Le vice-président de la Banque mondiale pour la région Moyen-Orient, Afrique du Nord, Afghanistan et Pakistan (MENA) : «La Banque mondiale prête à accompagner l’innovation verte»

Ph : B. B.
Ph : B. B.

Le vice-président de la Banque mondiale pour la région Moyen-Orient, Afrique du Nord, Afghanistan et Pakistan (MENA), Osman Dion, a adressé un message fort à l’Algérie en s’adressant à KaouterKrikou, ministre de l’Environnement et de la Qualité de la vie, à l’occasion de l’ouverture d’une session scientifique dédiée à l’accompagnement des start-up spécialisées dans l’environnement, organisée sous le thème «Innovation verte… un environnement durable et constructif», lors du troisième jour de la 4ᵉ Conférence africaine des start-up.

«Le Groupe de la Banque mondiale — et je suis heureux d’être ici pour vous le réaffirmer — est prêt à travailler avec vous, sous votre leadership, Madame la ministre, pour soutenir l’innovation verte et les chaînes de valeur durables, pour financer les compétences et les investissements nécessaires, pour aider les gouvernements à concevoir des politiques qui orientent les capitaux vers les solutions durables.» Et d’ajouter : «Nous développons aussi la finance verte et bleue pour débloquer les investissements de long terme.» «Grâce à l’impulsion de l’Algérie, la région se rassemble autour de ces enjeux», poursuit-il, soulignant que «l’Algérie dispose d’une jeunesse talentueuse, d’institutions engagées et d’un écosystème riche en potentiel pour les solutions fondées sur la nature et les filières vertes». À ce propos, il précise : «Ce que je vois ici, notament dans vos universités, vos startups, vos communautés, confirme que la transition est en marche. Et cette transition sera décisive pour l’Afrique.» «Alors avançons, avançons plus vite, et avançons ensemble. Transformons l’innovation verte en emplois, en résilience et en prospérité durable pour l’Algérie et pour l’Afrique», a-t-il ajouté. S'exprimant sur sa participation à la rencontre, Osman Dion a fait part de sa joie d’y prendre part, soulignant l’honneur de revenir à Alger pour un «échange consacré à l’une des grandes opportunités de notre époque : stimuler l’innovation au service d’un développement environnemental durable». Il a indiqué que «l’urgence climatique se fait sentir dans toute notre région.

Les familles sont confrontées aux incendies, à la dégradation des terres, à la pollution et au manque d’eau. La pollution atmosphérique, à elle seule, coûte chaque année près de 2 % du PIB régional. Les déchets augmentent rapidement, près de 2 kg par habitant et par jour, provoquant des pertes économiques de plusieurs milliards. Le climat se réchauffe plus vite que la moyenne mondiale, et cette zone abrite désormais 12 des pays les plus exposés au stress hydrique après le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. La dégradation des terres et des forêts fragilise la sécurité alimentaire et hydrique». Pour autant, a-t-il souligné, «ces pressions, aussi sérieuses soient-elles, peuvent devenir des catalyseurs pour créer de nouveaux marchés, de nouveaux modèles économiques et de nouvelles technologies.

La visite des stands et des innovations présentées aujourd’hui me donne de l’espoir. Et j’aimerais dire : gardons cet espoir vivant». Osman Dion a dégagé plusieurs enseignements majeurs, affirmant que «l’innovation ne se limite pas aux technologies de pointe. Elle commence souvent par une question simple : Pourquoi faisons-nous les choses de cette manière ?» Il a expliqué que la transformation numérique et l’ingéniosité locale peuvent générer de nouveaux revenus pour les petits producteurs et ouvrir la voie à de nouvelles chaînes de valeur. «Ce qui paraît modeste peut devenir de grande ampleur lorsque les réglementations, les normes et le financement s’alignent», a-t-il soutenu. Évoquant des exemples concrets, il a expliqué que «dans plusieurs pays, les écosystèmes naturels ne sont pas seulement des ressources écologiques : ce sont de véritables moteurs économiques».

Abordant le cas algérien, il a souligné que les incendies ont provoqué des pertes humaines et environnementales importantes, notamment en 2021, mais que les efforts engagés démontrent qu’une gouvernance renforcée, des systèmes d’alerte et de prévention, ainsi que le développement de filières telles que les plantes aromatiques, le miel ou les produits forestiers, peuvent à la fois préserver les paysages et créer de nouvelles sources de revenus. «Chaque dinar investi dans la prévention permet d’en économiser quinze en lutte contre les incendies. C’est cela : une innovation environnementale au service de l’humain», a conclu Osman Dion sur ce volet.

S. B.

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