Le ministre de la Justice installe le président de la Cour d'Alger : Dame justice fait sa mue

Ph: Ikessoulène
Ph: Ikessoulène

Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Lotfi Boudjemaâ, a souligné, hier à Alger, que « la justice fait face à des responsabilités importantes et sensibles ». Le garde des Sceaux a présidé la cérémonie de l’installation du nouveau président de la cour d’Alger, le magistrat Mohamed Bouderbala qui avait occupé le même poste à Tipasa, M’Sila et Djelfa. Diplômé de l'Institut national de la magistrature (1996), M. Bouderbala a occupé diverses fonctions judiciaires.

Il a été juge d'instruction dans plusieurs juridictions. La cérémonie s’est déroulée en présence du premier président de la Cour suprême, des présidents des hautes juridictions spécialisées, du président du Syndicat national des magistrats, du bâtonnier du barreau d’Alger, des membres de la commission sécuritaire.
Cette installation s’inscrit dans le cadre du mouvement partiel auquel avait procédé le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, dans le corps des présidents des Cours et tribunaux administratifs « visant à injecter du sang neuf et renforcer les juridictions par des compétences dotées d'une expertise judiciaire reconnue », dit-il tout en saluant les efforts de l’ancienne présidente Mme Douniazed Guellati, appelée à d’autres fonctions.
Le ministre a assuré dans son allocution, que la réforme globale du secteur de la justice visant son indépendance et sa modernisation, constitue l’un des axes importants du programme du Président de la République, qui a veillé à doter la justice de tous les cadres juridiques.
M. Boudjemâa a relevé, que le secteur connaît une grande dynamique, notamment ces dernières années, en témoignent les réalisations et les actions, citant la relance numérique et la réalisation de l’administration judiciaire électronique « qui est opérationnelle dans le domaine du service public ».
Aussi, le secteur de la justice demeure spécifique en raison de ses missions et devoirs pour relever les défis, ajoute-t-il.
En ce sens, le ministre a annoncé l’engagement de son département à poursuivre l’humanisation de l’activité judiciaire dans le cadre de la citoyenneté complète. L’objectif est de restaurer la confiance du citoyen à travers la moralisation de l’activité judiciaire, la prise en charge efficace des préoccupations des citoyens, l’amélioration de la qualité et l’exécution des jugements ainsi que la consolidation des liens de la famille judiciaire.
Atteindre ces objectifs nécessite une série de réformes, soutient M. Boudjemâa, pour que le secteur de la justice avec toutes ses composantes, magistrats, auxiliaires de justice et fonctionnaires « soit à la hauteur des aspirations du citoyen à travers des compétences avec des critères d’efficacité, transparence et intégrité ». Le ministre de la Justice a mis en avant la ressource humaine dans l’exécution des politiques de développement et la réalisation des objectifs tracés. Son rôle ne se limite pas à bien accomplir le travail et améliorer les services. Elle est devenue un facteur déterminant pour la promotion de l’activité judiciaire.
Il a indiqué en ce sens, que son département accorde un grand intérêt à tous types de formation au profit des juges et tous les fonctionnaires dans le cadre d’un programme de formation adaptée qui prend en considération les besoins du travail judiciaire et ses spécialités et l’adaptation à l’environnement. « Cela a permis d’avancer en matière de numérisation du secteur et la généralisation des applications technologiques électroniques modernes dans le cadre de la poursuite de la numérisation globale et la consolidation de la transparence ». Mettant en avant les réformes, le ministre a assuré « la capacité des juges à examiner avec rigueur et sérieux les affaires », notamment les affaires liées à la criminalité sous toutes ses formes qui attentent à la sécurité et l’économie nationale pour porter préjudice au trafic d’influence et l’enrichissement illicite.
S’agissant de la lutte contre les crimes financiers et économiques, une des priorités majeures de l’Etat, le ministre a indiqué que des mécanismes plus efficaces de prévention et répression des différents crimes ainsi que le renforcement de la coordination entre les différentes institutions et services ont été introduits dans le plan du gouvernement.
Tout en plaidant pour des réformes profondes, le garde des Sceaux a souligné que « la justice fait face à des responsabilités importantes et sensibles sur les plans professionnel et institutionnel », outre son rôle dans la contribution à la promotion des droits et le renforcement du processus démocratique.
« Il s’agit également de son rôle dans le développement des valeurs sociales permettant une quiétude dans le cadre d’une pratique judiciaire proactive et positive.
A la même occasion, le ministre a présenté un bilan du secteur qui a connu « une activité intense en matière de législation », afin de l’adapter à la Constitution et au programme présidentiel et aux engagements internationaux de l’Algérie ainsi que les mutations de notre société.

N. B.

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