
Les participants à la conférence tenue, mercredi , au siège du Haut Conseil Islamique en hommage à l’érudit cheikh Ahmed Hamani, ont souligné la nécessité de revenir à ses fatwas et de les enseigner à l’université pour en faire profiter les générations futures.
Organisée par le Forum de la mémoire d’El Moudjahid, en collaboration avec l'association Machaâl Echahid et en coordination avec le Haut conseil islamique, la conférence intitulée «L'éducation dans les prisons et les centres de détention pendant la Révolution» a permis de retracer le parcours du moudjahid et célèbre mufti cheikh Ahmed Hamani.
Marquée par la présence du président du Haut Conseil Islamique, Abou Abdallah Ghoulam Allah, du conseiller du président de la République chargé des archives et de la mémoire nationale, Abdelmadjid Chikhi, et du secrétaire général du ministère des Moudjahidine et Ayants droit, Laid Rebika, la rencontre a vu la participation de représentants de plusieurs ministères et de corps constitués, d’historiens et de moudjahidine qui ont livré leurs témoignages sur cette personnalité nationale hors pair qui a mis tout son savoir au service de la patrie.
Abou Abdallah Ghoulam Allah a rappelé avec beaucoup d’émotion le parcours de cette grande personnalité qui s’est toujours opposée à l’occupant français.
«Je ne pense pas qu’il existe une personne qui ait détesté la France coloniale autant que le défunt Ahmed Hamani», a-t-il précisé, soulignant sa contribution à la lutte de Libération et son parcours en tant que référence religieuse.
Prenant la parole, le conseiller du président de la République chargé des archives et de la mémoire nationale, a livré un témoignage sur le défunt durant son emprisonnement à la prison de Lambèse - Tazoult, dans la wilaya de Batna en 1947-1948, où il a créé des classes d’enseignement pour les prisonniers.
Un témoignage relaté par son père Mohamed Salah Chikhi qui était l’imam des prisonniers.
Le moudjahid Mohammed Sghir Belaalam a, quant à lui, évoqué les plus importantes fatwas (avis religieux autorisé) émises par le cheikh qui était une référence et une école dont l'aura et la renommée ont dépassé les frontières du pays.
«Le défunt a été le premier à émettre une fatwa sur la greffe d’organe et sur de nombreuses questions qui intéressaient la nation, il avait consacré sa vie à la science et à l’Algérie où il était un mufti audacieux qui ne craignait personne quand il s’agissait de dire la vérité et de défendre l’islam ».
Kamel Bouzidi, membre du HCI, a mis l’accent sur sa contribution à l’instauration de la stabilité et de la sécurité dans le pays à travers ses fatwas qui ont constitué une barrière impénétrable contre la sédition et la fitna. Cette grande personnalité religieuse mérite d’être étudiée pour permettre aux jeunes et aux générations futures de s’imprégner de ses valeurs et de ses qualités.
Le Docteur Nourredine Hamadi, expert en jurisprudence, a quant à lui, mis en relief la vie du défunt né le 6 septembre 1915 à Aziar dans la commune d'El Ancer et fut l'élève de cheikh Abdelhamid Ben Badis.
Il fut arrêté et emprisonné durant la guerre de Libération et ne sera libéré qu'en avril 1962. En 1972, il est nommé président du Haut Conseil Islamique et décède le 29 juin 1998 à l’âge de 83 ans laissant un riche héritage à travers de nombreuses fatwas, articles et discours.
Kamelia Hadjib