
Le président du Conseil de la nation par intérim, Salah Goudjil, a rappelé, dimanche, le rejet par l’Algérie de «toute forme d’ingérence dans les affaires intérieures du pays», invitant les institutions européennes à «faire preuve de plus de discernement» et à «revoir leur manière de traiter les évènements», laquelle doit se faire dans «le strict respect de la souveraineté des Etats», indique un communiqué du Conseil. M. Goudjil, qui a reçu l’ambassadeur britannique, Barry Lowen, au terme de sa mission en Algérie, a mis à profit cette audience pour rappeler «avec force» le rejet par l’Algérie de «toute forme d’ingérence dans les affaires intérieures du pays, quelle que soit son origine», insistant sur le fait que l’Algérie «ne sera pas conciliante avec de tels actes», note la même source. Lors de cette rencontre, M. Goudjil a invité les institutions européennes à «faire preuve de plus de discernement et à revoir leur manière de traiter les évènements, conformément aux us et coutumes internationaux et dans le strict respect de la souveraineté des Etats». Par ailleurs, les deux parties ont passé en revue les relations parlementaires entre les deux pays en insistant sur la nécessité de les rendre «plus dynamiques» à travers notamment «la relance du travail des groupes d’amitié parlementaire et d’œuvrer à leur donner l’impulsion adéquate de manière à assurer l’accompagnement de la coopération établie entre les deux pays et gouvernements à tous les niveaux politique, économique et culturel, ainsi que les échanges à caractère humanitaire», précise le communiqué. Selon la même source, la rencontre a constitué une opportunité pour aborder «les questions internationales et régionales d’intérêt commun, notamment la situation au pays frère la Libye, le Sahel et la question du Sahara occidental et le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination, conformément aux résolutions et décisions des Nations unies».
Pour sa part, l’ambassadeur britannique a exprimé ses «sincères sentiments de remerciements et de reconnaissance» aux autorités algériennes pour le «soutien» dont il a bénéficié de leur part durant sa mission, renouvelant à l’occasion la volonté de son pays à «approfondir ses relations et ses échanges avec l’Algérie en développant les perspectives de coopération, principalement dans les domaines de l’économie du savoir, les services financiers et les technologies de pointe», conclut le communiqué.
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Parlement panafricain
Ferme Condamnation
Le Parlement panafricain a condamné, dimanche, la résolution du Parlement européen sur la situation des droits de l'homme en Algérie, appelant à la solidarité parlementaire africain face à toute ingérence dans les affaires intérieures des pays africains.
Le parlement panafricain a renouvelé, dans un communiqué, sa solidarité avec le Parlement algérien dans sa condamnation de la position du Parlement européen, reflet d’une tendance néo-coloniale prônée par certains cercles européens et appelle à la solidarité parlementaire africaine face à toute ingérence dans les affaires intérieures des pays africains. Le Parlement européen est coutumier de résolutions douteuses sur les droits de l’homme dans les pays africains avec une tendance paternaliste condamnable ; la dernière du genre étant celle adoptée le 26 novembre sur les droits de l'homme en Algérie.
Le Parlement panafricain a appelé le Parlement européen à revoir son approche dans le traitement des affaires africaines tout en admettant que les pays africains tendent résolument vers le développement de leurs systèmes au service de leurs peuples et son indépendance à tous les niveaux. Ces pays ont érigé les fondements de régimes démocratiques selon un processus conforme à leurs spécificités loin de tout paternalisme de puissances ayant été et demeurent la cause du sous-développement et l’écueil essentiel pour la prospérité du continent. Le Parlement panafricain a conclu en appelant le Parlement européen au respect du protocole d'accord entre les deux institutions stipulant la nécessité de s’abstenir de toute ingérence dans les affaires intérieures des pays africains.
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Le bureau du Parlement arabe
Une ingérence flagrante
Le bureau du Parlement arabe a réitéré lors de sa réunion dimanche au siège de la Ligue arabe au Caire, son rejet catégorique de la résolution du Parlement européen concernant la situation des droits de l’homme en Algérie.
