Industrie pharmaceutique - Trois ministères pour un projet commun : Sécurité sanitaire

Ph. : Billal
Ph. : Billal

Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a fait part d’un projet de création d’une société à responsabilité limitée (SARL) dans le domaine de l’industrie pharmaceutique en vue d’atteindre l’autosuffisance de certains produits pharmaceutiques, avec une empreinte fabriquée entièrement en Algérie.

«Le projet qui sera soumis prochainement au ministère de l’Industrie pharmaceutique concerne le Centre de recherche en industrie pharmaceutique, le Centre de recherche en technologie, l’Ecole supérieure de formation en technologie et le groupe pharmaceutique Saidal. L’objectif est de résoudre certains problèmes liés à la fabrication et la production du médicament localement», a expliqué le
Pr Kamel Baddari, lors d’une journée d’étude intitulée «Université-industrie pharmaceutique : alliance pour une sécurité sanitaire», tenue hier à la Faculté de médecine d’Alger.
Une rencontre qui vise, selon ses dires, à réfléchir aux voies et moyens à mettre en place pour encourager la création de start-up dans le domaine de l’industrie pharmaceutique. «L’université s’est lancée dans un processus de réformes et constitue une locomotive pour le développement local et national. Elle doit être un point focal dans le progrès et le développement des entreprises économiques», a-t-il indiqué, avant de mettre l’accent sur l’accompagnement que peut assurer le ministère de l’Economie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises aux diplômés des universités ainsi qu’aux enseignants-chercheurs, pour la création d’entreprises sous forme de start-up ou spin-off dans le domaine de l’industrie pharmaceutique notamment.
De son côté, le ministre de l’Economie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises a relevé l’intérêt de la rencontre qui, a-t-il dit, s’inscrit dans le cadre des efforts concertés de différents secteurs ministériels pour intégrer au sein de l’université, l’esprit entrepreneurial et d’innovation. «Notre objectif aujourd’hui est de voir une nouvelle vague d’entrepreneurs dans un domaine dont l’Algérie a besoin, à savoir l’industrie pharmaceutique», a déclaré Yacine El-Mahdi Oualid qui rappelle l’importance de la sécurité sanitaire, démontrée du reste durant la pandémie de la Covid-19. Il précisera que l’Algérie s’est appuyée pendant cette dure épreuve sur ses compétences pour la production des moyens de lutte contre le coronavirus et ajoutera que notre pays ambitionne d’instaurer une industrie pharmaceutique «forte». «Cette industrie, a-t-il poursuivi, se caractérise par l’innovation mais aussi des dépenses importantes en matière de recherche et développement. L’industrie pharmaceutique est un secteur qui évolue de manière très rapide, d’où l’intérêt d’inciter les diplômés universitaires à la création d’entreprises innovantes, en particulier dans le domaine de la biotechnologie, considérée comme le domaine d’avenir».
Le ministre a, par ailleurs, indiqué que la plupart des projets innovants est le produit des universités, tout en soulignant la place accordée par l’université à la biotechnologie. Et pour appuyer ses propos, il a rappelé l’organisation, l’année dernière, d’un concours en biotechnologie avec une participation de plus de 120 projets dans le domaine. «Notre objectif, en tant que ministère, est d’accompagner le plus grand nombre de porteurs de projets au niveau des universités qui veulent se lancer dans l’entrepreneuriat à travers le financement.
Il va y avoir des cycles de formation en direction des étudiants de la Faculté de pharmacie sur l’entrepreneuriat pour les informer sur les mécanismes mis en place par l’Etat dans ce domaine et sur les modalités de financement des projets de start-up. L’objectif est de contribuer au développement de l’industrie pharmaceutique en Algérie et de réduire les importations en matière de médicaments et produits pharmaceutiques», a-t-il expliqué.

Kamélia Hadjib

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«Augmentation des capacités d’investissement du Fonds national des start-up à 60 milliards de dinars»

S’exprimant sur le mode de financement des projets, Yacine El-Mahdi Oualid, a affirmé que le Fonds national des start-up, qui est fonctionnel depuis près de deux ans, fonctionne sur le modèle du capital investissement ou capital risque, et a précisé que les montants d’investissements vont de 5 millions de DA à 150 millions de DA. Pour bénéficier de ce fonds, le projet doit obtenir le label en s’inscrivant via un site web dédié, soulignant que la demande du financement pour la création d’une start-up se fait via le site web du fonds. «Il faut savoir qu’il y a une forte demande sur les start-up. Les capacités d’investissement du Fonds ont augmenté et avoisinent aujourd’hui les 60 milliards de DA. 140 dossiers d’investissement ont été enregistrés au cours des derniers mois, ce qui démontre la dynamique que connaît ce secteur en Algérie, en particulier dans le domaine de l’industrie pharmaceutique et des biotechnologies, une spécialité qui dépend principalement de l’innovation», a-t-il rapporté.
Pour sa part, la secrétaire général du ministère de l’industrie pharmaceutique, Mme Khoudir Drifa, a fait savoir que le secteur de l’industrie pharmaceutique s’est lancé dans une «nouvelle phase» caractérisée par une étroite collaboration avec le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
Elle a rappelé la convention de coopération signée la semaine dernière et qui vient en concrétisation des instructions du président de la République qui insiste sur la coopération avec le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, en raison de son rôle «pionnier» en tant que «locomotive» de l’économie nationale. Pour elle, les ponts entre les différents secteurs ont été lancés, il ne reste désormais plus qu’à travailler «ensemble», gouvernement et universitaires, enseignants, chercheurs et étudiants dans une vision  commune» pour «relever le défi» et intégrer l’économie de connaissance en vue d’accompagner les transformations économiques et les changements technologiques et scientifiques.

K. H.

 

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