
C'était un matin rempli d'émotions fortes au lycée El-Idrissi. Dans le quartier de Sidi M'hamed à Alger, sous un soleil éclatant, les élèves s'étaient rassemblés. Tous les yeux étaient rivés sur les résultats du bac qui allaient bientôt être affichés. À 9h40, la tension était palpable ; certains riaient nerveusement, d'autres restaient silencieux, essayant de se calmer. On entendait des phrases comme : «je suis sûre que je l'ai eu, j'ai bien travaillé», ou encore, pour essayer de détendre l'atmosphère : «Si je l'ai pas, je me lancerai dans un métier !» Enfin, les portes se sont ouvertes, et les listes tant attendues ont été affichées. Des grappes humaines se sont précipitées vers les tableaux d’affichage, chacun cherchant son nom, son numéro, le signe que ces années d'efforts avaient porté leurs fruits. D’un coup, un cri de joie surgit : «Je l'ai eu !» C'était Amine, un élève inscrit dans la filière «Sciences de la nature et de la vie», submergé par la joie et la fierté. L'émotion était à son comble, contagieuse même. Un peu plus loin, Oussama, soulagé, a enfin trouvé son nom. «J'ai eu mon bac ! J’ai eu mon bac ! Sans mention, mais je l'ai tout de même eu !» Son rire, encore un peu tremblant, témoignait du stress qu’il a dû subir, ces derniers jours d’attente. Dans une déclaration accordée à El Moudjahid, le directeur du lycée, Rabah Saïfi, a rappelé l'importance du bac pour les Algériens, le voyant comme le point culminant de tout un parcours scolaire. Il a annoncé un taux de réussite d'environ 57% pour son établissement, un chiffre satisfaisant, bien qu'un peu plus bas que l'année précédente. M. Saïfi a par ailleurs tenu à encourager les élèves à continuer leurs efforts pour progresser. Il a souligné les bons résultats en «Sciences de la vie», expliquant que cela était dû aux nouvelles méthodes d'apprentissage. Le même responsable a également exprimé sa confiance, pleine et entière, quant aux réformes mises en place par le gouvernement, pour améliorer le secteur de l'Éducation nationale. Se disant par ailleurs «préoccupé par les résultats en «Lettres et Philosophie», Saïfi a pointé du doigt l'absentéisme qui a pénalisé cette filière. Enfin, il a adressé un message d'encouragement aux élèves qui n'avaient pas réussi, leur assurant que tout était possible avec de la détermination, beaucoup de détermination. De son coté, Sakina Ghanem, enseignante de langue espagnole, était particulièrement fière des résultats de ses élèves, avec plus de 80% de réussite. Mme Ghanem, et tout en estimant que «les élèves qui choisissent les langues ont souvent besoin de plus d'efforts pour réussir», a insisté sur l'importance du travail régulier et de l'assiduité. «Le bac, c'est un travail continu, pas de la magie !» a-t-elle relevé. Devant le lycée, les familles se prenaient en photo, les téléphones n'arrêtaient pas de sonner et les émotions étaient à leur comble. Des élèves ont même craqué des fumigènes, pour célébrer l'événement. D'autres sont partis fêter leur réussite dans une pâtisserie du quartier. Le bac en poche, les élèves ont ainsi tourné la page d'une étape importante de leur vie, parfois difficile, mais pleine d'enseignements. Une page se ferme pour en écrire une nouvelle, pleine de promesses d'avenir.
R. B.