«L'Algérie est parfaitement consciente que la transformation numérique n'est plus une option, mais une nécessité, pour répondre aux exigences de l'époque», a assuré le ministre de la Communication, Zouhir Bouamama.
Une initiative ministérielle d’importance a marqué, hier à Alger, une étape significative dans la réflexion stratégique sur l’avenir numérique de l’Algérie. Sous le haut patronage conjoint du ministre de la Poste et des Télécommunications, Sid Ali Zerrouki, et de son collègue au gouvernement, le ministre de la Communication Zouhir Bouamama, une rencontre consultative de haut niveau a avec les créateurs de contenu et les acteurs de l'espace numérique. L'événement, premier du genre en Algérie et auquel ont pris part plusieurs cadres de différents secteurs d'activité a pour principal objectif de jeter les bases d’une vision fédératrice destinée à dynamiser et à structurer l’espace numérique national. Inédite, cette rencontre, qui dénote une volonté d’inclusion et de dialogue, cristallise ainsi l’engagement politique des pouvoirs publics, pour inscrire l’Algérie dans la carte numérique mondiale, non comme simple pays spectateur, mais comme acteur à part entière. Dans son allocution d’ouverture des travaux, le ministre de la Poste et des Télécommunications a salué, d’entrée, l’engouement des créateurs du contenu numérique, pour assister aux travaux, expliquant que son département a veillé à assurer une représentativité géographique et sectorielle pour ce premier round de discussions. En effet, le nombre d’inscrits a atteint 1.320 participants, issus de diverses wilayas du pays, a fait savoir hier le même département dans un communiqué rendu public.
Le document précise qu’«en raison de la capacité limitée de la salle de réception, et dans le souci du ministère d’avancer dans l’organisation de cet événement plutôt que de le reporter, il a été décidé d’impliquer un premier groupe représentatif de créateurs de contenu, sélectionnés selon des critères garantissant la diversité des domaines d’activité, la répartition géographique, tout en veillant à la parité». Dans son discours, le ministre Sid Ali Zerrouki a tenu à préciser que le but de la rencontre d’hier était d’«écouter les préoccupations des créateurs de contenu, de les accompagner, en leur fournissant la formation nécessaire, et d'échanger idées et expériences, en vue d'établir une vision commune contribuant au développement du paysage numérique en Algérie, au service de l'intérêt national», a-t-il affirmé, rapporté par l’APS. Il a aussi annoncé une seconde rencontre, qui se tiendra, dit-il, «d'ici la fin de l'année en cours ou au début de l'année prochaine au plus tard et qui réunira un plus grand nombre de créateurs de contenu en Algérie, offrant ainsi l'opportunité d'ouvrir un débat plus large sur les différents défis».
De son côté, le ministre de la Communication, Zouhir Bouamama, a indiqué que l'organisation de cette première rencontre s'inscrit dans le cadre d'«une vision commune entre les deux ministères, visant à accompagner la révolution numérique et à soutenir toutes les initiatives qui renforcent la place de l'Algérie dans cet espace numérique et contribuent à diffuser une image positive du pays». «Les transformations profondes que connaît le monde nous imposent de nous y adapter et d'en tirer profit», a-t-il appuyé. Dans cette optique, le ministre de la Communication a situé la production de contenu comme un pivot central de la métamorphose médiatique contemporaine. «La production de contenu représente une mutation radicale dans le paysage médiatique national et mondial», a-t-il expliqué, précisant que «le contenu numérique est devenu un outil influent dans la formation de l'opinion publique, la transmission du savoir et la mise en valeur de l'identité nationale». Ce qui impose aux créateurs «d'adopter des standards de qualité et de crédibilité, de respecter les valeurs et l'éthique, à travers une production de contenu qualitative et constructive, alignée sur les normes internationales, tout en préservant nos valeurs authentiques», a ajouté le ministre de la Communication.
«L'Algérie est parfaitement consciente que la transformation numérique n'est plus une option, mais une nécessité pour répondre aux exigences de l'époque», a-t-il assuré, mettant en avant la volonté du ministère de la Communication de «réviser certains textes et d'accélérer l'adoption de nouvelles réglementations, pour encadrer cette activité, parallèlement à l'installation des autorités de régulation de l'audiovisuel et de la presse écrite et électronique». Il a également réaffirmé son «engagement à ouvrir des canaux de dialogue et de concertation permanents avec les créateurs de contenu numérique, afin d'écouter leurs préoccupations et de formuler des propositions concrètes et réalisables».
La rencontre a été marquée, en outre, par des échanges, nourris et directs, qui ont mis en lumière les obstacles entravant le plein essor de l’écosystème numérique en Algérie, notamment le manque criant d’une structure d’encadrement et de soutien dédiée, ainsi que les problématiques récurrentes de la qualité et de la fluidité de la connexion internet. Des ateliers interactifs ont permis d’esquisser des pistes de réflexion sur les volets réglementaire, juridique et économique, essentiels pour professionnaliser et pérenniser une production qualitative du contenu numérique.
K. A.