Il considère que ceci est une décision rendue par une autre partie qui et n’a aucune compétence légale pour se prononcer sur cette question. Le bureau du Parlement arabe a déclaré dans un communiqué que cette décision représentait une ingérence flagrante dans les affaires intérieures de la République d’Algérie et une poursuite d’une approche inacceptable d’une série de décisions du même genre car il s’agit de la deuxième résolution du Parlement européen en un an à l’encontre de la République algérienne.
Le bureau du Parlement arabe a appelé le Parlement européen à revoir sa position et à respecter la souveraineté de l’Etat algérien, son système constitutionnel et juridique et la non-ingérence dans ses affaires intérieures et de se hisser au niveau de la responsabilité et de la diplomatie dicté par des intérêts communs et les relations stratégiques entre l’Union européenne et les pays arabes.
Le bureau du Parlement arabe a également appelé à adopter une approche pour créer un terrain d’entente pour le dialogue positif entre le Parlement européen et les parlements arabes conformément au principe de bon voisinage et des relations de partenariat entre les pays arabes et européens et enjeux stratégiques entre les deux parties.
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Abdelkader Soufi, politologue
«Une volonté de nuire à notre pays»
Le Parlement européen vient de voter une «résolution sur la détérioration de la situation des droits de l’homme en Algérie». Pour le docteur et chercheur dans les questions stratégiques et sécuritaires, Abdelkader Soufi, «c’est un non-évènement». Le politologue explique qu’en ce qui concerne l’Algérie, «Paris exerce beaucoup d’influence sur le Parlement européen, car il perd beaucoup de terrain et voit se rétrécir sa sphère d’influence depuis la tenue de l’élection présidentielle l’année passée». Il soutient, par ailleurs, que Paris a tout fait pour entamer le projet de l’Algérie nouvelle dans l’objectif de sauvegarder sa sphère d’influence et ses intérêts économiques, chose qui n’a pas été réalisée grâce à la conscience des Algériens. Pour M. Soufi «l’UE est très mal placée pour évoquer la situation des droits de l’homme en Algérie, car si on devait le faire, il faudrait au moins jeter un regard ce qui arrive aux Sahraouis ces dernières semaines, à cause de la politique répressive du régime marocain». Abondant dans ce sens, il affirme que «la répression qui s’abat sur les manifestants en France, en réaction au projet de loi sur la sécurité globale, est la parfaite illustration de l’aveuglement européen et les doubles standards à propos des droits de l’homme ; l’arsenal juridique et les mesures draconiennes adoptés en Europe en réaction à la crise sanitaire, expriment, non pas une volonté politique de faire face à l’épidémie mais bien une réelle volonté de légitimer l’hégémonie». S’interrogeant sur les motifs d’immixtion de l’UE, dans les affaires internes de notre pays, le chercheur indique que «les lobbies franco-marocains ont exercé une pression sur le Parlement européen pour détourner le regard sur ce qui se passe en ce moment dans les geôles du régime marocain où des centaines de Sahraouis sont systématiquement maltraités, et ainsi que sur le pillage de leurs richesses, la colonisation de leurs terres et la violation des droits de l’homme dans les territoires occupés». «On ne peut tolérer l’ingérence de qui que ce soit, et cela ne nous dérange pas, pour la simple raison que les Algériens ont une très bonne idée sur les lobbies qui influent sur les décisions et prises de positions au sein du Parlement européen», déclare notre interlocuteur pour qui «cette énième tentative d’ingérence démontre le mépris des Européens, à un pays souverain et à ses institutions, ainsi qu’à la coopération bilatérale». «Il n’y aucune autre explication à l’attitude de l’UE que celle de vouloir nuire à l’Algérie à chaque fois que notre pays tente d’engager des processus de paix, de dialogue et d’apaisement dans la région, tels l’appel au dialogue en Libye, la défense des droits du peuple sahraoui, la lutte contre le terrorisme, le refus du payement de rançons et de financer des groupes criminels». «L’autonomie de la décision politique est en soi une gifle cinglante à tous ceux qui s’attaquent à l’Algérie», indique-t-il, ajoutant que «les Algériens sont parfaitement conscients des machinations qui se trament dans les laboratoires de la conspiration à l’étranger». Il appelle de ce fait «à la réévaluation des relations algéro-européennes à la lumière des positions prises par certains pays».
