Mustapha Zebdi, président de l’APOCE : «Il faut plafonner la marge bénéficiaire et non le prix»

Les pouvoirs publics ont décidé, dans le cadre de la lutte contre la spéculation et la hausse des prix, de plafonner les marges bénéficiaires, du moins pour certains produits de large consommation. 
Il est important de souligner que la hausse des prix des produits alimentaires a un impact direct sur les consommateurs, notamment sur les plus vulnérables économiquement. Les familles à faible revenu ont du mal à subvenir à leurs besoins essentiels et se retrouvent souvent obligées de faire face à une insécurité alimentaire croissante. Ce qui est certain c’est que la spéculation et la hausse des prix des produits alimentaires demeurent un défi majeur malgré les efforts du gouvernement. Il est essentiel que des mesures plus strictes soient prises pour protéger les consommateurs et garantir l'accès à une alimentation abordable pour tous. 
La collaboration entre le gouvernement, les commerçants et la population est cruciale pour surmonter ce problème et assurer un avenir meilleur pour tous.
Contacté par El Moudjahid, le président de l'Association algérienne de protection et d'orientation du consommateur et son environnement (APOCE) assure que son association a été «la première» à appeler au plafonnement de la marge bénéficiaire et non le plafonnement du prix car ce dernier est «variable». «Si on veut plafonner la marge bénéficiaire, il est important que l’agriculteur ou le producteur fixe le prix d’une manière indirect pour le consommateur, selon le coût de chaque produit bien évidemment», suggère Mustapha Zebdi qui estime que plafonner les prix des produits commerciaux est une «grosse erreur». 
En revanche, le plafonnement de la marge bénéficiaire est, pour lui, une décision «judicieuse» et «raisonnable» qui contribuera d’une certaine façon à lutter contre la hausse des prix, particulièrement des produits de première nécessité. 
Et d’ajouter : «L’une des anomalies de la chaîne de distribution des produits commerciaux est la frénésie de certains opérateurs économiques qui prennent des marges très importantes, plus que le producteur ou l’agriculteur même. 
D’où l’importance de déterminer une liste de produits essentiels et élémentaires et de plafonner la marge bénéficiaire pour obtenir une fourchette des prix de référence afin d’éviter la hausse des prix.»
Dans le cas où la marge bénéficiaire fixée est correcte, les commerçants sont partants avec cette démarche assure l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) qui soutient cette proposition.
 
Mohamed Mendaci

 

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