
«La question de ma candidature à la prochaine élection présidentielle n’a pas été débattue au sein du parti et n’est pas à l’ordre du jour, notre première préoccupation actuellement est de réunir toutes les conditions à même d’instaurer un climat politique plus serein et plus apaisé.»
C’est une figure de proue de la classe politique algérienne qui milite depuis des années au sein du Parti des travailleurs qui a été, hier, l’invitée du Forum d’El Moudjahid. Mme Louisa Hanoune, secrétaire générale du PT, n’a pas écarté une probable candidature à la prochaine élection présidentielle. Elle précise toutefois que la question est encore prématurée pour le PT. «Je n’ai jamais pris cette décision seule, c’est au parti de décider qui sera son candidat (…). Notre priorité est la réunion des conditions essentielles au climat de l’élection». La première responsable du PT s’est dit plutôt favorable à une confrontation des idées entre les différens acteurs politiques en toute sérénité et de manière constructive. Aussi, a-t-elle souligné l’importance de ces débats entre algériens de toutes les questions, en prévision de l’élection présidentielle de 2024. Notre invitée reconnaît avoir enregistré une dynamique dans ce sens et un «gage» de la mise en place d’un processus d’apaisement politique qui est «palpable».
«Nous enregistrons une détente politique et notre rôle actuellement est de créer une sorte de passerelle entre les institutions d’Etat et les citoyens.» Louisa Hanoune souligne l’importance du dialogue politique et de la recherche de solutions aux défis auxquels l’Algérie est confrontée. «Les débats et les échanges d’idées sont essentiels pour la construction d’un avenir meilleur pour le pays» dira-t-elle.
Mme Hanoune insiste, par ailleurs, sur «la nécessité de renforcer l'immunité de notre pays et sa capacité à résister à travers la résorption des problèmes qui l'affaiblissent, et ce, par la prise d'une série de mesures, notamment dans les domaines social et politique, pour renforcer le front interne».
«Certaines lois doivent être corrigées»
Louisa Hanoune a également abordé plusieurs questions économiques et sociales importantes. Elle a évoqué l’inflation, les injustices à l’encontre de certains commerçants, la confiscation de biens, les familles des «oligarques» et autres responsables emprisonnés, ainsi que le sort des travailleurs dont les entreprises ont été fermées. La SG du PT a plaidé en faveur de «l'amélioration du pouvoir d'achat du citoyen à travers l'élargissement des mesures sociales positives comprises dans la loi de finances 2024, pour inclure tous les travailleurs et toutes les catégories sociales sans exception. Elle a évoqué aussi la loi relative aux partis politiques et la loi syndicale qu’il «faut parfaire et corriger». Pour l’intervenante, d’autres facteurs sont à l’origine de la hausse des prix et de l’inflation galopante. Et de citer dans la foulée «la réduction des importations» qui touche aussi des matières premières, des intrants, des produits phytosanitaires. Ce qui, a-t-elle dit, «étrangle les agriculteurs». La réduction des importations a entraîné également «la fermeture en cascade de petites et moyennes entreprises».
Pour limiter l’impact sur le pouvoir d’achat des Algériens, la conférencière plaide pour le «plafonnement» des prix des produits de large consommation et «l’ouverture d’offices de distribution et de vente de ces produits» et aussi de grandes surfaces de commercialisation. «La loi de finances 2024 comporte des mesures positives mais a besoin d’être consolidée par d’autres mesures dans le volet social» dira la SG du PT qui regrette que certaines décisions importantes du Président ne soient pas complètement appliquées sur le terrain. «Un Etat qui écoute est un Etat fort» et son parti travaillera inlassablement a réunir «la volonté d’en haut avec la mobilisation d’en bas» pour regagner la confiance des Algériens.
Farida Larbi