Réunion du Gouvernement : Ghrieb met le cap sur l’énergie

Le gouvernement a mis en exergue la volonté de l’État de faire des énergies renouvelables, un pilier de la souveraineté énergétique et du développement durable du pays.

Une réunion du gouvernement s’est tenue, hier au siège du gouvernement, sous la présidence du Premier ministre, Sifi Ghrieb, a indiqué un communiqué des services du Premier ministère. La mise en œuvre des projets dans les énergies renouvelables a été à l’ordre du jour de la réunion. Le gouvernement a entendu une communication sur le programme 3.200 mégawatts. Il s’agit, faut-il le rappeler, d’un projet de centrales solaires photovoltaïques d’une capacité globale de 3.200 mégawatts, lancé en mars 2024 et entrant dans le cadre d’un plan global d’énergie propre visant une capacité totale de 15.000 mégawatts d’ici à l’an 2035.

Le gouvernement a mis en exergue la volonté de l’État de faire des énergies renouvelables un pilier de la souveraineté énergétique et du développement durable du pays. À travers ce programme ambitieux, a souligné le communiqué du Premier ministère, l’Algérie engage sa transition vers un modèle énergétique diversifié, fondé sur la valorisation du potentiel solaire national et le renforcement des capacités industrielles locales. Au cours de la réunion du gouvernement, il a été souligné les progrès significatifs accomplis dans le développement des capacités nationales, notamment dans la fabrication de certains équipements liés à cette activité et dans la réalisation des infrastructures de production. Pour rappel, les autorités ont multiplié les chantiers depuis le lancement du projet 3.200 mégawatts, afin de le concrétiser dans les meilleurs délais. Une enveloppe de 3 milliards de dollars lui a été consacrée et il en est actuellement aux phases de fabrication, d’équipement et d’installation, après une première phase de terrassement et de préparation des sites. Le projet se répartit en trois tranches : 2.000 mégawatts répartis sur 20 centrales connectées au réseau, 1.000 mégawatts sur 5 autres centrales également connectées au réseau et 200 mégawatts pour une centrale isolée, avec stockage à base de batteries pour le projet minier de Gara Djebilet, dans la wilaya de Tindouf.

La livraison des premières centrales est prévue pour la fin de l’an 2025 et celle du projet en entier est prévue au courant de l’an 2026. Par ailleurs, le gouvernement a entendu une communication sur le projet de transfert d’eau de Aïn Kercha, dans la wilaya d’Oum El-Bouaghi, vers le barrage Koudiet Lamdaouar, dans la wilaya de Batna. Il est à rappeler que, lors du dernier Conseil des ministres, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait instruit le gouvernement d’élaborer un plan de distribution d’eau potable étudié et de le mettre en œuvre, de manière rigoureuse, pour le bien des citoyens.

L’autre point à l’ordre du jour a été l’adoption de l’avant-projet de loi portant loi de règlement budgétaire pour 2023. En effet, l’article 156 de la Constitution et la loi organique N°18-15 du 2 septembre 2018 relative aux lois de finances stipulent que chaque exercice budgétaire annuel doit être examiné et validé ultérieurement par le Parlement, soit l’Assemblée populaire nationale et le Conseil de la nation. La loi de règlement budgétaire pour 2023 porte donc sur l’exécution de la loi de finances 2023. Il s’agit de la première loi portant loi de règlement budgétaire qui est élaborée sur la base des nouvelles dispositions légales et règlementaires régissant le budget programme, entrées en vigueur en 2023. Cet avant-projet, désormais adopté, sera soumis au Conseil des ministres pour adoption.

L’Algérie engage sa transition vers un modèle énergétique diversifié fondé sur la valorisation du potentiel solaire national et le renforcement des capacités industrielles locales.

F. A.

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Relance des projets confisqués : Le grand défi de l’État

L’opération de relance des usines confisquées dans le cadre de la lutte anticorruption s’accélère. La remise en activité des unités de production qui a été au menu des deux visites de travail et d’inspection du Premier ministre, M. Sifi Ghrieb, à Jijel et M’sila, confirme ainsi la détermination de l’État à récupérer l’argent détourné et sa remise au service du pays et du peuple. Avec la reprise d’activité des usines et unités confisquées, l’État soutient la production nationale et sauvegarde les postes d’emploi. Il faut rappeler, à ce propos, que plusieurs réunions du gouvernement ont été tenues pour l’examen de ce dossier.

