
C’est dans la perspective de consolider le partenariat que le Haut Représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, vice-président de la Commission européenne, Josep Borrell, effectue à partir d’hier une visite de deux jours en Algérie, a indiqué hier un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger.
Au cours de cette visite, la première du genre de M. Borrell en Algérie depuis sa prise de fonction en décembre 2019, «le Haut Représentant de l’UE sera reçu en audience par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, ainsi que par le Premier ministre, M. Aïmene Benabderrahmane», est-il mentionné.
Selon le texte du ministère, «la visite du Haut représentant de l’UE s’inscrit dans le sillage de la visite en Algérie du président du Conseil européen, M. Charles Michel, effectuée en septembre 2022, marquant la volonté de l’Algérie et l’UE de rehausser leur coopération dans tous les domaines». Il est plus que sûr que l’accord d’association signé entre l’Algérie et l’Union européenne en 2002, qui a révélé depuis longtemps des failles qui appellent à des réajustements, sera évoqué. Faire de la Méditerranée un espace de paix et de prospérité pour les pays des deux rives appelle également à un traitement des crises qui prenne en compte plusieurs paramètres.
L’émigration clandestine, la sécurité au Sahel, la question du Sahara occidental dont on voit maintenant comment des eurodéputés ont été corrompus pour intervenir de façon illégale dans ce dossier, ne peuvent être évacuées. Il faut dire que l’Union européenne avait intensifié ses relations avec l’Algérie depuis plusieurs mois déjà, en raison de l’augmentation croissante de la demande sur le gaz, induite par la guerre en Ukraine. D’ailleurs, la dernière visite de la Commissaire européenne à l’Energie, Kadri Simson à Alger, a confirmé cette tendance en déclarant que «l’Algérie est un partenaire d’exportation digne de confiance». La coopération gazière est le premier maillon central, avait-t-elle dit, sur lequel devra se baser particulièrement le partenariat entre les deux parties. Bruxelles tente actuellement de trouver des alternatives et des solutions qui manquent dans le système énergétique de l’UE.
Il s’agit, précise-t-elle, d’un «approvisionnement important en gaz qui doit être remplacé. Et l’Algérie est un partenaire énergétique international fiable». Dans le cadre d’un partenariat mutuellement bénéfique, Mme Simson avait parlé d’ «opportunité unique pour les fournisseurs de gaz comme l’Algérie». «C’est l’occasion pour l’Algérie de renforcer son rôle sur un marché qui, d’ici 2030, devrait encore dépendre à 90 % des importations de gaz», a-t-elle indiqué, avant d’ajouter que «notre objectif est de créer des liens concrets, des relations d’affaires durables, de favoriser la confiance et d’aider à définir ce que tous les acteurs et parties prenantes peuvent faire pour renforcer les liens entre les entreprises algériennes et européennes dans le secteur de l’énergie».
Ces propos avaient déjà été confirmés par le président du Conseil européen, Charles Michel, qui avait indiqué, lors de sa visite à l’automne dernier, que l’Algérie était un partenaire fiable en matière d’énergie, tout en soulignant la nécessité de réviser l’Accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne (UE) en identifiant les priorités conjointes, dans l’intérêt mutuel des deux parties.
«Nous avons considéré que dans les circonstances internationales que l’on connaît, la coopération énergétique est évidemment essentielle, et nous voyons en l’Algérie un partenaire fiable, loyal et engagé», a déclaré à la presse M. Michel, à l’issue de l’audience que lui a accordée le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune. Le président du Conseil européen a dit avoir eu un entretien «extrêmement fructueux, tourné vers l’avenir» avec le Président Tebboune, relevant que les deux parties «partagent une ambition commune de donner un nouvel élan à la qualité des relations entre l’Algérie et l’UE».
Le responsable européen a, en outre, souligné que l’Algérie et l’UE ont «une ambition commune pour la stabilité, la sécurité et la prospérité».
A ce titre, il a indiqué avoir évoqué avec le Président Tebboune «un certain nombre de situations liées au voisinage et au contexte géopolitique». Et c’est également ce que compte faire Josep Borell au cours de cette visite, puisqu’il s’agit aussi pour les deux partenaires, «d’examiner les questions régionales et internationales d’intérêt commun, au premier rang desquelles figurent le Sahel, la Libye, le Sahara occidental et la question palestinienne», comme l’a souligné le communiqué des AE. Les entretiens bilatéraux devraient porter en outre sur la perspective de «poursuivre le dialogue politique entre les deux parties et de faire le bilan de la coopération et les perspectives de son approfondissement, dans le cadre d’une mise en œuvre équilibrée et adaptée de l’Accord d’association Algérie-UE».
Amel Zemouri