
De notre correspondante à Mostaganem : Yamina Hamdoud
Après plusieurs années d’absence, le client algérien peut désormais accéder à un véhicule à zéro compteur grâce à l’entrée prochaine sur le marché de plusieurs marques de constructeurs automobiles, notamment Fiat, Chery, Jac et Geely.
En effet, la reprise des importations des véhicules neufs en Algérie va jouer en faveur d’une réduction des prix, après plusieurs années de flambée sans précédent dans le marché des voitures d’occasion.
Selon le Dr Sofiane Guermouche, expert en économie et secrétaire général des bureaux internationaux de l’Union algérienne de l’économie et de l’investissement, les prix spectaculaires des véhicules d’occasion ne sont pas un hasard. «Il faut revenir un peu en arrière. Cela est dû en partie aux conséquences de la pandémie de la Covid-19, où nous avons constaté un ralentissement de l’industrie, et ce, dans tous les domaines, et en parallèle, le ralentissement des importations qui a été revu à la baisse», a-t-il expliqué à El Moudjahid, affirmant que le marché automobile algérien est «sous forte tension depuis plusieurs années». Pour lui, la fermeture du marché de l’import a provoqué une pénurie et une hausse vertigineuse des prix des voitures d’occasion. «Donc automatiquement, a-t-il enchainé, lorsqu’on ferme un secteur, on doit s’attendre à une inflation, à une spéculation et à un marché où les prix ne sont pas raisonnables. Mais après l’entrée de la maison Fiat en Algérie, qui a importé plus de 35.000 véhicules et qui vise d’augmenter ses importations jusqu’à atteindre 40.000 unités d’ici la fin d’année, en sus des 10.000 véhicules de la marque Jack, les prix des véhicules d’occasion vont considérablement baisser».
Le spécialiste soutient que l’Algérie est en train aujourd’hui de «diversifier» son champ économique et industriel afin de «casser» les prix. «On parle de la maison Fiat, Jac et d’autres concurrents qui vont bientôt rompre le silence des showrooms qui a tant duré, ce qui va fortement participer à la baisse des prix des véhicules en Algérie», a-t-il relevé.
Mohamed Yazid Boumghar, statisticien économiste, estime que dans l’immédiat, on ne va pas observer de baisse du prix de l’occasion, du moins sur les segments où il n’y a pas eu d’annonce d’importation et/ou de montage en Algérie.
«Le différentiel entre la demande (sevrée depuis plusieurs années) et l’offre actuelle (Fiat et Chery ) est tel qu’il faudrait l’entrée en activité de tous les concessionnaires ayant obtenu des licences d’importation et/ou de montage sur le territoire pour pouvoir observer un effet sur le marché de l’occasion. Si tous les concessionnaires entrent en activité avant la fin du 1er trimestre de l’année 2024, les effets ne peuvent être ressentis qu’à partir du 3e trimestre de la même année», a-t-il déclaré à El Moudjahid. Et de souligner : «Il ne faut pas oublier que cette offre supplémentaire qui viendra de l’importation et du montage local sera, en grande partie, absorbée par les clients institutionnels et non le citoyen».
Y. H.