Les hauts faits et les étapes saillantes du parcours militant et révolutionnaire du vaillant dirigeant, membre du groupe historique des 22, Benabdelmalek Ramdane, ont été mis en avant par les participants, lors d'une conférence au Forum de la mémoire organisé par le quotidien El Moudjahid, en collaboration avec l'association Machaâl Echahid, à l'occasion du 68e anniversaire de la mort du chahid de la glorieuse Révolution (4 novembre 1954).
Lors de ce forum il a été mis en exergue la planification du déclenchement de la Révolution du 1er novembre par le groupe historique des 22, depuis le tir du premier coup de feu, ayant marqué le début d'un long processus de lutte, sanctionné par le recouvrement de la liberté et de l'indépendance. Né en 1928 à Constantine, Benabdelmalek Ramdane a rejoint le Parti du peuple (PPA) à un très jeune âge et fut parmi les premiers à avoir répondu à l'appel de l'Organisation spéciale (OS).
Le chahid, tombé au champ d'honneur lors d'un accrochage avec l'armée coloniale le 4 novembre 1954, comptait parmi les membres éminents du groupe historique des 22, précisant qu'il était adjoint de Larbi Ben M'hidi dans la partie ouest du pays.
Le défunt moudjahid Othmane Belouizdad (1929-2022), issu d'une grande famille militante et révolutionnaire et affecté par l'activité militante de son frère, a longuement été évoqué lors de ce forum. Les participants ont mis en avant son rôle dans la planification du déclenchement de la glorieuse guerre de Libération nationale, en tant que membre influent du groupe des 22, et son long parcours au sein du Mouvement national algérien et de l'OS. Après son arrestation, Othmane Belouizdad a été emprisonné avant son transfert en France où il a subi les pires sévices dans plusieurs prisons, avant d'être emprisonné de nouveau à la prison de Serkadji jusqu'en 1962. L'Algérie a tourné avec son décès (12 janvier 2022) une page mémorable de la lutte nationale contre l'occupation française.
Saliha Djafal, Moudjahida :
«Perpétuer l’histoire de tous les héros de l’Algérie»
«Pour moi, Abdelmalek Ramdane est un symbole de la Révolution. Il a fait partie du premier noyau de l’OS et des 22, et fut aussi un ancien militant dont le parcours est malheureusement méconnu de beaucoup. Je pense particulièrement à nos jeunes qui doivent connaître l’histoire de leur pays. Ce type de commémoration, que nous saluons et encourageons, s’inscrit dans le cadre de la préservation de la mémoire. Le président de la République a institutionnalisé la Journée de la mémoire. Il faut perpétuer le parcours de tous les héros de l’Algérie et de toutes les étapes de la Révolution.»
Benabderrhamane Ibrahim, Ancien sénateur :
«L’Algérie est le pays des hommes libres»
«L’histoire de l’Algérie est riche d’événements et il faut préserver la mémoire, car elle est importante. L’Algérie est un pays d’hommes libres, tels que Ben Abdelmalek et d’autres qui ont sacrifié leur vie pour l’indépendance et pour les générations actuelles et celles à venir.»
Nabila Benboulaïd, Fille du Moudjahid Mostepha Benboulaïd :
«La modestie était le secret de mon père»
«L’Algérie est fière de ses hommes et femmes qui ont chassé le colonialisme avec des moyens limités. Mon père a toujours fait preuve de modestie ; d’ailleurs, quand il a été élu pour présider le groupe de 22, dans un premier temps, il n’avait pas voulu de cette charge, car il avait l’esprit de groupe. À cette occasion, je lance un appel aux jeunes pour préserver la mémoire.»
Aâmi Tahar, Moudjahid :
«La réunion s’est déroulée dans un secret total»
«Henri Maillot est un ami de la Révolution. Il avait ramené un camion d’armes le 4 avril 1956 aux moudjahidine. D’ailleurs, Abbane Ramdane avait dit : «Je vais promouvoir l’aspirant Henri Maillot au grade de lieutenant et l’envoyer en Kabylie.» Par ailleurs, après l’indépendance, le quartier du Clos Salembier, fief des moudjahidine, fut renommé El-Madania, en hommage aux frères Madani, par le Président Ahmed Benbella. Quant à la réunion des 22, elle a eu lieu dimanche 25 juillet 1951 dans un secret total. Je précise également que Mourad Didouche est né le 14 juillet 1927 en réalité, mais son père n’a pas voulu marquer son fils le 14 juillet, car c’était la fête nationale française. Il l’a donc déclaré le 13 juillet. À l’époque, Zoubir Bouadjadj avait pris l’initiative de contacter Lyes Dariche, propriétaire de l’appartement de Salembier, pour accepter de recevoir les membres du groupe car l’habitation comportait deux façades.»
Anissa Chaïb, Journaliste et petite-fille du moudjahid Mohamed Merzougui :
«Préserver la mémoire»
«Mon grand-père Mohamed Merzougui est décédé en 2008. Pour lui, il était important que la génération d’aujourd’hui sache ce que ses prédécesseurs ont fait pour le pays. En prison, mon grand-père et ses compagnons suivaient ce qui se passait à l’extérieur, malgré les interdits des autorités coloniales. Il faut aussi qu’il y ait des films documentaires qui resteront pour les générations futures.»
Propos recueillis par Zine Eddine Gharbi
