
- Le sociologue Abdelkarim Hamzaoui : «Impliquer la famille dans la sensibilisation»
- Drogue : Une stratégie de déstabilisation à l’échelle mondiale
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L’ANP a renforcé le dispositif de sécurisation des frontières et celui de lutte contre le narcotrafic
Plus de 1.000 tonnes de résine de cannabis, en provenance du Maroc, ont été saisies par les différents corps de sécurité durant les dix dernières années, a indiqué, hier à la radio nationale, le colonel Yacine Boumrah, du département de toxicologie de l’Institut national de criminologie
et de criminalistique (INCC).
Qualifiant ce chiffre «d’astronomique», M. Boumrah, précise que la culture de cannabis au Maroc a connu beaucoup de transformation et ce, par une introduction massive des variétés hybrides ce qui a permis, dit-il, d’augmenter la production et surtout la puissance du hachish dont la production n’a pas diminué.
L’expert en profilage des drogues a évoqué le rapport rendu public par le MDN sur la saisie des drogues, ces 10 dernières années. De 2010 à 2013, il y a eu une évolution avec un pic en 2013. Cette année, il y a eu la saisie de 211 tonnes. De 2013 à 2018, il y a eu une tendance baissière. Ensuite, il y a eu une augmentation durant la période allant de 2019 à 2020, avec la saisie de 77 tonnes de drogue. L’étude analytique menée par l’INCC a fait ressortir la transformation du haschich marocain qui consiste en l’introduction de variétés à haut rendement soit trois à cinq fois supérieur au cannabis traditionnel, précise l’expert. Des modifications génétiques à la plante du cannabis ont été apportées, en renforçant sa teneur en tétrahydrocannabinol (THC) qui est ainsi passée de 6% en 2016 à 20% en 2020. La nouvelle drogue contient un taux très élevé de THC, la principale molécule psychoactive du cannabis, ce qui représente un grand risque sanitaire. «Le recours aux hybrides explique la hausse rapide et importante du taux moyen de THC de la résine marocaine observée lors des saisies», souligne le colonel Yacine Boumrah.
Le profilage mené sur des échantillons de drogue saisie en provenance du Maroc en 2020 a fait ressortir un taux de THC estimé à 50% : un taux record alors qu’en France, il ne dépasse pas 39%, ajoute-t-il.
L’expert met en garde contre le trafic et la consommation de cette drogue transformée «qui est plus puissante et très dangereuse. L’officier a précisé que le laboratoire a procédé dans le cadre de cette étude, au profilage de 30.000 échantillons de drogue à travers le territoire national. «Il s’agit de profilage physique et chimique qui peut définir et identifier la terre cultivée, la composition, la provenance des saisies», soutient-il.
Evoquant les grandes saisies de drogue à travers le territoire national, l’officier a noté que depuis l’année 2018, «les saisies ne sont plus limitées aux régions frontalières. Plusieurs opérations ont été menées dans des wilayas à l’intérieur du pays. Les narcotrafiquants ont également changé leur mode opératoire. Ils sont passés de l’acheminement par voie maritime à la voie terrestre».
Le haut commandement de l’ANP a renforcé et adapté le dispositif de sécurisation des frontières et le dispositif de lutte contre le narcotrafic «qui représente une menace sur la sécurité nationale», dit-il. «Des moyens techniques et scientifiques ont été mis à la disposition des différents services de sécurité pour une lutte implacable contre les réseaux spécialisés dans l’acheminement de drogue vers notre territoire, mais aussi de sa distribution à petite et à moyenne échelle dans les différentes régions du pays», précise l’expert.
Il dit que ce Hashish a un pouvoir addictogène plus élevé que le hashish classique marocain et qu’il est comparable aux drogues dures, à savoir la cocaïne et l’héroïne. «Il faut être extrêmement vigilant par rapport à ce type de produit toxique qui n’est plus la drogue douce qui existée auparavant», ajoute-t-il.
