Intelligence artificielle : L’Algérie prend le taureau par les cornes

Devenue en très peu de temps un enjeu planétaire incontournable, l’intelligence artificielle (IA) s’impose désormais dans notre quotidien. L’IA est une technologie mise au point pour simuler l’intelligence humaine à travers des algorithmes. Elle vise à se rapprocher, le plus possible, du fonctionnement du cerveau humain, voire le surpasser.

Cette innovation fait également appel à un certain nombre d’éléments dont, entre autres, les bases de données (Data Base) ainsi que les systèmes et matériels informatiques performants. Partant de là, le contrôle de ce «nouveau pouvoir» est déterminant. En effet, inutile de dire que l’Intelligence artificielle pourrait-être l’arme d’une minorité contre une majorité d’autres Etats pour assurer une certaine domination économique, militaire, politique voir géopolitique. En d’autres termes, son utilisation malveillante pourrait faire de l’IA une arme de destruction massive et ouvrir grande la boîte de Pandore, constituant, ainsi, un risque pour la sécurité nationale et internationale. A ce propos, de nombreux experts insistent fortement sur l’impérieuse nécessité de mettre en place des gardes fous. Il ne faut donc pas perdre de vue que l’IA amplifie la virulence des cyberguerres et autres attaques cybernétiques ; le risque de perte de contrôle humain n’est aussi pas à exclure. Dans ce même ordre d’idées, on observe ces derniers jours à une véritable course où tous les coups sont permis pour détenir le monopole de cette technologie aux contours insaisissable. Les Etats-Unis ont annoncé le mois dernier un investissement colossal dans ce secteur de plus de 500 millions de dollars. Au même moment, dans la course à l’IA, la Chine réalise un retour remarqué et remarquable : fin décembre dernier, DeepSeek, une petite start-up chinoise, a publié un modèle qui rivalise avec les meilleurs du secteur. Prenant pleinement au sérieux les enjeux de cette nouvelle technologie de pointe, notre pays a adopté une batterie de mesures pour relever ce défi de l’heure et de l’ère. A vrai dire, la transition numérique mondiale impose à l’Algérie d’accélérer l’innovation. Pour cela, une Commission nationale de l’Intelligence artificielle a été mise en place, cette dernière a lancé récemment une stratégie nationale dans ce domaine. Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, l’Enseignement supérieur s’est enrichi de nouveaux pôles universitaires dédiés à l'IA, la robotique et les mathématiques faisant de l’Algérie un pionnier en Afrique. Il faut rappeler que ces efforts louables visant à renforcer notre position stratégique sont le fruit des orientations éclairées du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Le ministre de la Poste et des Télécommunications, Sid Ali Zerrouki, a, par ailleurs, indiqué, lundi à Alger, que son secteur ambitionne que l’IA atteigne une contribution de 7% au PIB d'ici 2027, révélant au passage, qu’Algérie Télécom lancera un fonds d'investissement dédié aux start-up spécialisées dans le domaine de l'Intelligence artificielle, de la cybersécurité et de la robotique. D’un montant de 1,5 milliard de dinars cette enveloppe est une première étape. Le ministre a, enfin, évoqué les centres de formation «Scale Centers», qui seront inaugurés la semaine prochaine, visant à lever toute ambiguïté auprès des jeunes concernant l'intelligence artificielle, la cybersécurité et le cloud computing, en dispensant une formation gratuite, tout au long de l'année, au profit des jeunes n'ayant pas suivi un cursus universitaire. En somme, l’Algérie a pris franchement le taureau par les cornes…

S. K.

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Un levant stratégique pour l’avenir de l’Algérie

