Les maris en tête des agresseurs

Plus de la moitié des femmes sont mariées. Les caractéristiques des agresseurs montrent qu’ils sont instruits, mais leur niveau d’instruction ne semble pas être un frein à la violence, au contraire il lui confère une autre caractéristique, observe le rapport. On trouve que 64% des agresseurs sont des chômeurs, un facteur de risque, selon l’étude. S’agissant du lieu de la violence, l’agression s’est déroulée, dans 34% des cas, le soir, de 17h à minuit et, de manière générale dans 73 % des cas, au domicile le principal lieu d’agression, sachant que l’agresseur était, principalement (75%) de sexe masculin. Les agresseurs les plus souvent cités sont, par ordre décroissant, respectivement le mari avec 38%, un inconnu avec 8%, les voisins représentent 8%, détaille l’étude.
Concernant les violences intrafamiliales, celles perpétrées par la fratrie à l’encontre de leurs sœurs représentent 4%. L’étude a précisé que «ce rapport est en réalité une étude basée sur un système de notification d’informations relatives aux femmes victimes de violence et a principalement ciblé les services de médecine légale, de gynécologie et des urgences des hôpitaux de 5 wilayas, à savoir Oran, Alger, Blida, Médéa et El Oued et cela durant la période allant du 1er janvier au 31 décembre 2021. L’étude a notamment indiqué que 1.327 déclarations de violences faites aux femmes ont été enregistrées dans les hôpitaux de la wilaya d’Oran, soit près des deux tiers (65%).
La wilaya d’Alger arrive en seconde position avec 236 déclarations, soit 12%, tandis que Blida occupe la troisième place avec 332 déclarations, soit 16%. En ce qui concerne les déclarations au niveau de la wilaya d’El Oued, elles étaient au nombre de 147, soit 7%. L’étude indique par ailleurs qu’il n'y a eu aucune déclaration de violence à Médéa entre le 1er janvier et le 31 décembre 2021.
L’étude s’est soldée par une série de recommandations dont «la prévision d’une enquête nationale sur les violences faites aux femmes». Elle a également recommandé d’élargir le champ de déclaration et de suivi des femmes victimes de violences aux différentes régions sanitaires afin de pouvoir calculer et comparer le taux de prévalence de ces violences. Elle a également insisté sur la nécessité d’apporter aux personnels de la santé une compréhension du phénomène et de signaler les principaux signes cliniques et surtout d’encourager le dépistage, les soins, l’accompagnement et l’orientation des femmes victimes.
N. B.

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Selon l’Institut national de la Santé publique
Les victimes en majorité mariées et jeunes

Les agressions physiques représentent la majorité des violences à l’égard des femmes déclarées, soit 89% suivies des agressions psychologiques avec 11% alors que les agressions sexuelles représentent 7%, selon une étude de l’INSP (Institut national de la santé publique).
Les agressions physiques ont été représentées dans leur totalité par des coups et blessures volontaires (CBV). Les agressions psychologiques sont représentées par des signes d’angoisse et de choc émotionnel, mentionne le rapport.
L’étude relève que 72% des femmes agressées ont bénéficié d’une prise en charge médicale. Seulement 17% ont été prises en consultation psychologique. La prise en charge des victimes, quant à elle, paraît insuffisante, car peu de victimes (11%) ont bénéficié d’une prise en charge psychologique «alors que la violence engendre des conséquences graves de type psychologique chez la femme agressée».
Ainsi, 64% des femmes agressées ont reçu leur certificat médical au niveau de la médecine légale, l’ITT (incapacité totale de travail) nulle est rare (1%). Elle était en moyenne de 7 jours et 4 jours alors que dans 36% des certificats médicaux l’ITT n’a pas été mentionnée. L’établissement du certificat médical constitue, selon l’étude «une pièce essentielle lors du dépôt de plainte, qui permet au magistrat de mesurer l’importance des dommages subis, la gravité des agressions et de décider des poursuites judiciaires à la lumière des faits établis». «Mais dans 36% des cas, ce certificat médical n’a pas été délivré à la victime», révèle l’étude.
La majorité des femmes violentées sont des jeunes dont l’âge moyen est de 35 ans avec des extrêmes allant à 89 ans. De même, la classe modale était la classe d’âge entre 25 et 34 ans, qui a représenté un taux de 33%, soit une femme agressée sur trois.
La femme au foyer représente, quant à elle, les 2/3 des femmes agressées, soit une fréquence de 65%, tandis que la femme travailleuse représente quelque 15% des femmes agressées. En ce qui concerne l’âge des victimes, l’étude a révélé que les victimes sont des femmes relativement jeunes, dont l’âge moyen est de 35 ans. Deux femmes agressées sur trois, soit 63 %, étaient mariées. Le nombre moyen d’enfants chez la femme victime de violence est de plus d’un enfant.
Le quart des femmes agressées, soit 20%, avaient fait des études secondaires, tandis que 5% étaient sans instruction.
Pour les auteurs, l’étude fait état de 64% des agresseurs sans emploi. Un agresseur sur trois, soit 30%, avait un niveau d’instruction moyen.
Naila B.

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