Le Maroc est depuis plusieurs décennies le plus grand producteur soit cultivateur du kif traité, selon des rapports de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime.
Neila Benrahal
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Le sociologue Abdelkarim Hamzaoui
«Impliquer la famille dans la sensibilisation»
La consommation et la commercialisation de la drogue constitue un fléau d’une ampleur inégalée dans le monde. À l’instar de l’ensemble des nations, l’Algérie est visée et touchée par ce phénomène dangereux pour le corps social. Le sociologue et enseignant à l’université d’Alger II, Abdelkarim Hamzaoui a indiqué à El Moudjahid, que de nombreuses causes sont derrière ce fléau de société lié à d’autres phénomènes beaucoup plus profonds.
«Le fléau de la drogue n’échappe pas à cette règle. La consommation de stupéfiants est liées à plusieurs maux de notre société», a-t-il fait savoir avant de citer, à cet effet, l’augmentation des divorces qui ont fragilisé la cellule familiale qui est la base de la bonne santé d’une société. Hamzaoui a, par ailleurs, ajouté que les mariages qui se font de plus en plus tardivement et le chômage peuvent jouer un rôle de premier plan en poussant les plus faibles d’entre les jeunes, ceux qui n’ont pas une forte personnalité, dans ce piège. «L’oisiveté est mère de tous les vices», précise-t-il avant d’assurer que la consommation de la drogue s’explique dans la fuite en avant de certains pour oublier des problèmes familiaux.
Le sociologue Hamzaoui a indiqué que l’école a un rôle central à jouer dans la lutte, implacable, contre ce dangereux phénomène de société. Il a, d’autre part, assuré que l’internet et les réseaux sociaux ne jouent pas pleinement leur rôle d’espace de sensibilisation pour lutter contre la drogue et ses effets. Il a, également, précisé que la recherche du gain facile et le matérialisme sont les causes qui poussent certains à se lancer dans la commercialisation des stupéfiants.
Pour ce spécialiste, le retour aux valeurs religieuses et la conscientisation du plus grand nombre constituent un rempart pour barrer la route à ce fléau. De plus, le retour de la cellule familiale dans ses attributs ancestraux permettra, sans aucun doute, de freiner la propagation de ce dangereux phénomène.
Sami Kaidi
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Drogue
Une stratégie de déstabilisation à l’échelle mondiale
«Il y une volonté du Maroc à créer des brèches dans le mur de la honte au Sahara occidental, notamment à El Guerguerat. C’est pour faciliter le transit de la résine du cannabis vers le Sahel et au delà aussi en Afrique de l’Ouest», a indiqué, le professeur politologue, Mohand Berkouk. Intervenant, lundi, sur les ondes de la Radio, Berkouk a fait savoir que le Maroc est qualifié du premier pays producteur de la résine de cannabis au monde. «Le Maroc produit plus 700 tonnes de résine de cannabis chaque année, une production qui représente 23% du PIB marocain», a souligné le politologue. «Il s’agit d’une situation d’économie basée sur la drogue (la résine du cannabis), et l’utilisation de cette production dans des stratagèmes d’influences à l’extérieur, notamment, dans l’Afrique de l’ouest, en finançant des institutions marocaines dans cette région», selon l’analyste, presque un million de marocains sont impliqués dans la production «agro-industrielle du cannabis». Par ailleurs, M. Berkouk, s'est exprimé sur les stratégies de lobbying employé par le Makhzen, dans le but de promouvoir et légaliser la résine du cannabis dans le monde entier. «Le Maroc essaye de convaincre le monde entier que le cannabis est une drogue douce, or qu’elle ne l’est plus. Contenant un pourcentage moyen en matière de THC à une drogue dure, le cannabis est comparable à l’héroïne». a-t-il souligné. Le professeur a informé que l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime, a toujours pointu du doigt le Maroc, par rapport à son manque de transparence et sa volonté de rester dans le statut du premier producteur de drogue. «Il y a cette prise de conscience internationale par rapport au danger lié à cette agro-industrie du cannabis au Maroc, il y a beaucoup de points de convergences géopolitiques qui font que le Maroc emploie la drogue dans une stratégie de déstabilisation à une échelle mondiale», a-t-il conclu.
