Biyouna, inhumée hier au cimetière d’El-Alia : adieu l’artiste !

Ph.:Y-Cheurfi
Ph.:Y-Cheurfi

Décédée mardi dernier, à l’âge de 73 ans, la comédienne, chanteuse et actrice Biyouna a été accompagnée, hier, à sa dernière demeure, par une foule nombreuse.

Biyouna, figure emblématique de la scène artistique algérienne, décédée mardi dernier, a été inhumée, hier, au cimetière d’El Alia, auprès de sa mère, conformément à sa volonté. Une foule nombreuse l’a accompagnée à sa dernière demeure. Parmi les personnalités présentes, on reconnaissait notamment le réalisateur Djaffar Gacem, le comédien Hacène Benzerari, ainsi que plusieurs artistes, dont des femmes telles que Souhila Maalem, Chérazed Kerachni et Aida Guechoud, toutes venues saluer une dernière fois celle qui a marqué plusieurs générations. Son fils, quant à lui, peinait visiblement à contenir son chagrin, bouleversé par la perte de sa mère. Réalisateur et critique de cinéma, Salim Aggar a souligné l'ampleur du vide laissé par la disparition de l’artiste : « Nous venons de perdre une véritable icône du cinéma et de la télévision algérienne. Biyouna, autrefois Ouardia, était une actrice populaire qui avait pénétré le cœur et le foyer de tous les Algériens.

Collaboratrice incontournable de Djaffar Gacem, elle a durablement marqué notre imaginaire. Nous perdons une figure irremplaçable. Beaucoup de courage à sa famille, particulièrement à ses enfants. » Dans le même esprit, Fayçal Métaoui, journaliste et chargé de mission à la Présidence de la République, a souligné que Biyouna, à la fois comédienne, chanteuse et danseuse, aurait pu occuper une place encore plus importante dans le cinéma national. « Son nom restera gravé dans l’histoire culturelle algérienne », affirme-t-il. Il ajoute avoir été témoin, à de nombreuses reprises, de l’amour que lui portaient les jeunes : « Dans les festivals, même lorsqu’elle semblait être oubliée par certains, elle était toujours entourée. Les jeunes prenaient des photos avec elle, riaient avec elle. C’était une artiste profondément populaire, proche de la rue, de ses voisins, et fidèle à la culture algérienne.

On ne l’oubliera jamais. » Biyouna laisse derrière elle un héritage culturel d’une rare profondeur. Elle n’était pas une star construite de toutes pièces mais un phénomène, de ceux qui ne surgissent qu’une seule fois. Une artiste libre, parfois insaisissable, toujours éclatante. Biyouna s’en est allée, mais elle restera pour toujours l’une de ces voix rares qui ne s’effacent jamais.

M. K.

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