M. Noureddine Djoudi, ancien diplomate : «Un complot contre l’Algérie»

«L'affaire de l'exfiltration illégale et clandestine de la dénommée Amira Bouraoui est révélatrice d'un complot dangereux contre l'Algérie», a indiqué, à El Moudjahid, l'ancien diplomate à la longue carrière, Noureddine Djoudi. «Cette affaire n'est surtout pas à prendre à la légère, tant il s'agit d'un nouveau maillon d'une très longue chaîne d'une entreprise d'infiltration de notre pays par des forces ennemies hexagonales, dont le but est non seulement de nuire à l'image de l'Algérie, mais aussi de provoquer son isolement à l'international», a-t-il expliqué. 
«La réaction du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, est tout à fait normale et c'était la moindre de schoses de rappeler l'ambassadeur d'Algérie en France», a-t-il poursuivi. Selon M. Djoudi, les instigateurs de l'opération d'exfiltration clandestine et illégale des services consulaires et de sécurité français ne relèvent pas uniquement d'une atteinte flagrante à la souveraineté de l'État algérien et à ses institutions. Elle cache également dans son sillage une velléité malsaine de nuire aux relations fraternelles et historiques que l'Algérie a toujours entretenues avec la Tunisie sœur. «Il y a tentative de faire pression sur la Tunisie pour l'amener à épouser la même position hostile du Maroc à l'égard de l'Algérie», a-t-il dit. Du coup, l'objectif des barbouzes français, c'est aussi d'isoler notre pays dans son environnement régional, fera comprendre notre interlocuteur. Les masques sont toutefois tombés et l'acte ignoble, diplomatiquement disproportionné des mêmes services officiels français, n'a pas réussi et ne pourra jamais avoir raison de l'entente fraternelle entre les deux États algérien et tunisien et de leurs peuples respectifs. «D'un côté, la Tunisie est restée fidèle à ses accords de principe avec l'Algérie, et de l'autre les services de sécurité algériens se sont montrés extrêmement vigilants, ce qui a permis d’éviter toute embrouille dans les rapports algéro-tunisiens», a commenté le diplomate.
 
Le rapprochement avec l’Italie vu d’un mauvais œil par la France
 
M. Noureddine Djoudi a estimé par ailleurs que «la France, qui a pensé que dans le cadre de l'amélioration des ses rapports avec l'Algérie, pouvait avoir le monopole sur les contrats avec notre pays, voit d'un très mauvais œil le rapprochement entre l'Algérie et l'Italie, lequel s'inscrit, à juste titre, dans la dynamique des liens historiques algéro-italiens et dans la continuité de la solidarité que l'Italie avait exprimée déjà en faveur de l'Algérie, lors de la guerre de Libération nationale». 
Plus explicite, M. Djoudi a fait savoir qu'à «la faveur des accords qu'elle a réalisés avec l'Algérie et dont le contenu va au-delà de l'optique du gaz et traite des questions stratégiques de l'espace méditerranéen, l'Italie est actuellement une véritable puissance européenne». «Tout cela gêne les services français et tous ceux qui ne veulent pas voir l'Algérie reprendre son statut de grande nation dans le concert international», a affirmé le diplomate. C'est dans cette posture inamicale et pas du tout éloquente de la France, que l'affaire d'exfiltration clandestine de la ressortissante Amira Bouraoui est intervenue comme la goutte qui a fait déborder le vase des hostilités, révélant au grand jour le vrai visage de ces parties françaises, à jamais prisonnières des réflexes impérialistes et de la nostalgie colonialiste, lesquelles ont visiblement mal dans leur peau et ne supportent pas que l'Algérie retrouve son rôle de leadership régional et méditerranéen. 
Tellement dérangées, ces parties françaises n'hésitent pas à faire de la manipulation médiatique même dans le traitement des évènements tragiques, comme c'est le cas actuellement avec le séisme qui a frappé la Turquie et la Syrie et au sujet duquel les médias français s'abstiennent volontairement de souffler le moindre mot sur l'intervention héroïque de la Protection civile algérienne, encore moins de la solidarité de l'État algérien avec les deux peuples frères syrien et turc, a fait observer M. Djoudi. 
«C'est dire que même dans le cadre de l'humanitaire, l'acharnement contre l'Algérie est toujours là», a t-il dit. «Bien entendu, l'Algérie, par ses compétences, la qualité des hommes qui la gouvernent et l'attachement des ses institutions et de son peuple aux principes immuables pour lesquels se sont sacrifiés nos valeureux martyrs, ne se laissera pas faire», a appuyé le diplomate. Il est également d'avis à dire que si l'Algérie poursuit son ascension à l'international, la France, en revanche, est reléguée du rang de grande puissance à «une puissance moyenne», au niveau notamment du continent européen. «Certains pays européens commencent à en avoir assez de cette France qui veut devenir le pays pilote au niveau de ce continent. D'autres estiment que la France s'achemine à devenir une puissance moyenne, alors qu'elle aurait pu être une grande nation», a t-il conclu.
 
Karim Aoudia

 

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