
Malika Moussaoui, DG des relations de la femme et la famille et la cohésion sociale au ministère de la Solidarité nationale, a évoqué à El Moudjahid les différentes actions organisées auprès des professionnels et du grand public et rappelé que les violences faites aux femmes sont multiples, à l'instar de la violence conjugale, du mariage forcé et autres.
Elle a mis en avant à cette occasion que les violences ne sont pas seulement physiques, mais peuvent être aussi morales, psychologiques et économiques. «Aucun milieu, aucun territoire, aucune génération, n’est épargné. Une femme meurt en moyenne tous les deux jours sous les coups de son conjoint ou ex-conjoint».
Dans le même contexte, elle a affirmé que la lutte contre les violences faites aux femmes constitue un axe majeur des politiques publiques en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes. «Il est possible, poursuit-elle, de mettre fin à la violence à l’encontre des femmes, mais seulement si nous agissons ensemble, maintenant. L’OMS joue un rôle majeur en attirant l’attention sur la violence à l’encontre des femmes en tant que problème de santé publique, d’égalité des sexes et de droits de l’homme.»
La même interlocutrice a fait savoir que dans tous les pays et toutes les cultures, il est important d’agir davantage pour garantir aux femmes, dans toutes leurs diversités, une vie sans violence ni coercition, estimant que les conséquences sur la santé peuvent durer toute une vie. À titre d'exemple, la violence se répercute sur le physique, le mental et la santé reproductive des femmes. Il existe des programmes encourageants de prévention de la violence à l’encontre des femmes et des filles. Le cadre inter-organisation intitulé «Respect des femmes» résume les données probantes sur la prévention de la violence à l’encontre des femmes. Les femmes et les filles confrontées à la violence doivent bénéficier d’un soutien et notamment d’un accès sans risque à des soins et à des services.
Mme Moussaoui a insisté sur le fait de disposer de données fiables et comparables sur la violence à l’encontre des femmes pour comprendre, plaider et agir en faveur de la prévention et de la riposte et pour suivre les progrès à cet égard. «L’OMS a un rôle de chef de file dans le renforcement des données pour éclairer les politiques et les programmes.»
La responsable a mis en exergue la formation des soignants et l’amélioration de la capacité opérationnelle des systèmes à dispenser des soins de qualité sont des aspects essentiels de la réponse des systèmes à la violence à l’encontre des femmes. Le secteur de la santé doit être capable d’assurer des soins sûrs, efficaces et centrés sur les survivantes. Les outils de l’OMS aident les secteurs de la santé à y parvenir, notamment pour renforcer la riposte des systèmes de santé nationaux, programme de formation des dispensateurs de soins de santé, guide pour intégrer l’action contre la violence à l’encontre des femmes dans la formation qualifiante des médecins, du personnel infirmier et des sages-femmes, ainsi qu’un programme de formation dispensé en ligne pour les cas où il n’est pas possible de suivre la formation en personne.
Zine Eddine Gharbi
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Ce que stipule la Constitution
La Constitution de 2020 affirme la protection par l’Etat des femmes contre toutes formes de violence. Art. 40. — «L’Etat protège la femme contre toutes formes de violence en tous lieux et en toute circonstance dans l’espace public, dans la sphère professionnelle et dans la sphère privée. La loi garantit l’accès des victimes à des structures d’accueil, à des dispositifs de prise en charge, et à une assistance judiciaire.» Les législations nationales ont connu des amendements concrétisant la lutte contre la violence faite aux femmes, toutes formes confondues, a-t-elle rappelé, indiquant que l'Algérie avait mis en place plusieurs mécanismes, avec l'implication des responsables locaux des secteurs, des instances concernées, du mouvement associatif, des médias et de l'ensemble des citoyens.
N. B.