
- Le président de la République M. Abdelmadjid Tebboune, a décidé en 2021 de décréter l'observation d'une minute de silence, le 17 octobre de chaque année à 11h à travers tout le territoire national, à la mémoire des victimes de ces évènements tragiques.
Le président de la République avait considéré la question de la mémoire comme un point central des relations algéro-françaises, affirmant que l'Algérie n'y renoncera jamais. Le président Abdelmadjid Tebboune et son homologue français Emmanuel Macron ont signé le 28 août dernier à Alger la «Déclaration d'Alger pour un Partenariat renouvelé entre l'Algérie et la France», dans laquelle les deux parties estiment que «le moment est venu pour favoriser une lecture objective et de vérité d'un pan de leur histoire commune, tenant compte de l'ensemble de ses étapes afin d'appréhender l'avenir dans l'apaisement et le respect». Alger et Paris sont convenus, dans ce cadre, d'établir une commission conjointe d'historiens algériens et français chargée de «travailler sur l'ensemble de leurs archives de la période coloniale et de la guerre d'indépendance». «Ce travail scientifique a vocation à aborder toutes les questions, y compris celles concernant l'ouverture et la restitution des archives, des biens et des restes mortuaires des résistants algériens, ainsi que celles des essais nucléaires et des disparus, dans le respect de toutes les mémoires. Ses travaux feront l'objet d'évaluations régulières sur une base semestrielle», souligne le texte de la Déclaration. Pour de nombreux historiens, la non reconnaissance par la France de ses crimes coloniaux constitue un véritable obstacle au développement de véritables relations d'amitié et de coopération entre les deux pays.
La France doit «impérativement» reconnaître et condamner les crimes commis le 17 octobre 1961 à Paris contre des manifestants algériens pacifiques, a réclamé Henri Pouillot, témoin de la Guerre de libération et militant anticolonialiste. «C'est à ce prix qu'un traité d'amitié entre l'Algérie et la France est possible», a-t-il affirmé.
Ces massacres «doivent être, enfin, qualifiés de façon précise comme crimes d'Etat par le président de la République, et l'Etat (français), responsable et coupable, nommé comme tel», a abondé dans le même sens l'historien et politologue français, Olivier Le Cour Grandmaison.