À Boussaâda, l’œuvre d’Edouard Verschaffelt s’installe en permanence au musée Nasreddine-Dinet

Le Musée public national Nasreddine-Dinet de Boussaâda, niché au cœur des paysages qui ont tant inspiré les peintres orientalistes, a inauguré mardi soir une exposition permanente consacrée à l’artiste belge Edouard Verschaffelt (1874–1955), figure méconnue mais essentielle de l’école orientaliste. L’événement, rehaussé par la présence de Jean-Jacques Quairiat, ambassadeur du Royaume de Belgique en Algérie, a réuni artistes, passionnés d’art et représentants du secteur culturel de la région. Cette exposition, qui met en lumière un pan entier de l’histoire artistique de Boussaâda, rassemble plusieurs toiles du peintre belge qui s’était installé dans la ville en 1919, fasciné par sa lumière, ses visages et son atmosphère. Verschaffelt y vécut jusqu’à sa mort en 1955, y trouvant l’ancrage esthétique et humain qui nourrira toute son œuvre. «L’objectif de cette exposition est de valoriser les œuvres que l’artiste a consacrées à Boussaâda, ville dont il a su capter l’âme avec justesse et tendresse», a déclaré Leïla Bouazza, directrice du musée, en marge du vernissage. Les tableaux exposés, empreints d’un réalisme poétique, restituent avec minutie la vie quotidienne des habitants, les vieux quartiers, les scènes de marché, les gestes simples et les silences de l’ombre, révélant l’attachement profond de l’artiste au patrimoine immatériel local. Verschaffelt, à l’instar de Nasreddine Dinet, a su poser un regard respectueux et sensible sur la culture algérienne, loin des clichés de l'exotisme vide. À cette occasion, l’ambassade de Belgique a fait don au musée de 33 œuvres de l’artiste, renforçant ainsi le fonds pictural du lieu et affirmant la volonté de pérenniser cette passerelle culturelle entre les deux pays. «De tels événements traduisent l’importance des liens tissés entre les peuples algérien et belge, et renforcent la dimension humaine et culturelle de notre coopération», a affirmé l’ambassadeur Jean-Jacques Quairiat. Par cette exposition, Boussaâda redonne vie à un pan de son héritage artistique partagé, réaffirmant sa place dans l’histoire de l’art algérien et méditerranéen, et ouvrant ses portes aux amateurs d’une peinture vivante, humble et profondément enracinée dans le réel.

S. O.

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