L’UE et la crise énergétique : «L’Algérie, une alternative sérieuse»

Le président du Conseil européen, Charles Michel, s’est rendu à Alger, hier, où il a été reçu en audience par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune.

Selon l'agence de presse allemande DPA, leur entretien devait porter sur la crise énergétique entraînée par le conflit ukrainien, alors que les pays européens sont en quête du gaz russe après la menace d’un arrêt total des livraisons par la Russie. Interrogé sur cette question d’actualité, le Pr M’hamed Hamidouche, expert international, a indiqué à El Moudjahid, que «l’économie d'un pays est en corrélation étroite avec l’énergie quel que soit le pays», soulignant que «le problème pour les Européens, c’est d’assurer l’approvisionnement en pétrole et gaz, qui assure à la fois la constitution des stocks stratégiques et commerciaux, à un prix abordable, afin d'éviter l'inflation tirée par la hausse de l'énergie. Une situation non anticipée par les pays de l'UE, «car les pays membres croyaient à une guerre courte et que les sanctions fléchiront la Russie», a-t-il commenté. «Comme ce n'est pas le cas, les stocks de gaz sont assurés jusqu'à la fin d'année. Et il faut assurer l'hiver, sinon des restrictions en fourniture de gaz seront actionnées, en plus de prioriser les ménages et/ou les entreprises», a rajouté cet expert. «L'Algérie est une alternative pour tout plan ou démarche européen», analyse-t-il. M. Hamidouche revient, à ce titre, sur les exportations gazières en Algérie. Selon lui, «l'Algérie, en matière de livraison de gaz, se base sur des contrats à long terme. Ce qui implique que les décisions prises seront des avenants aux contrats en vigueur, engageant l'Algérie à faire plus d'efforts dans sa production. Et de poursuivre : «Pour le reste de ces pays, ils ont le choix via leurs compagnies de faire, en partenariat avec Sonatrach, l'exploration et l'exploitation du gaz, sachant que beaucoup d'experts américains ont confirmé que l'Algérie possède des gisements de gaz de schiste au rang des cinq premiers pays au monde.» En conséquence, enchaîne-t-il, «le partenariat dans ce domaine avec l'Algérie est très rentable et sans risque, il reste à ces pays de privilégier le court et le long termes». Pour rappel, la visite du président du Conseil européen en Algérie intervient une dizaine de jours après la visite du Président français, Emmanuel Macron, et deux mois après celle du Premier ministre italien, Mario Draghi. La visite de ce dernier à Alger a été couronnée par la signature de 15 mémorandums d'entente et accords de coopération dans plusieurs domaines importants, dont la coopération industrielle et énergétique, les énergies renouvelables et le développement des investissements. S’agissant du renforcement de la coopération énergétique entre les deux pays, Mario Draghi avait affirmé que l'Algérie est devenue le premier fournisseur de l'Italie en énergie, sachant que le groupe pétrolier Sonatrach avait augmenté le volume de ses approvisionnements en gaz à l'Italie de 4 mds de m3 supplémentaires. Hier, le Président Tebboune, qui s’est entretenu par téléphone avec son homologue italien, Sergio Mattarella, ont échangé des vues sur les relations bilatérales exceptionnelles entre les deux pays. En mai dernier, le Président Abdelmadjid Tebboune a renouvelé, lors de son déplacement en Italie, «l’engagement de l’Algérie à satisfaire tous les besoins énergétiques de l’Italie». Les Italiens veulent obtenir «la livraison de 10 milliards de mètres cubes de gaz supplémentaires», sachant qu’en 2021, l’Algérie a acheminé, via le gazoduc transméditerranéen, un total de 22 milliards mètres cubes de cette énergie. En avril dernier, Sonatrach et le groupe italien Eni ont signé un accord dans le domaine du gaz. Outre cet accord, le Président Tebboune avait fait état, en mai dernier à Rome, de la proposition de l'Algérie de réaliser un câble sous-marin entre l'Algérie et l'Italie, en vue d'approvisionner l'Italie et une partie de l'Europe en énergie électrique. Concernant les énergies renouvelables, le chef de l'État avait annoncé le lancement par les deux pays de la production de panneaux solaires dans la wilaya de Sidi Bel-Abbès et d'autres produits par deux sociétés, algérienne et italienne. Pour ce qui est de la France, des annonces ont été faites, tout dernièrement, sur une possible augmentation des livraisons de gaz algérien en direction de ce pays. Selon Europe 1, «l’Algérie aurait donné son accord verbal pour accroître ses livraisons à destination de la France, mais rien n’est confirmé». En tout cas, selon cette source, «les livraisons pourraient augmenter de 50%». Ces annonces ont été faites, juste après la visite du Président français Emmanuel Macron en Algérie, le 25 août dernier.

Samia Boulahlib

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Arkab : «La production pétrolière de l’Algérie s’établira à 1,055 Mb/j en octobre»

La production pétrolière de l'Algérie s'établira à 1,055 Mb/j en octobre prochain, a indiqué, hier à Alger, le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab. Ce seuil de production de pétrole pour l'Algérie pour le mois d'octobre vient en application de la décision prise, lors de la 32e réunion ministérielle Opep-Non Opep (Opep+), tenue par visioconférence hier. Regroupant les 23 pays (13 pays de l’Opep et 10 pays non-Opep) signataires de la Déclaration de coopération, cette réunion a été consacrée à l’examen de la situation du marché pétrolier international et ses perspectives d’évolution à court terme. La réunion de l'Opep+ a été précédée par les travaux de la 44e réunion du comité ministériel conjoint de suivi (JMMC).

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