Mis en cause dans des affaires de corruption : L’ancien ministre Abdelkader Ouali sous mandat de dépôt

L’ancien ministre des Travaux publics et ancien député, Abdelkader Ouali, a été mis, mercredi, en détention provisoire, par le juge d’instruction près le pôle national économique et financier près le tribunal de Sidi M’Hamed, a-t-on appris de source judiciaire.
L’ancien ministre a comparu devant le magistrat instructeur de la 2e chambre du pôle qui a ordonné son placement sous mandat de dépôt. Son immunité parlementaire a été levée le 20 octobre dernier lors d’une séance à huis clos tenue à l’APN, sur demande du ministre de la Justice, garde des Sceaux.
Il s’agit de la première affaire examinée par le parquet près le pôle national économique et financier dans laquelle est impliqué un ancien haut responsable suite à l’amendement du Code pénal qui met fin au privilège de juridiction.
Les dispositions de l'article 573 du Code de procédure pénale dans leur ancienne formule prescrivent la règle du privilège de juridiction qui accorde à une catégorie déterminée de cadres supérieurs de l'Etat, le droit de ne pas faire l'objet de poursuites et d'enquête dans les affaires pour lesquelles ils sont accusés que devant la Cour suprême. Les cadres supérieurs de l'Etat ne pouvaient être poursuivis et jugés devant des juridictions autres que celles territorialement compétentes, en application des dispositions générales de la juridiction prévues par les articles 37, 40 et 239 et ce pour le bon fonctionnement de la justice.
Abdelkader Ouali, ancien député FLN, était wali à Alger, Tlemcen, Sétif, Tizi-Ouzou, Batna, avant d’être promu au poste du ministre des Travaux publics, des Ressources en eau dans le gouvernement présidé par Abdelmalek Sellal. Il était également secrétaire général au ministère de l’Intérieur. Ouali est mis en cause dans plusieurs affaires liées à la corruption.
Il est accusé d’abus de fonction, octroi d’indus avantages, dilapidation de deniers publics, violation de la réglementation des marchés publics et conflits d’intérêt notamment dans les secteurs des travaux publics et de l’hydraulique. Des sources concordantes affirment que les faits pour lesquels il est poursuivi sont liés à sa gestion durant son passage au ministère des Travaux publics. Une période durant laquelle il aurait octroyé des avantages et marchés irréguliers à Ali Haddad.
Le nom d’Abdelkader Ouali est d’ailleurs apparu dans l’enquête, toujours en cours, autour de l’ETRHB. Il figure également, apprend-on, dans plusieurs autres affaires de corruption. Certaines seraient également liées à sa gestion durant son passage au ministère de l’Hydraulique.
On évoque, par ailleurs, des opérations de dilapidation de deniers publics, et de passation de marchés irréguliers.
Des sources proches du dossier font également savoir que son nom a été cité durant l’enquête déclenchée sur les irrégularités constatées durant l’évènement culturel «Constantine, capitale de la culture arabe».
Neila Benrahal

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