Tahar Kaidi
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Partis et organisations
Consolider le front interne
Plusieurs partis politiques et organisations nationales ont condamné, samedi dernier, la résolution du Parlement européen (PE) sur la situation des droits de l’homme en Algérie, la considérant comme «une atteinte à la souveraineté de l’Algérie». A ce propos, le parti du Front de libération nationale (FLN) «s’est indigné» de la résolution émise jeudi dernier par le PE sur la situation des droits de l’homme en Algérie, la qualifiant d’«odieuse ingérence dans les affaires intérieures de l’Algérie». «Ces eurodéputés, à qui il semble échapper que l’Algérie est un Etat pleinement souverain qui ne se soumet qu’à la volonté de son peuple libre et qui ne reçoit d’injonction de personne, sont aux abonnés absents dès lors qu’il s’agit des violations et agressions perpétrées au Sahara occidental et n’éprouvent aucun scrupule devant la persistance des souffrances d’un peuple sans défense qui ne demande rien de plus que l’autodétermination, conformément aux résolutions des Nations unies», a affirmé cette formation politique.
Le parti FLN s’est dit «convaincu» que «ces provocations ne réussiront jamais à troubler la cohésion sociale en Algérie, ni à entamer la confiance des Algériens dans les institutions de leur Etat et dans le processus de renouveau et de réforme, sous la conduite du président de la République, couronné par l’amendement de la Constitution le 1er novembre 2020». Pour sa part, le Rassemblement national démocratique (RND) a dénoncé et condamné vigoureusement la résolution du Parlement européen sur la situation des droits de l’homme en Algérie, la qualifiant de «fausses allégations» qu’il rejette en bloc.
Le Mouvement El Bina a exprimé «sa grande inquiétude face aux tentatives d’ingérence répétées dans les affaires internes de l’Algérie», condamnant «toute position ou tout acte attentatoire à la souveraineté nationale». Il a insisté sur «la consolidation du front interne et l’attachement à la cohésion nationale en vue de protéger l’Algérie des menaces et des risques et de parachever et sécuriser le processus de transition nationale avec la contribution de tout un chacun». «Le PE aurait dû publier une résolution de dénonciation des menaces terroristes qui pèsent sur notre pays et le bassin méditerranéen en général en raison du paiement des rançons et la remise en liberté des terroristes, des actes prohibés par les décisions internationales», a ajouté le même parti. De son côté, le parti Sawt Echaab (voix du peuple) a condamné également le contenu de la résolution du PE, comportant «des mensonges, des diffamations et une attaque flagrante contre l’Algérie avec l’intention manifeste de s’immiscer dans ses affaires sous le couvert de la défense des droits de l’homme», exprimant «son rejet» de ce contenu et des rapports périodiques erronés qui tentent d’entamer la détermination des Algériens, dirigeants et peuple pour aller de l’avant vers l’édification d’un Etat d’institutions».
Le Mouvement El-Islah a fait part aussi de «sa vive indignation et de son rejet catégorique» de la résolution émise par le PE, affirmant que cette résolution «sert des agendas géopolitiques traditionnels hostiles à l’Algérie». Le contenu de cette résolution «est loin d’obéir à des exigences en matière d’objectivité, ce qui met à mal sa crédibilité et met à nu ses visées qui sont loin d’être innocentes», a indiqué le Mouvement El Islah. Une résolution qui intervient «dans une conjoncture marquée par des développements régionaux et internationaux préoccupants, durant lesquels les positions de l’Algérie, à travers les déclarations de son Président, ont été réitérées avec force en faveur des causes justes dans le monde, en tête desquels figurent les deux causes, la Palestine et le Sahara occidental», a ajouté la formation politique.
Sur le même sujet, le Mouvement de l’entente nationale a indiqué que l’Algérie «n’a pas besoin de recevoir des leçons», de même que ses sacrifices lors de la glorieuse guerre de Libération et les efforts qu’elle a consentis, toute seule, face au terrorisme lui ont valu «une base vive pour préserver et assurer les libertés et les droits individuels et collectifs». «Le PE dicte encore une fois une série de mises en garde autour de ce qu’il appelle libertés et droits, bien qu’il est aveugle et sourd devant les violations dangereuses des droits de l’homme commises par-ci et par-là de par le monde, notamment au Sahara occidental et en Palestine».