
Elle fait actuellement couler beaucoup d'encre, alimente les plus grands fantasmes et les pires inquiétudes à mesure qu’elle se développe.
Parmi les interrogations majeures : son impact sur l’emploi. Selon une étude de la banque Goldman Sachs, l’Intelligence artificielle provoquera la suppression de 300 millions de postes. Pour combien de nouveaux métiers ? Vers où penchera la balance ? Qui pour arbitrer et accompagner cette mutation ? Des questions qui méritent réponses.
A l’appui de ceux qui s’inquiètent de son essor, l'IA pourrait accélérer les inégalités salariales, avec un effet négatif tout particulier sur les classes moyennes. Il y a également un risque de décrochage pour les pays les plus défavorisés. Ce sont surtout les travailleurs âgés qui vont payer le prix fort, car cette technologie aux capacités foudroyantes va demander de nouvelles compétences professionnelles.
Autre casse-tête et non des moindres, la fracture numérique va se creuser entre les pays du Nord et du Sud. En cause : le manque d’infrastructures et de compétences de travailleurs, mais également l’absence de cadres institutionnels dans les pays les moins développés.
Si l’on se fie à ces constatations, il est clair que l'IA représente une menace sérieuse pour le marché du travail. Toutefois, il est important de noter que ces mises en garde ne sont pas une fatalité, mais plutôt un appel à l'action pour les décideurs politiques, les entreprises et les individus.
Pour les plus optimistes, une révolution de cette nature créé de nouveaux emplois et améliorent ceux qui existent. On attend par exemple beaucoup de l'IA dans le domaine de la santé, un secteur où les besoins en personnel exploseront pour accompagner le vieillissement. Les postes de travail ne seront pas disqualifiés pour autant. La métamorphose sans cesse renouvelée par les nouvelles technologies ne signifie pas nécessairement la disparition pure et simple des emplois.
L'Intelligence artificielle est une opportunité pour de nombreuses personnes car elle génère de nouveaux emplois, affirme Daniel Gebler. Elle prend en charge les tâches répétitives et pénibles, ajoute-t-il.
Il est vrai, qu’aujourd’hui, l'IA remplace déjà les humains dans certains types d'activité, comme par exemple, une partie des tâches liées aux activités administratives et de bureau. Mais pas uniquement : robots manutentionnaires, androïdes, chatbots qui discutent avec des clients, programme informatique qui compose lui-même de la musique, voitures autonomes, autant d’innovations qui se multiplient.
Demain, l'IA devrait stimuler la productivité en supprimant les tâches routinières, mais les travailleurs devront s'adapter et monter en compétences pour faire face à de véritables défis.
En tout état de cause, les politiques publiques sont tenus de jouer un rôle crucial dans la manière dont l'IA impactera le marché de l'emploi. Des initiatives telles la formation continue, les incitations fiscales pour les entreprises qui investissent dans ce domaine de manière éthique et les réglementations sur l'automatisation peuvent aider à atténuer les effets négatifs. Ces politiques doivent être adaptées pour offrir la garantie d’une transition juste pour les travailleurs.
L'avenir dépendra donc de la façon dont les systèmes d'IA seront déployés.
M. B.