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Tlemcen
Un dealer arrêté
Les services de la police de Tlemcen ont procédé dernièrement à la saisie de 34,1 kg de kif traité dans deux opérations distinctes et l’arrestation d’un mis en cause, a-t-on appris hier dans un communiqué de la cellule de communication de la Sûreté de wilaya. La première opération a été menée par des éléments de la brigade mobile de la police judiciaire de Beni Boussaid suite à des informations faisant état d’un individu de nationalité étrangère en possession d’une quantité de drogue. Suite à la surveillance de ses mouvements, cet individu a été arrêté en possession de 8,66 kg de kif traité et présenté devant la justice, a-t-on indiqué. La dite brigade a également opéré la saisie de 25,5 kg de kif traité dans les environs de Bab El Assa et l’enquête reste ouverte pour déterminer l’identité des auteurs impliqués dans cette affaire.
Relizane
Une affaire de trafic de psychotropes élucidée
Des éléments de la police judiciaire de la Sûreté de daïra de Oued Rhiou (Relizane) ont opéré la saisie de 9.430 comprimés psychotropes et l’arrestation de quatre mis en cause, a-t-on appris, lundi de la cellule de communication et des relations publiques de la sûreté de wilaya. Cette opération a eu lieu au niveau du point de contrôle des services de la police à l’entrée nord de la ville de Oued Rhiou, lorsqu'un véhicule utilitaire a été intercepté. Sa fouille a permis de découvrir la quantité précitée de comprimés psychotropes et l'arrestation du chauffeur du véhicule. Les investigations déclenchées par les services de la police ont aussi permis d’arrêter trois autres individus impliqués dans l’affaire. Une procédure judiciaire a été engagée contre les prévenus pour les présenter devant la justice, a-t-on indiqué.
Mostaganem
3 kg de kif découverts
Le service de la Police judiciaire de la Sûreté urbaine de Mazaghran (Mostaganem) a saisi 3 kg de kif traité et arrêté trois personnes, a-t-on appris lundi auprès des services de la Sûreté de wilaya (SW). Sur la base d'informations faisant état d'une personne en possession d'une quantité de kif traité, les policiers ont mené une perquisition au domicile du suspect où 3 kg de kif répartis sur 36 plaquettes ont été découverts, a-t-on indiqué. Le suspect a été arrêté, de même que son frère et une autre personne, selon la même source, qui a souligné qu'une procédure judiciaire a été engagée à leur encontre pour les présenter devant le procureur de la République près le tribunal de Mostaganem pour trafic de drogue.
NaÂma
Plus de 315 kg de kif traité saisis en deux mois
Les services de police de la wilaya de Naâma ont saisi plus de 315 kg de kif traité durant les mois de janvier et février derniers, a-t-on appris hier auprès de la cellule de communication de la Sûreté de wilaya (SW). Des équipes spécialisées dans la lutte contre la drogue relevant de la Sûreté de wilaya ont saisi ces deux derniers mois 315,490 kg de kif traité et 570 comprimés psychotropes, a-t-on indiqué, précisant que 59 individus, dont deux de nationalité étrangère impliquées dans les affaires de trafic de drogue, ont été arrêtés. Durant la même période, les éléments de la police ont démantelé un réseau criminel dangereux au niveau de la daira d'Ain Sefra composé de 13 individus et spécialisé dans le trafic de drogue, a-t-on ajouté. Ces efforts s’inscrivent dans le cadre de la concrétisation d'un plan opérationnel du service de la police judiciaire relevant de la Sûreté de wilaya de Naâma, visant à lutter contre les réseaux de trafic de drogue, a-t-on souligné.