Les récentes chutes de pluie qui se sont abattues dans la région constituent une source de satisfaction pour la population en générale, et pour les fellahs, en particulier eu égard aux effets bénéfiques qu’elles engendrent, mais, elles sont également motif de déception compte tenu de l’important volume des eaux pluviales qui s’est déversé dans la nature faute de captage. S’il y a une évidence à mettre en relief, c’est celle concernant le développement du secteur de l’agriculture dont la wilaya de Mascara tire sa vocation première qui reste étroitement lié à la disponibilité des ressources hydriques. Et, dans ce contexte, force est de constater que la situation à ce stade est en nette amélioration.
En effet, eu égard à la sécheresse qui sévit depuis plusieurs années et le forage abusif des puits opéré par les agriculteurs, la nappe phréatique de la région a enregistré un rabattement inquiétant, notamment au cours de ces deux dernières décennies.
Néanmoins, la wilaya de Mascara a connu entre la fin du mois d’avril et le début du mois de mai de très fortes chutes de pluie qui se sont avérées très bénéfiques tant pour l’agriculture que pour le secteur de l’hydraulique à la faveur d’une augmentation très sensible des capacités des eaux pluviales stockées dans les différents barrages et qui constituent les réserves de la wilaya.
En effet, aux précipitations de la fin d’automne sont venues s’ajouter les chutes de pluies survenues en cet hiver et renforcées par d’autres précipitations ces derniers jours.
A ce titre, les services de la direction de l’hydraulique, ont noté avec satisfaction que le volume des ouvrages opérationnels dans la wilaya s’est enrichi de plus de cinq millions de mètres cubes d’eau supplémentaires. Les résultats du récent recensement des capacités d'eau emmagasinées laissent apparaître un volume disponible dépassant largement les 62 millions de m3 selon les responsables du secteur. Même si ce chiffre est largement inférieur à celui de l’année dernière qui avait atteint à la même période plus de 100 millions de m3, la satisfaction semble gagner les responsables du secteur convaincus qu’il s’agit des prémices d’une bonne saison agricole.
A contrario, les agriculteurs et les citoyens affichent leur déception et regrettent qu'un volume important de ces eaux pluviales se déverse dans la nature et ce, eu égard à la situation peu enviable caractérisée par l’envasement des barrages.
A ce titre, il y a lieu de signaler que la wilaya de Mascara dispose de cinq barrages mais des réserves sont émises quant leur exploitation car un grand écart est enregistré entre les capacités de stockage et celles réelles emmagasinées. Cette situation est reflétée par le barrage de Ouizert qui a été conçu pour retenir jusqu'à 120 millions de m3 d’eau mais qui ne contient en définitif qu’une vingtaine de millions de m3. Outre cet ouvrage, la wilaya de Mascara exploite le barrage de Chorfa lequel alimente également en eau potable quelques communes de la région de Sidi Bel Abbes. Ce barrage conçu pour stocker jusqu’à 60 millions d’eau a une contenance de 30 millions de m3 seulement, suivi par le barrage de Bouhanifia avec comme capacité de stockage un volume de près de 60 millions de m3 mais qui ne retient pour l’heure que 12 millions de mètres cubes.
Le dernier ouvrage mis en exploitation il y a une année environ, le barrage Taht implanté dans la région de Oued El Abtal emmagasine toujours un volume de 7 millions de m3, des réserves qui résultent des récentes chutes de pluie.
Les récentes précipitations de pluie dont ont bénéficié le barrage de Bouhanifia avec un apport de 4 millions de m3 et celui de Ouizert avec un plus d’un million de mètres cubes ont permis l’augmentation du taux de remplissage de 33% .
A. B.