La priorité majeure est accordée à la sauvegarde des postes d’emploi. Le Premier ministre a insisté sur l’engagement et la mobilisation des travailleurs, tout en donnant la priorité aux compétences et aux salariés expérimentés. Il s’est réjoui que l’usine de production de fer et d’acier relevant de l’Entreprise nationale des fonderies algériennes (Fondal), à Dhraâ El-Hadja, ait été remise en service grâce aux cadres algériens. Cette usine devrait exporter vers des pays africains, pour s'acquitter des contrats signés dans le cadre de l’IATF. Le Premier ministre a déclaré : «Je le dis et je le répète, qu’ils le veuillent ou non, quoi qu’il en soit, tous les biens récupérés seront remis en activité, et nous leur redonnerons vie. Ceci s’inscrit dans le cadre des engagements du président de la République, et l’ensemble de l’équipe gouvernementale veillera à leur pleine mise en œuvre». Le président de la République avait, lors d’un Conseil des ministres, en janvier 2020, instruit le gouvernement à l’effet d’accélérer l’opération de recensement définitif des différents biens confisqués «en vue de les transférer à l’État et de les intégrer dans le processus de production nationale, avant la fin du premier trimestre 2022».

L’usine de M’Sila, inaugurée par le Premier ministre, appartenait aux frères Aïssou, condamnés dans le cadre d’une enquête anticorruption, blanchiment d’argent et dilapidation de deniers publics. Auparavant, il a été procédé à la remise en activité de l’usine de production d’huile, appartenant aux frères Kouninef. Le Conseil des participations de l’État a également décidé de transférer l’usine sucrière de Khemis El-Khechna, appartenant à l’homme d’affaires Maâzouz, vers le complexe public Madar. L’entreprise de transport universitaire Mahieddine Tahkout a été placée sous la tutelle du ministère des , sous l’appellation de «Transport et services pour l’universitaire». De même pour l’ETRHB d’Ali Haddad, ainsi que l’usine Gloviz (Kia) de Batna. Selon le ministère de l’Industrie, il s’agit du transfert, en 2022 et 2024, d'un total de 108 actifs et biens saisis dans le cadre d'affaires de lutte contre la corruption.

En 2022, le transfert a concerné 15 sociétés, 8 unités de production, 5 projets de promotion immobilière, 2 centres commerciaux et un centre d'affaires, soit un total de 31 biens et actifs. En 2024, quelque 51 actifs saisis ont été transférés dans un premier temps, puis 26 autres actifs, soit un total de 77 actifs. Le secteur de l'industrie a bénéficié, à lui seul, du transfert de 8 actifs, en 2022, et de 34 actifs, en 2024, dans diverses filières industrielles, dont les matériaux de construction, les industries agroalimentaires, la mécanique et la sidérurgie. Parmi les unités confisquées, figurent également une cimenterie à Adrar et plusieurs briqueteries, dont la propriété a été transférée au Groupe industriel des ciments d'Algérie (GICA), des unités d'industrie agroalimentaire, dont la propriété a été transférée au Groupe public agroindustries (AGRODIV), et plusieurs entreprises dans le secteur de la mécanique, dont la propriété a été transférée au groupe des Industries métallurgiques et sidérurgiques (IMetal). En septembre dernier, le Complexe de trituration des graines oléagineuses de Jijel a été inauguré par le Premier ministre Sifi Ghrieb. À Boumerdès, le Premier ministre, alors ministre de l’Industrie, a remis en activité la raffinerie de sucre «Tafadis». De même pour l'usine des tubes en acier de l'ETRHB Haddad, située à Bethioua (Oran), intégrée dans les actifs de l'ALFAPIPE.

Dans le secteur de l’agriculture, trois entreprises ont été récupérées, dont une, spécialisée dans la production de viandes blanches et d’œufs, a été mise sous la tutelle groupe AGROLOG. La 2e, spécialisée dans la production de fromages, a été rattachée au groupe GIPLAIT, et une société de production d’huile d’olive a été intégrée à la Société de développement des cultures stratégiques (DCAS). L’évaluation de la première tranche des biens saisis en 2024, soit 23 unités industrielles avec plus de 3.500 travailleurs, fait ressortir une valeur économique de 37 milliards de DA, en attendant la finalisation de l'opération. Enfin, plusieurs assiettes du foncier industriel détournées ou inexploitées récupérées dans le cadre des enquêtes ant-corruption ont été confiées à l’Agence nationale du foncier industriel (ANFI).

N. B.

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