
Un vibrant hommage empreint d’émotion a été rendu, hier, à l’une des icônes de la diplomatie algérienne durant la Révolution, lors de la conférence historique organisée conjointement par l’APC d’Alger-centre et l'association «Machaâl Chahid».
La salle du centre culturel Larbi-Ben-M’hidi à Alger ne pouvait contenir la grande assistance venue s’informer sur le riche parcours de ce héros et revisiter, par la même, son combat retracé par des historiens et des amis et proches du défunt.
L’intervention de Zoulikha Ferroukhi, fille du martyr, a été l’une des plus émouvantes. Fière du parcours de son père, cet homme au destin exceptionnel, en larmes -tant le souvenir était douloureux-, elle a rappelé les qualités de son père, son énergie, son courage et sa bravoure. «Mon père était l’un des enfants les plus dévoués à la cause algérienne, son engagement fort pour une Algérie indépendante a été total», a-t-elle affirmé.
Cette dernière a fait savoir que ce militant de la première heure avait concrétisé son engagement nationaliste en adhérant dans sa prime jeunesse au PPA/MTLD dont il fut membre du Bureau politique pour rejoindre dès la première heure les rangs de la révolution. Mustapha Ferroukhi crée un journal en langue arabe, La Voix du peuple, et en 1954, en collaboration avec cinq rédacteurs, il édite La Nation algérienne». La devise de la République algérienne «Par le peuple et pour le peuple» était signée de son père, précise-t-elle. «Les documents dont je dispose le confirment. Ce fameux slogan a été écrit dans un éditorial signé par Ferroukhi dans son journal».
Arrêté peu après le 1er-Novembre 1954, Ferroukhi a été libéré en avril 1955, date à laquelle, il se rendit à Paris pour militer auprès de la Fédération de France du FLN qu’il quittera en 1957 à destination de Tunis. L’intervenante a déclaré que Krim Belkacem, membre du GPRA et ministre des Affaires étrangères, avait proposé, en 1960, Mustapha Ferroukhi en qualité de responsable de la mission diplomatique algérienne à Pékin.
Le 13 août 1960, il décolle du Caire à destination de Pékin, mais le destin en a décidé autrement. Le 17 août, survolant la région de Kiev (URSS), l'avion explose et Mustapha Ferroukhi disparaît avec son épouse et ses trois enfants. Miraculée du destin, Zoulikha, âgée à cette époque de 8 ans, avait survécu à ce dramatique voyage et sera élevée par sa grande-mère à Miliana. Pour leur part, les historiens Ameur Rekhila et Amar Belkhodja ont estimé que la vie de Mustapha Ferroukhi méritait d’être connue et constitue un repère pour la jeunesse.
«C’était un vaillant combattant de la liberté durant les moments les plus difficiles du joug colonial. Il est une fierté pour toute une génération d’Algériens».
Sarah Benali Cherif