’ordre humain à travers le trafic illicite et les actes de vandalisme». Pour sa part, Safia Boudeheb, scénographe de l’exposition, a noté que la conception a été faite de sorte que l’espace soit interactif, en utilisant des supports numériques, permettant l’immersion au cœur du Tassili N’ajjer. «Les pages du livre peuvent être tournées par les visiteurs grâce à un mécanisme interactif. Chaque page ou fragment raconte la vie, les croyances, les migrations et les émotions de celles et ceux qui ont vécu il y a plus de 10.000 ans», a-t-elle noté.

K. B.

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