Renforcement des capacités de stockage des céréales : Augmenter les réserves stratégiques

Le chef de l’Etat a ordonné, dimanche, le renforcement des capacités de stockage des céréales au niveau national, notamment dans les wilayas réalisant de grands rendements. Le Président a aussi instruit d'interdir le stockage dans des lieux non couverts. Objectif : augmenter les réserves nationales stratégiques. 
Pour cette année, l’Algérie s’attend à une production record de 2,2 millions de tonnes de céréales. Notons que d’importantes mesures incitatives ont été décidées à l’effet de subventionner la filière céréales. L’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) achète désormais le blé dur des agriculteurs à 6.000 DA/quintal, le blé tendre à 5.000 DA et l’orge à 3.400 DA. D’importants moyens ont été mobilisés par l’Etat pour appuyer l’opération de stockage encadrée par l’OAIC à travers ses coopératives agréées au niveau national. S’y ajoutent des moyens logistiques à l’image des moissonneuses, du transport et des structures de stockage, permettant ainsi aux agriculteurs de déposer leurs produits dans les coopératives.
 La moisson d’orge sera prise en charge «pour la première fois» par les coopératives de céréales et de légumineuses dans l’objectif d’encourager les agriculteurs à vendre la totalité de leur production aux coopératives. A ce sujet, le Pr Ali Daoudi, agroéconomiste, a rappelé les fragilités du système céréalier «par une trop grande dépendance à la pluviométrie», alors même que «l’ensemble des modèles climatiques prédisent pour la région encore plus d’aridité et de variabilité des précipitations». L’universitaire recommande «d’augmenter les surfaces irriguées dédiées à la céréaliculture et d’adapter les itinéraires techniques aux spécificités territoriales». Les rendements moyens sur les cinq dernières années, affirme-t-il, «tournent autour de 16 quintaux à l’hectare». Selon lui, «pour sécuriser la production de céréales, il faudra augmenter les superficies irriguées». L’expert ajoutera que «même si on trouve des difficultés à augmenter l’irrigation d’appoint, il faut être plus ambitieux et envisager d’avoir, structurellement, quelque 200.000 hectares de céréales chaque année, en irrigué, avec des niveaux de rendement élevés, entre 50 et 65 quintaux à l’hectare en moyenne, pour stabiliser environ 20 millions de quintaux de production. C’est fondamental, si on veut sécuriser l’approvisionnement du marché». Rappelons que l’Algérie a été élue, par consensus, en qualité de membre du comité administratif du Conseil international des céréales (CIC) à l’occasion de la tenue, à Londres, de la 56e session de cette organisation. 
 
Fouad Irnatene

 

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