
Le secrétaire général du Haut-Commissariat à l'Amazighité, Si El Hachemi Assad, a procédé, hier à Alger, à l'installation des membres du jury du Prix du président de la République pour la littérature et la langue amazighes en présence du médiateur de la République, Karim Younès, et du conseiller du président de la République.
Le jury a été formé sur des critères permettant d'assurer un déroulement serein, objectif et déontologique de ses travaux.
Le choix des membres du jury a été porté par le souci de réunir un collectif d'experts offrant l'intégrité morale, la compétence, la représentation pertinente des variantes de tamazight et des institutions universitaire scientifiques du pays et la cohérence dans l'harmonie des relations sociales entre eux, a précisé M. Assad, lors de son allocution à la cérémonie d'installation. Le HCA a proposé la création du prix du président de la République pour la littérature et la langue amazighes dans le but d'encourager la recherche et la créativité visant à enrichir la langue en contribuant davantage à sa promotion et sa diffusion.
L'annonce de l'acceptation de cette proposition est intervenue lors du 25e anniversaire de la création du HCA, a expliqué M. Assad.
Présidé par Youcef Necib, enseignant spécialisé en littérature amazighe et chercheur en anthropologie sociale, le jury est composé de dix autres membres, dont des enseignants en linguistique et littérature amazighes, en plus de représentants des ministères de la Culture et des Arts, de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.
Selon M. Assad, les membres du jury sont «connus pour leur probité intellectuelle. Aucun d'entre eux n'a jamais été poursuivi pour piratage des ses travaux scientifiques ou dans sa conduite irréprochable de professeur d'université», témoigne-t-il.
L'œuvre faisant l'objet du concours se fait dans toutes les variantes de la langue amazighe sans aucune exception, insiste Assad. Il souligne : «Nous avons pris soin lors de la conception de ce jury de n'omettre aucune variante algérienne majeure de tamazight à savoir le chaoui, le kabyle, le mozabite et le tergui.»
Les membres de jury représentent toutes les universités qui disposent d'un enseignement et encadrent la recherche en tamazight, à savoir, Tizi-Ouzou, Bejaia, Batna et Bouira.
Nadia Berdous, enseignante de linguistique amazighe à l’université de Bouira, Brahim Hamek, enseignant et chef de département de la langue amazighe à l’université de Bejaia, Nouh Abdellah, enseignant à l’université de Tizi-Ouzou, et Abdellah Seddiki, enseignant à l’université de Tamanrasset, font partie de ce jury.
Par contre et pour ce qui est du tergui, explique-t-il, le professeur Abdellah Seddiki, enseignant associé à l'université de Tamanrasset est disposé à contribuer aux travaux du jury sur demande de ce dernier et en fonction des nécessités.
Le prix récompensera les meilleures recherches et œuvres, encourageant ainsi la recherche et la production de la littérature en langue amazighe et sa promotion.
Le concours touche les catégories linguistique et littérature exprimées ou traduites en tamazight, la recherche dans le patrimoine culturel immatériel amazigh et la recherche scientifique technologique et le numérique en tamazight.
Le prix consiste à sanctionner les œuvres primées par une attestation d'appréciation et une récompense financière.
Le Prix est doté de la somme de 1.000.000 DA pour le premier lauréat, 500.000 DA pour le deuxième, et 250.000 DA pour le troisième.
La candidature pouvant être individuelle ou collective, les postulants au Prix doivent, entre autres, être de nationalité algérienne, âgés de vingt ans au moins, et participer avec une seule œuvre, à l’une des quatre catégories inscrites au concours.
Il y a aussi la nécessité de fournir des travaux documentés et authentiques non publiés auparavant, de joindre une copie du texte dans sa langue d’origine s’il s’agit d’une traduction, et s’assurer que les travaux proposés n’ont pas déjà été sanctionnés par un Prix ou un diplôme scientifique, explique Si El Hachemi Assad, en ajoutant que le dépôt des œuvres doit se faire avant le 26 décembre 2020.
Le prix sera décerné lors de la célébration du jour de l'an amazigh, Yennayer, le 12 février 2021.
Le président du jury, Youcef Necib, a soutenu, dans une intervention par visioconférence, que le prix contribuera à l’«émergence d’une élite littéraire et une communauté scientifique» pouvant s’exprimer en tamazight.
Kafia Aït Allouache