Gourara - Berkine-Est : Sonatrach et Sinopec scellent un accord stratégique

Ph: Ikessoulène
Ph: Ikessoulène

Sous la présidence du ministre d'État, ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables, Mohamed Arkab, le groupe Sonatrach et le groupe chinois Sinopec ont signé, hier à Alger, un protocole d’accord stratégique, au siège de la direction générale de Sonatrach.

La signature de l’accord de principes entre Sonatrach et Sinopec s'est faite par M. Ferhat Ounoughi, vice-président en charge du business développement & marketing auprès de Sonatrach, et par le directeur général et président de Sinopec Overseas Oil. La cérémonie s’est tenue en présence des cadres dirigeants de la compagnie nationale, du directeur général de Sinopec et la délégation qui l'accompagne, du secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs du pétrole, du gaz et de la chimie et enfin du secrétaire général du Syndicat national de la Sonatrach. Cet accord vise à encadrer la coopération entre les deux partenaires en vue de "conclure un ou plusieurs contrats d’hydrocarbures sur des zones d’intérêt situées dans les bassins de Gourara et de Berkine Est". Il prévoit la mise en place d’un programme de travaux communs pour l’"évaluation et l’exploitation des ressources en hydrocarbures", dans le "respect des meilleures pratiques environnementales et d’une gestion responsable des ressources naturelles". La signature de ce protocole traduit la volonté partagée de consolider une relation établie depuis 2002 et d’ouvrir de nouvelles perspectives de partenariat dans l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures. Sinopec est déjà associé à Sonatrach dans le gisement de Zarzaitine, ainsi que dans le cadre d’un contrat signé le 25 février 2025 portant sur le périmètre de Hassi Berkane Nord, conformément à la loi n° 19-13.

Contribution à l’augmentation de nos capacités de production

En marge de la signature de l’accord, le Président Directeur Général de Sonatrach, Rachid Hachichi, a affirmé que « cet accord, qui est le fruit d’un long processus de collaboration et de concertation, ouvrira de nouvelles perspectives prometteuses pour l’exploration, l’évaluation et le développement des ressources en hydrocarbures dans les régions de Gourara et Berkine Est». Il a émis le souhait « qu’au cours de la période de six mois prévue, prorogeable, Sonatrach puisse finaliser le contrat d’hydrocarbures relatif à ces deux périmètres, lequel portera sur l’exploration, le développement et la production ». Tout en assurant que « cela est toujours dans l’intérêt du partenariat existant entre Sonatrach et Sinopec, un partenariat qui sera renforcé et qui contribuera à l’augmentation de nos capacités de production, au bénéfice de l’Algérie». M. Hachichi souligne aussi que cet accord constitue un "nouveau pas décisif dans le processus de renforcement du partenariat historique avec Sinopec». Il "témoigne de la confiance mutuelle et de la convergence des visions ", a-t-il affirmé.
En conclusion, le Pdg de Sonatrach, a souligné : "Nous sommes convaincus que ce protocole d’accord nous permettra de mettre en place des projets de qualité, en adéquation avec les aspirations de nos deux pays et de nos deux peuples". M. Hachichi a salué le travail conjoint des équipes de Sonatrach et de Sinopec, exprimant l’espoir que cette "signature marque le début d’une nouvelle phase de coopération fructueuse, au service d’objectifs communs et mutuellement bénéfiques". Pour sa part, le directeur général de Sinopec, Xue Weisong, a indiqué que la "cérémonie de signature d’aujourd’hui marque une étape importante dans le renforcement de notre coopération énergétique avec Sonatrach.
Depuis de nombreuses années, nous avons construit une relation fondée sur la confiance, la complémentarité et une amitié solide". Selon lui, cet accord "n’est pas seulement une reconnaissance de cette relation, mais surtout une étape clé vers une coopération énergétique d’un niveau supérieur", tournée vers l’action et des résultats concrets. À cette occasion, il souhaite "partager sa vision pour réussir ensemble le développement des ressources conventionnelles en Algérie. Le succès dans ce domaine repose sur la force d’une chaîne industrielle intégrée. Ce succès ne dépend pas uniquement des avancées technologiques ou du travail d’équipes isolées, mais d’une coopération cohérente et continue tout au long de la chaîne de valeur", a-t-il dit.

Création de groupes de travail intégrés entre les deux entreprises

En Chine, par exemple, un champ gazier situé dans une région montagneuse, longtemps considéré comme difficile à exploiter, a pu être redynamisé et a augmenté sa production de 10 % par an, grâce à notre modèle intégré, nos capacités de recherche et notre savoir-faire technique, a-t-il affirmé.
"Ce système mature et éprouvé, nous sommes prêts à le partager pleinement avec notre partenaire algérien". Toutefois, ajoute-il "notre objectif n’est pas de reproduire le modèle chinois, mais de construire ensemble un système adapté aux réalités et aux spécificités de l’Algérie, qui puisse réellement s’implanter, se développer et générer de la valeur localement".
Soulignant notre "ambition va bien au-delà de cette signature. Nous voulons mettre en œuvre efficacement cet accord. Nous avons une grande confiance en Sonatrach et nous sommes pleinement préparés.
Notre objectif est clair : lancer une étude conjointe, développer un projet pilote, planifier les infrastructures nécessaires au développement des hydrocarbures conventionnels. Nous sommes prêts à faire le premier pas, à assumer les investissements initiaux et à avancer concrètement".
Dans cette perspective, le responsable chinois fait part dès maintenant de la création de groupes de travail intégrés entre les deux entreprises afin de structurer le projet et d’en assurer le suivi opérationnel. Au-delà de l’aspect technique, nous "tenons à promouvoir une coopération profondément localisée, durable et mutuellement bénéfique. Nous attachons une importance capitale à la participation active de la partie algérienne à toutes les étapes du processus, notamment les études, l’ingénierie, la fabrication des équipements et le développement des solutions locales.
Un programme dédié sera mis en œuvre pour accompagner ce transfert de savoir-faire et favoriser un développement durable, enraciné dans les capacités locales, a-t-il indiqué. Et de conclure : "Nous sommes convaincus que cette dynamique commune peut s’étendre à d’autres domaines, notamment à la planification des installations liées au gaz naturel liquéfié. Ce partenariat incarne notre volonté de construire un avenir énergétique partagé, fondé sur la complémentarité, la solidarité et la vision à long terme.
Nous croyons fermement que cet accord ouvre la voie à une nouvelle phase stratégique entre Sinopec et l’Algérie, au service d’un développement énergétique équilibré, performant et durable pour les deux parties".

S. B.

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