Biyouna a joué son premier rôle en 1973 : un demi-siècle de créativité

En cette journée pluvieuse du 25 novembre 2025, le ciel pleure la perte de Biyouna, Baya Bouzar de son vrai nom, l’artiste qui de par sa simplicité, franchise, spontanéité et talent incommensurable, a gagné le cœur de plusieurs générations d’Algériens.

C’est par le chant, sa première passion, qu’elle entre dans le monde de la créativité pour inscrire son nom en lettres d’or. Toute jeune, elle rejoint l’orchestre de la diva du hawzi, Fadhéla Dziria, où elle manie le tambourin avec l’assurance d’une musicienne née. Entre chant et danse, Biyouna anime les fêtes nuptiales algéroises durant des années, jusqu’à ce que 1973 change son destin. Elle incarne un rôle important dans le feuilleton L’incendie de Mustapha Badie, adaptation du roman La grande maison de Mohamed Dib où le public la découvre, l’adopte, et sa carrière prend un envol fulgurant. Pour le grand écran, Biyouna a incarné Malika l’ouvrière dans Leila et les autres en 1978 sous la direction de Sid Ali Mazif. Elle apparaît la même année dans un téléfilm de Moussa Haddad Hassan terro au maquis avant une longue traversée du désert.

Elle fait son retour dans à travers le cinéma avec Une main pour une sorcière (1991), La Casbah d’Alger" (1993), Les vacances de l’apprenti (1999) ou encore La voisine (2000) de Ghaouti Bendedouche. Le début du XIXe a été particulièrement prolifique pour Biyouna qui, au sommet de son art, a contribué à rendre le sourire aux Algériens après une tragique décennie noire.

Avec l’incontournable Nass mlah city et Rendez-vous avec le destin de DjaffarGacem ou encore la série Nsibti laâziza, Biyouna a pris part à 20 longs métrages, produits en Algérie et en France, entre autres Beur blanc rouge (2006) de Mahmoud Zemmouri, Délice Paloma (2007) de Nadir Moknèche ou encore Le flic de Belleville (2018) de Rachid Bouchareb. En sus de certains one-woman-show et de quelques apparitions dans le théâtre, Biyouna a tenu, en dépit d’une santé souvent fragile, à poursuivre sa carrière lors des récentes productions de télévision comme Eddama et Dar lefchouch (2023). Biyouna s’est éteinte, mais son rire, sa voix et son audace continueront longtemps d’habiter les foyers algériens. Adieu la diva !

K. B.

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