Au deuxième jour de la 4e Conférence africaine des start-up, les responsables africains ont insisté sur l’urgence de «traduire les ambitions numériques et climatiques en actions concrètes» afin de bâtir un continent plus «souverain, résilient» et compétitif sur le plan technologique.
Lors de la matinée, deux panels ont été consacrés aux enjeux de la transformation numérique et de la transition écologique, soulignant la nécessité de construire des infrastructures durables, de renforcer la souveraineté technologique et d’accroître la résilience climatique de l’Afrique.
En présence du ministre de la Poste et des Télécommunications, Sid Ali Zerrouki, le ministre des TIC de la République du Congo, José Panda, a indiqué que les objectifs de la conférence doivent se traduire en actions concrètes pour renforcer l’Afrique sur le plan numérique et climatique. Il a salué l’hospitalité du ministre algérien et insisté sur la nécessité pour le continent de bâtir une Afrique unie, souveraine et résiliente, capable de maîtriser ses infrastructures numériques, ses financements et son potentiel technologique. Selon lui, les changements climatiques imposent un «réveil numérique», non seulement comme force d’action mais aussi comme levier pour une résilience durable.
Le ministre a identifié plusieurs priorités : investir dans les câbles sous-marins et les centres de données pour garantir l’autonomie numérique, renforcer la présence africaine dans l’économie digitale mondiale, mobiliser des financements durables, attirer les investisseurs étrangers et soutenir les start-up africaines afin de renforcer la souveraineté technologique du continent. L’Afrique dispose d’un potentiel considérable, avec ses ressources minières, sa jeunesse et son marché attractif, qui peuvent servir de fondement pour un continent numérique souverain et autonome.
Lors de son intervention, Joh Omo, secrétaire général de l’Union africaine des télécommunications (UAT), a souligné que le secteur des TIC contribue entre 1,5 et 4% aux émissions mondiales et que l’Afrique, malgré ses faibles émissions (2%), reste la région la plus vulnérable aux impacts climatiques. Il a souligné l’importance de développer des infrastructures numériques écologiques et de garantir un accès élargi à l’énergie, tout en renforçant la résilience climatique. Il a également mis en évidence le fossé numérique, avec seulement 38% de la population africaine connectés à Internet, contre 68% au niveau mondial, un enjeu qui limite la diffusion de l’information et la protection des communautés vulnérables.
Pour sa part, la commissaire de la Commission de l’Union africaine aux Infrastructures et à l’Énergie, Lerato Dorothy Mataboge, a plaidé pour la création d’un écosystème numérique africain durable et inclusif, capable de stimuler l’industrialisation et la résilience du continent. Elle a insisté sur l’importance de renforcer la coopération, d’harmoniser les politiques et de créer des synergies entre les initiatives nationales et régionales, soulignant que c’est la seule manière de transformer numériquement l’Afrique et de faire du numérique un levier de développement et de résilience durable.
Cette journée a ainsi mis en lumière l’urgence pour l’Afrique de combiner ambition numérique et action climatique afin de construire un continent innovant, souverain et durable.