Lithium et foncier économique : Le gouvernement fouille les dossiers

Le lithium et le foncier économique ont été au menu de la réunion du gouvernement de mercredi dernier, présidée par le Premier ministre, conformément aux orientations du président de la République qui accorde un intérêt certain à ces deux dossiers importants dans la promotion des investissements et le développement de l'économie nationale.

Pour la filière de lithium, qui peut générer plus de 50.000 emplois directs et 100.000 emplois indirects, l'Exécutif a entendu une communication sur la feuille de route visant l'exploitation du potentiel minier national, ainsi que le développement d'un réseau pour la domiciliation de la valeur ajoutée dans le processus de la valorisation de cette ressource «clé», dans le cadre de la transition énergétique mondiale. Et pour cause, l'Algérie ambitionne de mettre à profit les formidables potentialités dont elle dispose en matière de lithium, pour créer un tissu industriel permettant de fabriquer localement des batteries lithium, grâce aux ressources minières, notamment le fer et le phosphate. C'est d'ailleurs dans ce sens que le chercheur et scientifique algérien, le Pr Karim Zaghib, a été reçu par le Président Tebboune, lequel a écouté attentivement ses propositions et, surtout, lui a exprimé le soutien et la volonté du gouvernement à réunir tous les moyens, pour réussir ce pari dont les dividendes sur notre économie ne peuvent être que bénéfiques. En effet, les batteries lithium sont utilisées dans les véhicules électriques, pour le stockage d'énergie et dans plusieurs industries à travers le monde, comme l'a expliqué le Pr Zaghib, dont les discussions étaient en bonne voie avec le ministère de l'Énergie et des Mines, et le groupe Sonarem, pour la production, dans un premier temps, de l'acide phosphorique, avant la production de batteries lithium. Un mémorandum d'entente de coopération pour le développement de la filière a même été signé, dans le but de définir le cadre de la coopération scientifique et technique. S'agissant du foncier économique, le gouvernement s'est penché, lors de sa réunion hebdomadaire, sur les mécanismes devant garantir son activation «totale», afin de réaliser les projets d'investissement, notamment en ce qui concerne le guichet unique, en vue de «faciliter» l'acte d’investissement. À cette occasion, l'Exécutif a examiné les mesures prises par les trois agences foncières spécialisées, à l'effet de mettre à la disposition de l'Agence algérienne de promotion de l'investissement, le foncier industriel, touristique et urbain, avec la mise en place d'un cadre «approprié», pour «lever» les obstacles entravant l'aménagement des zones industrielles et touristiques. L'autre dossier phare évoqué par le gouvernement, le baccalauréat professionnel qui figure parmi les recommandations issues des assises nationales du secteur de la Formation et de l'Enseignement professionnels. S'inscrivant dans une «vision globale» visant la «promotion et la valorisation» de l'enseignement professionnel, cet examen aspire à «accompagner» la dynamique que connaît l'économie nationale, à travers la formation et la mise à disposition d'une main-d'œuvre «qualifiée» et «capable» de «répondre aux exigences du marché du travail». Le bac professionnel sera introduit en Algérie, à partir de la prochaine rentrée professionnelle de septembre 2025, selon le ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels. Les premiers diplômes seront donc attribués en 2028 et les épreuves seront lancées le même jour que le bac de l'Éducation nationale. Pour cette première année, cinq filières seront ouvertes, toutes se rapportant à des secteurs aussi stratégiques les uns que les autres. Il s’agit de l'énergie et environnement, industries manufacturières, électronique et mécanismes, mécanique et électromécanique, et agriculture, qui seront dispensées, dans une première étape, au niveau de 13 wilayas. La réunion du gouvernement a, par ailleurs, examiné l'état d'avancement du programme de développement et de réhabilitation des stations d'épuration des eaux usées, qui vise à protéger l'environnement contre la pollution, à préserver la santé des citoyens, ainsi qu'à accroître le volume des eaux traitées, en vue de leur réutilisation dans les secteurs agricole et industriel. Et là aussi, il s'agit de la mise en œuvre des directives du chef de l'État. Enfin, l'Exécutif a suivi le taux d'avancement de la réalisation de certains grands projets d'infrastructures sanitaires et sportives, en «veillant au respect des délais impartis», et appelé les secteurs concernés à assurer l'exploitation de ces structures, ainsi qu'à fournir les équipements nécessaires à leur fonctionnement, dès leur réception.

S. A. M.

Multimedia