
« Les véhicules Fiat fabriqués en Algérie seront beaucoup moins chers que ceux importés.» M. Mokdad Aggoune, chef du Secrétariat technique chargé du suivi du dossier des véhicules et directeur central chargé de l’Intelligence économique au ministère de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, invité hier à notre forum, se veut rassurant, sans toutefois révéler le prix exact de ces voitures, à leur sortie d’usine. Il précise que cette production impactera sans aucun doute les prix de la Fiat 500 et du Doblo par rapport à ceux des modèles importés. «Les prix techniquement et normalement seront plus bas que ceux des voitures importées et au cas contraire les autorités concernées auront à intervenir pour rétablir les choses», affirme l’invité du forum, qui explique que «l’usine Fiat d’Oran se concentrera initialement sur la fabrication de la Fiat 500 hybride, suivie du Doblo, dès le premier trimestre 2024, et deux autres modèles prévus d’ici à la fin de l’année prochaine et en 2025».
Questionné sur la hausse des prix des voitures neuves importées, M. Mokdad Aggoune l’a expliqué par une hausse des prix à la source. Depuis la crise sanitaire de Covid-19, les prix des voitures avaient connu une augmentation significative, en passant, pour certains, de 4.000 euros à 7.000, voire 9.000 euros, a-t-il noté. Cette situation est due principalement à la hausse des tarifs du fret et de la main-d’œuvre. La solution pour lui est de passer à la production en local, pour réduire les coûts et faire baisser les prix des voitures. D’ailleurs, dans sa stratégie, le gouvernement vise à asseoir une véritable industrie automobile dans les cinq prochaines années. Notre invité affirme que l’usine Fiat est loin d’être le seul projet industriel prévu pour réguler les prix du marché automobile en Algérie. Les futures usines Chery à Bordj Bou-Arréridj et Jac à Aïn Témouchent anticipent des avantages similaires, avec des réductions significatives prévues sur les prix de leurs modèles. Au total, selon le même responsable, il y a 36 constructeurs de différents segments (automobile, engins, camion, tracteurs, vélo, motos) qui veulent s’implanter en Algérie. Ces derniers sont soumis à un cahier des charges strict, dont les taux d’intégration physiques sont fixés.
L’année 2024 sera donc une année de production significative pour le secteur automobile en Algérie, avec plusieurs usines automobiles existantes ou prévues dans différentes régions du pays.
Selon M. Aggoune, les opérateurs ayant reçu leur agrément pour l’importation de véhicules neufs doivent sérieusement réfléchir à lancer une industrie automobile et non une simple unité de montage, pourtant précisera notre invité, cette exigence n’est pas explicitement imposée par les cahiers des charges
«Le retour à l’importation de véhicules est temporaire en attendant le passage à la production du «made in algeria», affirme M. Mokdad Aggoune. Le responsable explique que l’État a recouru à l’importation «temporaire», pour répondre à une forte demande des citoyens sur les voitures». «Nous sommes là pour appliquer la stratégie du gouvernement en matière d’industrie, et celle-ci consiste en une véritable industrie, une industrie durable qui n’a rien à voir avec ce qu’on a pu voir par le passé».
Revenant sur les raisons des retards enregistrés dans les livraisons de véhicules, le responsable révélera que les concessionnaires automobiles attribuent cela au grand nombre de commandes, plus importantes que prévu mais aussi à la crise qui secoue actuellement le déplacement des navires en mer Rouge.
Farida Larbi