L’Intelligence artificielle (IA) s’impose aujourd’hui comme un vecteur incontournable de développement économique et social à l’échelle mondiale. En Algérie, ce potentiel est encore largement sous-exploité, malgré des avancées notables. La nécessité d’intégrer l’IA dans tous les secteurs d’activité est devenue impérative pour assurer une croissance durable et compétitive, nombreux sont les pays qui ont mobilisé des milliards de dollars pour développer efficacement l’intelligence artificielle. L’Algérie, riche de ses ressources naturelles et humaines, a tout à gagner à investir dans l’intelligence artificielle. Que ce soit dans les domaines de la santé, de l’éducation, des énergies renouvelables ou encore des hydrocarbures, l’IA peut transformer la manière dont ces secteurs fonctionnent. Par exemple, dans le secteur de la Santé, l’utilisation d’algorithmes d’apprentissage automatique permet d’améliorer le diagnostic et le suivi des patients. De même, dans l’agriculture, des systèmes intelligents peuvent optimiser la gestion des cultures et réduire le gaspillage d’eau. Les petites et moyennes entreprises (PME) ainsi que les start-up algériennes jouent un rôle crucial dans l’innovation. En les incitants à mener des recherches en matière d’IA, le pays peut créer un écosystème dynamique propice à la création d’emplois et à la diversification de l’économie.Des initiatives telles que des incubateurs technologiques ou des programmes de financement spécifiques pourraient stimuler cette tendance. L’exemple de certaines start-up algériennes qui développent des solutions basées sur l’IA dans le domaine de la «fintech» ou de la logistique montre déjà le potentiel inexploité de ce secteur, d’autant que de plus en plus, de jeunes, d’universitaires et de start-up s’intéressent davantage à cette technologie innovante. L’intégration de l’IA dans l’économie algérienne pourrait générer des gains significatifs. Selon des études, l’adoption de technologies intelligentes pourrait augmenter le PIB du pays de plusieurs points de pourcentage. En optimisant les processus industriels, en améliorant la productivité agricole ou en rationalisant les services publics, l’IA contribue à une meilleure allocation des ressources et à une réduction des coûts opérationnels. Pour maximiser les bénéfices de l’IA, il est essentiel d’investir dans des secteurs clés. Dans le domaine des énergies renouvelables, par exemple, l’IA peut jouer un rôle majeur dans la gestion intelligente des réseaux électriques. En santé, les données massives peuvent être analysées pour anticiper les épidémies et améliorer les soins. Dans l’éducation, des plateformes d’apprentissage personnalisées peuvent adapter les contenus aux besoins spécifiques des étudiants. Les hydrocarbures, pilier de l’économie nationale et plus gros secteur d’exportations, peuvent également bénéficier de l’IA pour optimiser l’exploration et la production. De plus, la recherche scientifique et l’enseignement supérieur doivent être renforcés pour former une main-d’œuvre qualifiée capable d’innover dans ce domaine. Les pouvoirs publics ont un rôle prépondérant à jouer dans cette transformation. En investissant massivement dans l’intelligence artificielle, ils doivent créer un cadre réglementaire favorable et incitatif pour attirer les investissements étrangers tout en soutenant et encourageant fortement les initiatives et les innovations locales. Le développement de l’intelligence artificielle en Algérie représente une opportunité unique pour transformer son économie et améliorer la qualité de vie de ses citoyens. En encourageant les PME et start-up à innover, en investissant dans des secteurs stratégiques et en mobilisant les pouvoirs publics autour d’une stratégie claire, l’Algérie peut se positionner comme un leader régional dans le domaine de l’IA. L’avenir économique du pays dépendra en grande partie de sa capacité à embrasser cette révolution technologique et à en tirer profit pour construire un avenir durable et prospère.

M. M.

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L’intérêt majeur du président Tebboune

Preuve de la grande importance qu’accorde le président de la République à l’IA, il a été procédé, sur son instruction, à la création de l'Ecole nationale supérieure de l’intelligence artificielle (ENSIA), alors que 50 établissements universitaires dispensent des formations en intelligence artificielle, en sus de 20 laboratoires de recherche dans l'IA, et la création de nombre de structures dédiées à la formation des étudiants dans l'IA. Créé en 2023, le Conseil scientifique de l'intelligence artificielle est appelé à servir d’organe consultatif pour élaborer une stratégie intersectorielle cohérente. Il a pour mission de proposer des politiques publiques adaptées aux besoins spécifiques du pays en matière d’IA.

M. M.

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