Journée mondiale de la radio : Dissiper la confusion

Le 13 février 2023 marque la 12e édition de la Journée mondiale de la radio. Elle a été en effet proclamée en 2011 par les États membres de l’UNESCO et adoptée l’année d’après par l’Assemblée générale des Nations unies (ONU) en tant que Journée internationale. Cette année, le thème générique est «Radio et Paix». 

Les spécialistes estiment que l’avenir de la radio, tout comme celui des autres médias, est compromis par la main des politiques, qui en font leur instrument de propagande au péril de la délibération démocratique. Pour le Dr Yedroudj Lakhdar, sociologue des médias, «la police de la pensée qui s’abattait sur les médias est dépassée par la vitesse de dissémination des messages, et l’accélération des rythmes technologiques», mais elle reste, dit-il, «efficace» dans la répression et les atteintes à l’homme». 
En effet, l’intention des autorités publiques de mettre de l’ordre au sein du secteur médiatique se confirme. Les projets de loi sur l’information et l’audiovisuel visent à assurer «un environnement professionnel ‘’encourageant’’ les employés du secteur et qui ‘’répondent aux attentes’’ du citoyen et à ‘’son droit’’ à l’information.
Maintenant que les réseaux sociaux numériques absorbent la masse d’audience de la radio et des médias dits classiques, le journalisme traverse une crise multidimensionnelle», regrette le spécialiste, affirmant que le pouvoir technologique pointe son bout de nez et rejoint les «deux ennemis ontologiques», à savoir le pouvoir politique et le pouvoir économique. Et d’ajouter : «Le journalisme n’est pas la communication, mais sa raison d’être réside dans la recherche et le traitement de l’information. Le médium radio se base sur un principe sacré, soit le contact avec le réel et le recul analytique.» Rappelant que «le métier de journaliste ne peut être confondu avec celui d’attaché de presse ou d’agent de communication ou d’influence», il explique que la radio reste un média «important» qui joue un rôle de «cohésion» et «déterminant» pour l’intégration sociale et communautaire, observant qu’il s’adresse à un «large public».
«Le message radiophonique fortifie le sentiment d’appartenance de l’individu et des groupes sociaux. Mais il faut se référer au réel pour constater que certains médias, propriété des groupes et hommes d’affaires, se sont interposés entre le public et l’Etat au point de créer un mur épais qui empêche le public d’accéder à l’information, et ne devenir en réalité que les représentants des intérêts des propriétaires», constate le Dr Yedroudj.

Tahar Kaidi 

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