
Le président de la République a affirmé lors de sa rencontre avec les représentants de la presse nationale que l’Algérie "joue un rôle central dans le rapprochement entre les pays du Maghreb arabe, en menant des consultations quotidiennes avec la Tunisie et la Mauritanie et de manière circonstancielle avec la Libye". L'objectif est de favoriser une collaboration étroite et de créer des synergies entre ces pays, bien que le contexte actuel soit marqué par un certain isolement et un manque d'unité dans la région. L'Algérie s'efforce de servir de pont entre ces pays et de stimuler une coopération régionale qui bénéficie à tous.
Le Président déplore le "vide" qui caractérise actuellement le Maghreb arabe. En effet, malgré les liens géographiques et historiques entre les pays de cette région, ces derniers agissent souvent de manière unilatérale et isolée, sans coordination ou véritable partenariat stratégique. Cette situation contraste fortement avec les dynamiques plus intégrées observées dans d'autres parties de l'Afrique, comme le Sahel ou l'Afrique de l'Ouest, où des alliances et des collaborations sont en train de se renforcer.
Le Maghreb arabe, historiquement lié par des racines culturelles, linguistiques et géographiques communes, se trouve actuellement marqué par une fragmentation et un manque de coordination. Le président de la République déplore cette situation, en soulignant que les pays de la région agissent souvent de manière unilatérale, sans stratégie commune ni initiatives partagées. L'objectif est de rompre ce cycle d'isolement et de fragmentation, pour créer un Maghreb plus intégré où les pays travaillent ensemble pour faire face aux défis régionaux.
Cette fragmentation a des conséquences sérieuses : elle empêche la mise en place de politiques collectives efficaces dans des domaines comme la sécurité, l'économie, la gestion des ressources naturelles ou encore la gestion des flux migratoires. Le président de la République affirme que l'Algérie veut être le catalyseur de ce changement, en encourageant les pays voisins à renouer le dialogue et à coopérer sur des projets d'envergure régionale.
Le Président rappelle que l’Algérie œuvre pour ne laisser aucune partie de côté, souhaitant rassembler les pays du Maghreb dans une dynamique de coopération et de développement. Ce rassemblement pourrait se traduire par un nouveau cadre de coopération régionale, qui tienne compte des réalités géopolitiques actuelles et des besoins de chaque nation. Déjà , lors de la réunion dite «consultative» qui s’est tenue le 22 avril à Carthage entre le président tunisien, Kaïs Saïed, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune et le président du Conseil présidentiel libyen, Mohamed Younès Menfi. La recomposition de la carte du Maghreb semble inévitable.
La déclaration finale de la réunion des trois présidents affirme que l’Algérie, la Tunisie et la Libye sont confrontées à des défis sécuritaires importants et des changements dans la région. Les trois pays ont convenu de former des équipes de travail chargées de coordonner les efforts pour protéger la sécurité des frontières communes contre les dangers et les conséquences de la migration irrégulière, ainsi que d’autres manifestations de la criminalité organisée, selon une approche participative
L’Algérie entend impulser une nouvelle dynamique de rapprochement régional, en s’appuyant sur des projets concrets, des consultations régulières et un engagement fort pour résoudre collectivement les crises politiques, économiques et sécuritaires qui affectent le Maghreb. Ce rapprochement pourrait renforcer l’intégration régionale et donner au Maghreb une nouvelle direction sur la scène internationale. La volonté affichée de l’Algérie de contribuer à l’unité africaine s'inscrit dans un héritage historique porté par les anciens dirigeants du pays qui avaient placé la solidarité africaine au cœur de la politique étrangère de l’Algérie.
Le Président Tebboune rappelle face aux représentants de la presse cette orientation en soulignant l’importance de maintenir une relation étroite avec le continent, en particulier à travers des actions concrètes. L’accueil d’étudiants africains dans les universités et même dans les écoles relevant de l’Armée nationale populaire (ANP) illustre la volonté de l’Algérie de partager son savoir et de contribuer à la formation de la jeunesse africaine.
L’aspect économique, mentionné par le Président, représente un autre pilier fondamental dans la consolidation des relations avec l’Afrique. En cherchant à établir des zones de libre-échange avec d’autres pays africains, l’Algérie se positionne comme un acteur important dans l’intégration économique régionale. Cela passe par des projets concrets tels que l’ouverture de banques et de lignes aériennes et maritimes avec des pays comme le Sénégal et la Mauritanie. Ces initiatives favorisent une meilleure connectivité et une facilitation des échanges commerciaux entre l’Algérie et ces nations, renforçant ainsi la coopération économique et commerciale au sein du continent.
F. L.