Coopération Algérie - UE : Les pistes d’une redynamisation

L’Algérie et l’Union européenne ambitionnent d’insuffler une nouvelle dynamique plus qualitative et plus consistante à leurs relations de coopération, à même de les hisser au rang de leurs attentes mutuelles, des enjeux et défis actuels et à venir, au double plan régional et international.

À la faveur de l’audience accordée par le président de la République, mardi dernier, au chef de la délégation de l’UE en Algérie, il semble loisible d’affirmer qu’une nouvelle page de coopération plus consolidée entre l’Algérie et l’UE s’ouvre, avec l’engagement des deux parties «d’exploiter de nouvelles pistes supplémentaires pour de nouveaux projets dans tous les domaines».
Au sortir de cette audience, Thomas Eckert, qui a mis en relief «l’important potentiel dont disposent l’Algérie et l’Union européenne pour une relation plus approfondie à l’avenir». 
Depuis l’élection du Président Tebboune en 2019 et le processus de réformes qu’il a initié pour une gouvernance rénovée et une démocratie plus raffermie, les rapports entre les deux parties ont évolué sur la base du respect des principes de l’État et des institutions, ainsi que dans la préservation des intérêts de chacune des deux parties. Le renforcement des relations entre l’Algérie et ses partenaires européens, et la relances des investissements dans différents domaines avaient constitué, en outre, le principal objectif de la tournée que le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, avait effectuée l’année dernière dans plusieurs capitales européennes.
Sur un autre volet, si l’on vient à énumérer les perspectives de coopération entre l’Algérie et l’Union européenne, celles-ci sont aussi nombreuses que variées. Elles portent aussi bien sur l’approfondissement sur le dialogue politique et sécuritaire, lequel revêt une dimension stratégique, que la gouvernance et les droits fondamentaux, le domaine énergétique, le développement socioéconomique, l’environnement et les changements climatiques, l’amélioration du climat d’affaires, la migration et le dossier de la mobilité. Les questions relatives à la diversification économique, au développement des start-up, de la PME-PMI, du tourisme, de la promotion de l’économie circulaire et de l’intelligence artificielle, ainsi que des programmes d’appui à la modernisation de la gestion de la finance publique sont aussi autant de sujets majeurs à inscrire en bonne place dans la redynamisation des relations algéro-européennes, de manière à satisfaire les attentes des deux parties.
 
La révision de l’Accord
d’association, une nécessité

Une redynamisation qui souligne la nécessité d’une révision approfondie de l’Accord d’association qui lie l’Algérie à l’Union européenne et qu’il faudrait réexaminer «clause par clause, en fonction d’une vision souveraine et d’une approche gagnant-gagnant, comme l’a instruit le Président Tebboune qui a mis l’accent, à ce propos, sur l’intérêt de préserver et de promouvoir le produit national, en vue de créer un tissu industriel et des emplois». «Tout accord économique doit être mutuellement bénéfique», avait affirmé le chef de l’État.
Expert en géopolitique et en géoéconomie, Arselan Chikhaoui relève deux caractéristiques majeures distinguant l’importance de la relation entre l’Algérie et l’UE. La première est celle de la proximité géographique, et la seconde met en relief la position géostratégique de notre pays au niveau du bassin méditerranéen en tant que «porte de l’Afrique». Et d’ajouter : «Le président de la République, M. Tebboune, a réaffirmé à maintes reprises l’appartenance de l’Algérie à son espace naturel qu’est la Méditerranée, avec sa profondeur stratégique africaine», a indiqué l’expert, expliquant que l’Algérie développe et consolide ses traités d’amitié, de voisinage et de coopération, ainsi que ses partenariats stratégiques avec les pays du bassin méditerranéen. Et de poursuivre : «Avec ses 46.000 km de côtes et ses ressources sous-marines uniques, la Méditerranée représente la cinquième économie de la région en termes de PIB. Aujourd’hui, la croissance bleue nous indique qu’elle est une source inépuisable de richesses. Les activités liées aux océans en Méditerranée génèreraient une valeur économique annuelle de plus de 500 milliards d’USD, selon le Boston Consulting Group (BCG).»
Pour Chikhaoui, l’importance de la Méditerranée est illustrée également par le fait que bien que la mer constitue moins de 1% de l’océan mondial, elle représente 30% du produit marin brut mondial. «Il est, ainsi, admis que les industries de l’économie bleue continueront de soutenir la croissance des autres secteurs d’activité économique de la région, à la fois en termes de valeur ajoutée et d’emploi», a-t-il appuyé.

Karim Aoudia

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