
En présence du ministre des Moudjahidine et des Ayants droit, Laïd Rebiga, et du ministre de la Jeunesse, chargé du Conseil supérieur de la jeunesse, Mustapha Hidaoui, la wilaya de Mostaganem a abrité, hier, les cérémonies officielles de la Journée nationale des Scouts musulmans algériens (SMA), marquant le 84e anniversaire de la mort du martyr Mohamed Bouras, fondateur du mouvement scout en Algérie.
Cette commémoration nationale, placée sous le haut patronage du président de la République, s’est tenue sous le slogan «Le scout algérien : renouvellement de l’engagement et continuité du message». La journée a débuté par une cérémonie de recueillement au cimetière des martyrs de Sidi Ali, en présence des deux ministres, du wali, Ahmed Boudouh, du commandant général des Scouts musulmans algériens (SMA), Abderrahmane Hamzaoui, ainsi que d’une importante délégation. Après une minute de silence et la récitation de la Fatiha à la mémoire des martyrs de la Révolution, le drapeau national a été levé dans un moment de grande solennité et de respect, symbolisant la fidélité aux sacrifices de ceux qui ont offert leur vie pour la patrie. La suite des festivités s’est déroulée à la maison de la Culture Ould Abderrahmane-Kaki, où la célébration nationale de cette jourtée a été officiellement lancée, dans une ambiance empreinte de fierté nationale. Dans son allocution, Ahmed Boudouh a salué une «date profondément ancrée dans la mémoire du peuple algérien», insistant sur le rôle de Mohamed Bouras, qu’il a qualifié de «fondateur d’une école du patriotisme et du militantisme contre le colonisateur». Il a rappelé que «la contribution des Scouts musulmans algériens a été essentielle dans l’éveil de la conscience nationale chez les jeunes», soulignant que cette organisation historique a joué un rôle déterminant dans la résistance contre le colonialisme français. De son côté, le commandant général des Scouts musulmans algériens (SMA), Abderrahmane Hamzaoui, a affirmé que «cette occasion représente un engagement renouvelé, pour préserver le legs des martyrs, poursuivre l’œuvre éducative et former des générations, qui aiment leur patrie et sont prêtes à se sacrifier pour elle». Il a aussi souligné l’adhésion croissante au mouvement, qui dépasse désormais les 300.000 membres, avec pour ambition d’atteindre le million de scouts dans les prochaines années, conformément à la vision du président de la République. Le ministre de la Jeunesse, chargé du Conseil supérieur de la jeunesse, Mustapha Hidaoui, a salué, à son tour, cette organisation «chère au cœur de tous les Algériens», la qualifiant de «véritable école du patriotisme et de l’engagement national». «Nous rendons hommage aujourd’hui à l’une des organisations les plus chères aux Algériens, une école solide de citoyenneté, de patriotisme et de transmission des valeurs révolutionnaires à la jeunesse», a-t-il déclaré. Pour sa part, le ministre des Moudjahidine et des Ayants droit, Laïd Rebiga, a souligné que «le mouvement des scouts, depuis sa création, a représenté une véritable école nationale fondée sur les valeurs de service, d’intégrité et de discipline». Il a salué le rôle du martyr Mohamed Bouras, «l’un des premiers à saisir, par sa clairvoyance et son patriotisme, la portée éducative et nationaliste de l’action scoute, qu’il transforma en acte militant, pour former les hommes de la Révolution ».
Y. H.
Mohamed Bouras : Le serment scout
Le 27 mai, l’Algérie salue les pionniers de la patrie et célèbre une école de patriotisme enracinée dans la lutte et la transmission. Son parcours rappelle que chaque foulard porté dans les années 1940 et 1950 pouvait dissimuler un futur combattant, un futur martyr. Instituée par le chef de l’État, M. Abdelmadjid Tebboune, et consacrée par le décret présidentiel n°21-172 du 28 avril 2021, la Journée nationale des Scouts musulmans algériens (SMA), célébrée chaque 27 mai, dépasse le cadre d’une simple commémoration. La Journée consacre tout bonnement une école patriotique forgée dans les épreuves de l’Histoire, un socle d’engagement civique et une pépinière de résistants. Cette date historique marque ainsi l’anniversaire de l’exécution du fondateur du mouvement scout algérien, Mohamed Bouras, «pendu» à Hussein Dey (Alger), le 27 mai 1941. Mais au-delà de l’homme, c’est tout un esprit de mobilisation nationale et de formation silencieuse à la lutte qui est honoré. Mohamed Bouras, né à Miliana, dans la wilaya de Aïn Defla, en 1908, avait compris très tôt que, pour libérer un peuple, il fallait d’abord éduquer sa jeunesse, la structurer et l’éveiller à sa propre identité. En fondant, dès 1935, le premier groupe «El-Falah», puis en unifiant les différentes sections à travers la Fédération des Scouts musulmans algériens, en 1939, l’homme jetait les bases d’un mouvement d’avant-garde. Derrière les randonnées, les chants... et les veillées, se préparait ainsi un engagement plus profond, une initiation à la liberté et au sacrifice. Le scoutisme n’était pas un loisir. C’était une école de la dignité. Ce creuset éducatif a vu émerger les figures les plus marquantes de la guerre de Libération nationale. Didouche Mourad, Larbi Ben M’hidi, Ahmed Zabana, Badji Mokhtar, Zighoud Youcef, M’hamed Bouguerra..., tous sont passés par les rangs des scouts. Ils y ont appris la discipline, le sens du collectif, mais surtout l’abnégation. À travers les SMA, le combat pour l’indépendance avait déjà commencé bien avant 1954. Il s’est joué dans le silence des bivouacs, dans la fermeté d’un salut, dans le serment scout : «Être prêt» à servir, à se dresser, à transmettre. Aujourd’hui encore, cette mission trouve un écho profond dans les esprits.
A.F.