Investissement dans la matière grise, les start-up, les nouvelles technologies, les PME… Le pari gagnant de l’avenir

  • Un «prix national de l’innovation» sera lancé dès la rentrée prochaine

L’innovation est une condition sine qua non pour une économie réussie. Elle constitue un des principaux moyens pour acquérir un avantage compétitif, dans le cadre du développement d’une économie plus ouverte aux nouvelles idées et aux nouvelles technologies. Dans cette perspective, le ministère de l’Éducation nationale lancera, à partir de la prochaine rentrée scolaire 2025-2026, le Prix national de l’innovation scolaire, un concours national dont la première édition sera consacrée au thème «L’innovation dans le domaine de la robotique», a indiqué, mardi, un communiqué du ministère. Partout dans le monde, l’innovation a été identifiée comme une importante source de création de richesses et d’emplois. En Algérie, l’écosystème de l’innovation est considéré comme un levier prometteur pour stimuler la création d’emplois durables et inclusifs.
La stratégie consacrée aux start-up et leur financement marque une étape importante vers un entrepreneuriat plus inclusif, tant les start-up sont susceptibles de contribuer à la croissance du PIB jusqu’à hauteur de 10%, hors hydrocarbures. L’Algérie s’est lancée dans l’innovation par la promotion des start-up. «En 2019, il y avait 200 start-up et aujourd’hui il y en a 9 000. L’objectif est d’atteindre, à la fin du mandat (présidentiel) les 20 000 start-up», a indiqué récemment le président de la République lors de son entrevue périodique avec les représentants des médias nationaux. Il a fait savoir que parmi ces start-up, «certaines sont déjà en Bourse et ont commencé à activer dans divers domaines», ajoutant que ce chiffre a été atteint grâce à la libération de l’initiative et la levée des entraves bureaucratiques.
À ce titre, il a souligné qu’il y a des start-up qui ont commencé avec 2 ou 3 personnes et comptent aujourd’hui entre 20 à 25 individus, en se félicitant du grand nombre d’universités qui sont devenues des incubateurs pour les start-up. L’enjeu est de taille : consolider la souveraineté scientifique de l’Algérie et sa compétitivité à l’international. Au cours de ces cinq dernières années, le financement de la recherche a beaucoup évolué. Plusieurs mesures ont été prises pour réaliser de la richesse et stimuler l’emploi des jeunes et des femmes, à savoir l’investissement dans le développement des petites et moyennes entreprises et des start-up. L’innovation et la recherche et développement (R&D) sont des facteurs essentiels pour la compétitivité, la croissance et le développement durable d’un pays. L’Algérie, consciente de ces enjeux, a mis en place une stratégie pour encourager et soutenir l’innovation et la R&D dans les différents secteurs économiques, sociaux et environnementaux. À partir de 2020, le gouvernement a commencé par lancer un programme national intitulé «Algeria Disrupt», entièrement dédié aux start-up et à l’écosystème local de l’innovation, visant à établir un cadre réglementaire encourageant pour l’innovation et à améliorer les structures de financement de l’innovation.
L’Algerian Startup Fund est lancé dans la foulée comme un mécanisme de financement conçu pour être à la fois un fonds d’investissement et de capital-risque destiné à des projets d’innovation à fort potentiel de croissance. Le programme comporte également un volet lié à la labélisation de l’innovation pour favoriser l’écosystème et financer des entreprises à fort potentiel de moins de 250 employés qui existent depuis moins de 8 ans avec des modèles d’affaires basés sur des résultats ou services innovants. Également créé en 2020, le réseau public d’incubateurs appelé A-venture, soutenu par le ministère de l’Énergie et Sonatrach, destiné à fournir aux porteurs de projets d’innovation un soutien holistique, y compris un coaching, une formation et un accès à des mécanismes de financement, dans le but de créer au fil des ans un réseau national d’incubateurs et d’accélérateurs. Afin de stimuler la création d’emplois innovants et durables pour les jeunes et les femmes dans les secteurs à fort potentiel de croissance, le PNUD et ses partenaires nationaux ont initié une collaboration visant à renforcer l’écosystème de l’innovation et promouvoir le développement des start-up dans des secteurs prometteurs, à travers le projet «Encourager la réussite des projets d’innovation menés par des femmes et des jeunes en soutenant l’écosystème de l’innovation en Algérie». Les efforts déployés depuis ont permis à l’Algérie remporter le prix de «Champion des politiques entrepreneuriales», une distinction qui récompense les gouvernements pour leurs efforts en matière de soutien aux entrepreneurs et à l’innovation. Cette reconnaissance couronne également la vision clairvoyante du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui a insisté sur l’importance de la création d’une nouvelle génération d’entrepreneurs comme pierre angulaire d’une économie forte, basée sur la connaissance. Récemment, l’Algérie a gagné 15 places dans le classement de l’Union internationale des télécommunications (UIT), selon l’Indice de développement des technologies de l’information et de la communication rendu public en juin dernier, occupant ainsi la 74e place mondiale. Cet indice est le plus important en matière de mesure et d’évaluation du niveau de développement des TIC dans les pays du monde. L’Algérie occupe la deuxième place en Afrique en termes de start-up en activité, selon le classement 2023 du site Startup Ranking, spécialisé dans le classement des start-up dans le monde. Selon le rapport sur l’Indice mondial de l’innovation (GII) 2024, l’Algérie a gagné 4 places par rapport à l’année 2023.
Le rapport montre que les domaines où l’Algérie réalise de meilleurs résultats sont le capital humain et la recherche, l’infrastructure, les institutions et la production créative. Les dépenses en matière d’éducation, la formation brute de capital et les diplômés en sciences et en ingénierie sont les indicateurs où l’Algérie performe le mieux. Alger est classée 12e pôle scientifique et technologique en Afrique.

F. B.

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