
Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Abdelbaki Benziane, a affirmé, hier, que son secteur œuvre à construire une nouvelle université.
S’exprimant devant la commission de l'éducation, de la Formation de l'enseignement Supérieur et de la recherche scientifique, et des affaires religieuses, au Conseil de la Nation, il a expliqué que le processus de réforme de l'université se déroule selon une feuille de route qui fixe les priorités du secteur à mettre en œuvre à court et à moyen terme.
Parmi ces priorités figure la révision du cadre juridique et réglementaire régissant le secteur. Il s’agit de revoir de manière globale la loi d’orientation sur l’enseignement supérieur et la recherche scientifique, en prévision de l'élaboration du kit réglementaire relatif aux statuts particuliers des universités et écoles supérieures.
Le deuxième axe concerne la révision de la carte des formations universitaires, la diversification des modes d’enseignement, et l’introduction de nouveaux modèles innovants de formation, tels que l’enseignement à distance et la formation en alternance.
La feuille de route comprend également l’institutionnalisation de la relation entre l’université et l’entreprise à travers l’activation des espace de communication avec l’environnement économique et social pour appuyer les stages des étudiants en milieu professionnel, renforcer la formation appliquée et intégrer la responsabilité sociale de l’université afin de contribuer au développement socio-économique et à la création de richesse et accompagner le développement durable. M. Benziane a également fait état du projet de création d’une agence indépendante d’accréditation qui devrait contribuer à la mise en place d’un système national intégré garantissant la qualité dans l’enseignement supérieur et la recherche scientifique conformément aux références internationales.
Récompenser les chercheurs
M. Abdelbaki Benziane a annoncé que le secteur procèdera dès 2021 à la mise en œuvre d’un plan de développement pluriannuel qui comprend 750 projets de recherche relatifs à trois programmes prioritaires dans la sécurité alimentaire, la santé publique et la sécurité énergétique à travers le développement des énergies renouvelables.
Le ministre a indiqué qu'un projet de décret exécutif est en cours d'élaboration pour récompenser les chercheurs fixant les critères incitatifs pour impliquer les laboratoires de recherche dans les activités économiques et encourager tous les participants aux programmes nationaux de recherche.
il s'agit de consacrer une récompense financière au profit des enseignants-chercheurs, des chercheurs permanents, des cadres de différents secteurs et des chercheurs algériens à l'étranger, ainsi que les professionnels des secteurs d'activité concernés par la mise en œuvre de projets de recherche. Le secteur œuvre à la mise en place d’une nouvelle gouvernance basée sur la généralisation de l’usage des technologies numériques. «2020 a connu un saut qualitatif dans la modernisation d’opérations administratives et organisationnelles». Le ministre citera à titre d'exemple la mise en place d’un portail numérique de recrutement dédié aux enseignants chercheurs ainsi que d’autres plateformes d’authentification des diplômes, et la prise en charge des préoccupations de la communauté universitaires.
Le ministre a fait savoir également que le secteur a entamé la réforme du système des œuvres universitaires dans le but d'améliorer la qualité de service dans l’hébergement, la restauration, le transport, les activités sportives et culturelles ainsi que la couverture sanitaire. «Un groupe de travail spécialisé a été installé pour proposer un projet de réforme des services universitaires selon une vision globale et participative».
28 brevets déposés à l’INAPI
Le ministre annoncera que 28 brevets ont été déposés à l'Institut national algérien de la propriété industrielle (INAPI), tandis que 23 centres de recherche d'excellence ont été créés au niveau des institutions universitaires. Il faut ajouter le développement d'applications permettant de diagnostiquer l'épidémie du Covid-19, la création de 11 laboratoires de recherche au niveau universitaire pour détecter le Coronavirus, ainsi que l'octroi par l'Unité de recherche en technologies industrielles de la norme de qualité pour la conception de modèles de respirateurs artificiels par des universités et centres de recherche.
Par ailleurs, un accord de partenariat a été conclu entre le ministère de l'Enseignement supérieur et Pfizer Farm Algérie afin de développer la formation et la recherche dans les domaines de la pharmacie industrielle et des biotechnologies. 30 incubateurs et 11 plateformes technologiques ont été créés au sein des universités et des instituts de recherche.
Salima Ettouahria