Intelligence artificielle : Pour une transformation réelle de l’économie

L’Algérie se dotera prochainement d’une école nationale supérieure de l’intelligence artificielle, une décision approuvée en Conseil des ministres.
L’experte dans les questions économiques et sociales Nacera Haddad estime que la décision sera une occasion de rentabiliser le retard accumulé dans la gouvernance de l’économie nationale et la gouvernance des entreprises en allant vers les technologies modernes. «L’Algérie est très loin de cette révolution technologie». Elle affirme que l’introduction de l’intelligence artificielle va permettre une transformation réelle dans l’économie et dans la société en général. «Le Président de la République a, dès sa prise de fonction, commencé par la numérisation de l’ensemble de l’administration et des principales transactions économiques et commerciales, au niveau des banques ou de l’administration», a précisé l’experte, l’intelligence artificielle étant une étape supplémentaire permettant d’atteindre un niveau de traitement des données à travers la mise en place des systèmes d’aide à la décision les plus efficaces possibles pour gagner du temps. Selon l’intervenante, l’intelligence artificielle est une révolution technologique qui touche l’ensemble des secteurs d’activités de par le monde, en général, et dans les pays les plus avancés dans le domaine. «L’intelligence artificielle touche en priorité les secteurs sur lesquels nous avons besoin de construire de la compétitivité par la rapidité de traitement, par l’efficacité de la prise de décision de manière générale dans la santé, la sécurité et l’industrie». Elle a, par ailleurs, fait savoir que toutes les entreprises qui ont intégré l’intelligence artificielle dans leur mode de fonctionnement et dans leur processus industriel de gestion ont enregistré une augmentation de leurs revenus estimée à plus 40% et réussi à réduire leurs prix de revient et les coûts de production de plus de 35%. «Les pays qui se sont appropriés cette révolution technologique sont des pays qui vont accumuler des avancées concurrentielles notables et notoires». L’intelligence artificielle est un nouveau monde qui s’ouvre à nous et auquel on doit absolument s’accrocher. «On ne doit pas être exclu de cette révolution ou rester en marge du monde moderne qui se développe et qui fonctionne avec cette nouvelle technologie», a noté Mme Haddad, relevant la nécessité d’accélérer le processus de développement et d’introduction de l’intelligence artificielle. Elle mettra l’accent sur l’intérêt des liens de partenariat avec les pays en avance dans le domaine pour pouvoir accrocher les universités et les centres de recherche et d’excellence de manière à acquérir les compétences afin de développer cette technologie et de l’appliquer aux secteurs sur lesquels nous avons besoin de construire de la compétitivité et d’augmenter la sécurité des transactions et des opérations. Il dira que le président Tebboune a eu tout à fait raison de booster la création d’écoles supérieures spécialisées, entre autres celle de l’intelligence artificielle. «Il va falloir que l’État s’investisse énormément dans ce domaine car il y va de la souveraineté du pays. C’est un investissement énorme de la part de l’Etat, mais le retour sur investissement est garanti et sera bénéfique en termes de sécurité sanitaire, sécurité alimentaire et de développement technologique». L’experte a indiqué que des décisions importantes ont été prises par le président de la République pour assurer la relance économique. «Ces décisions doivent être appliquées sur le terrain et il faut un accompagnement par la modernisation de l’administration qui fait face a la bureaucratie, en particulier». Mme Haddad mettra en exergue l’importance de faire de la liberté d’initiative et de l’entreprise une réalité quasi quotidienne pour permettre de booster l’investissement et d’attirer les IDE. Elle souligne l’intérêt de promouvoir le partenariat international pour le transfert de technologie et de savoir-faire et orienter l’investissement vers la valorisation des potentialités dans les coins les plus reculés du pays. «Il faut une relance économique qui valorise les spécificités territoriales dans chaque région du pays et avoir des plans de développement par territoire pour valoriser ces potentialités et développer le partenariat public-privé qui constitue un élément essentiel dans l’équation. L’experte évoque, par ailleurs, le rôle de l’Université et de la formation pour accompagner cette dynamique dans la montée des compétences à travers le développement de nouvelles disciplines et spécialités qui s’adaptent à la transformation future de la société pour répondre aux exigences de la population. L’université devrait porter à bras-le-corps cette problématique en valorisant et revalorisant certains métiers d’avenir pour pouvoir garder nos diplômés et combattre la fuite des cerveaux en créant le cadre idoine pour qu’ils restent dans leur pays et qu’ils puissent faire permettre à l’État ce retour sur investissement.

Kamélia Hadjib

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