
Les familles se tournent de plus en plus vers les achats en ligne pour acquérir les vêtements de l’Aïd el-Fitr pour faire face à la flambée des prix pratiqués dans les magasins locaux, mais également dans le but évident de fuir les foules importantes en cette période qui assiègent les rues et ruelles commerçantes. Ces chefs de ménages optent pour cette solution et privilégient les ventes en ligne, saisissant cette opportunité pour alléger leur fardeau financier.
En prévision de la fête de l’Aïd, et comme chaque année, les familles se mobilisent durant le mois de Ramadhan, marqué par des dépenses excessives, afin de trouver des habits pour leurs enfants en prévision de cet événement. Ainsi, depuis plusieurs jours, c’est le branle-bas de combat pour les parents, contraints de puiser dans leurs économies. La chasse aux bonnes occasions a commencé il y a déjà des jours avec pour constat, des prix qui ne cessent de grimper. Au chef-lieu de wilaya, les magasins de prêt-à-porter qui proposent des modèles variés, attirent quotidiennement une clientèle nombreuse, bien que désemparée par la cherté des articles. À titre indicatif, pour habiller une fillette de 6 à 8 ans la nécessité de procéder à l’achat d’une petite robe taxée 8 000 DA, des chaussures qui coutent entre 4 000 et 6 000 DA, une chemisette 2 000 DA et un débardeur 5 000 DA. Depuis la mi-mars, juste après l’iftar, une affluence considérable est enregistrée au centre-ville de Mascara avec des parents, notamment des mamans à la recherche d’une jupe pour leurs filles, mais bien souvent leur volonté est refroidie par les prix affichés et qui oscillent entre 6 000 et 8 000 DA. A titre d’exemple, une dame interpelle le vendeur, l’air désespérée : «Auriez-vous des jupes moins chères ? Je dois habiller mes quatre enfants et je ne dispose que de 25 000 DA ! » Le commerçant lui répond que ces articles sont importés, notamment de Turquie, ce qui explique leur coût élevé.
Dans la même atmosphère, un couple en quête de vêtements pour leur fils de 10 ans et leur fille de 12 ans, se heurte, lui aussi, à des prix prohibitifs avec un pantalon à 3 500 DA, un ensemble à 9 000 DA, des ballerines à 4 500 DA, des baskets à 8 000 DA et une chemisette à 3 000 DA! Le père de famille laisse apparaitre sa frustration avant de se confier : «Je gagne 45 000 DA par mois, dont une grande partie sert à payer le loyer, les factures et les frais de scolarité de mes enfants. Il faut aussi se nourrir, se soigner, équiper la maison… et croyez-moi, c’est compliqué».
Eu égard à cette situation, de plus en plus de consommateurs optent pour une pratique nouvelle qui consiste à recourir aux achats en ligne, naviguant sur des sites Internet ou des pages Facebook et Instagram pour faire leur shopping sans quitter leur domicile. En plus des entrepreneurs spécialisés dans le e-commerce, la majorité des commerçants disposant de boutiques physiques proposent désormais leurs articles en ligne.
Le consommateur peut ainsi acquérir un produit depuis n’importe quel point du pays, voire de l’étranger. La livraison s’effectue à domicile ou via un point relais. Le nombre d’établissements spécialisés dans la livraison est actuellement en nombre ascendant à Mascara face à une demande croissante. Une mère de famille rencontrée sur les lieux d’un de ces centres témoigne : «Dieu merci ! J’ai pu choisir avec mon époux et mes enfants, en toute tranquillité, des articles de bonne qualité à des prix compétitifs, deux fois moins chers qu’à Mascara-ville. Nous avons commandé en ligne et nous venons récupérer nos colis en agence, deux jours plus tard. Nous réglons nos fournisseurs par leur intermédiaire et ne déboursons que 500 DA pour ces prestations».
A. B.